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Des demandeurs d’asile suspendent leur grève de la faim en Australie

Australians display support for asylum seekers now languishing in immigration detention centres following the suicide of a Sri Lankan detainee at the Villawood detention centre in Sydney David Swanson/IRIN
En Australie, environ 150 demandeurs d’asile ont suspendu leur grève de la faim après avoir accusé le gouvernement de ne pas tenir ses promesses au sujet de la détention communautaire et de l’attribution de visas d’attente aux détenus de longue date qui ne posent pas de risque, selon les activistes.

Parmi les participants, au moins 34 personnes faisaient la grève de la faim depuis une semaine.

« La balle est maintenant dans le camp du gouvernement », a dit à IRIN Ian Rintoul, un porte-parole de la coalition de défense des réfugiés (Refugee Action Coalition, RAC), depuis Sydney. « J’espère qu’il y aura des actions, et pas seulement des discours ».

La suspension de la grève survient à la suite d’une réunion qui s’est tenue le 24 janvier entre un responsable du ministère australien de l’Immigration et de la Citoyenneté et 12 grévistes désignés par leurs compatriotes. Les deux parties ont convenu de se rencontrer à nouveau une semaine plus tard.

Plus de 3 000 boat-people – des Sri Lankais, des Afghans et des Iraniens, pour la plupart – sont actuellement détenus dans huit centres de détention à haute sécurité (IDC) dispersés sur l’ensemble du territoire. Nombre d’entre eux sont là depuis un certain temps déjà.

Selon les statistiques du gouvernement, 38 pour cent des demandeurs d’asile sont détenus depuis plus d’un an.

Changement de politique

Le 25 novembre, le gouvernement a annoncé que les dossiers des demandeurs d’asile qui arrivent par bateau et qui ne posent pas de risque seraient examinés en vue de leur délivrer un visa d’attente et de les intégrer à la communauté. Les demandeurs d’asile feraient d’abord l’objet de contrôles de sécurité et d’identité et d’une vérification de leur état de santé.

La priorité serait par ailleurs accordée à ceux qui ont passé le plus de temps en détention.

En vertu de cette politique, les demandeurs d’asile munis d’un visa d’attente seraient autorisés à travailler, à subvenir à leurs besoins et à accéder aux services de santé nécessaires pendant le traitement de leur demande.

« Afin d’assurer une intégration réussie [des demandeurs d’asile] dans la communauté et de garantir que seules les personnes appropriées soient relâchées, le processus devra être bien organisé et mené en continu », a dit le ministre de l’Immigration et de la Citoyenneté Chris Bowen au moment de l’annonce, ajoutant par ailleurs qu’au moins 100 demandeurs d’asile pourraient être libérés chaque mois.

Deux mois plus tard, seuls 107 visas d’attente ont été délivrés. La lenteur du processus engendre la frustration des détenus et des activistes.

Plus de la moitié des demandeurs d’asile afghans du centre de Pontville, dont une grande partie est issue de l’ethnie Hazara, se sont joints à la récente grève de la faim qui a finalement donné lieu à l’hospitalisation d’au moins trois d’entre eux.

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« On est loin des 100 visas par mois [qu’on nous avait promis] et la tension monte dans tous les centres de détention », a dit M. Rintoul, qualifiant l’annonce du gouvernement de « farce cruelle ».

Lueur d’espoir

« Le processus n’avance peut-être pas aussi rapidement que nous le souhaiterions, mais nous savons qu’il s’agit d’un processus difficile et qu’il doit être mené à bien correctement », a dit à IRIN Alex Pagliaro, coordinatrice de la campagne Réfugiés d’Amnesty International. Elle estime que l’intention du gouvernement de relâcher plus de demandeurs d’asile dans la communauté est « sincère ».

« [Le gouvernement] doit s’assurer qu’ils auront accès à tous les services nécessaires lorsqu’ils seront relâchés », a-t-elle dit, ajoutant : « L’accélération du processus permettra d’alléger la pression sur les centres de détention, qui sont déjà surpeuplés ».

« La délivrance de visas d’attente pour les demandeurs d’asile arrivant par bateau est un premier pas important vers la fin des souffrances de milliers de personnes vulnérables qui sont détenues inutilement pendant des périodes prolongées », a ajouté Paul Power, directeur du Conseil australien pour les réfugiés (Refugee Council of Australia, RCOA).

« Nous encourageons le gouvernement fédéral à continuer de relâcher plus de détenus dans la communauté pendant l’examen de leur demande d’asile », a-t-il dit, citant l’importance de n’avoir qu’un seul système de traitement pour les demandeurs d’asile qui sont arrivés par bateau et pour ceux qui sont arrivés par avion.

Selon le ministère de l’Immigration et de la Citoyenneté, il y a plus de 5 000 demandeurs d’asile en Australie actuellement : 3 464 d’entre eux vivent dans les centres de détention pour migrants situés sur le continent, 945 dans le centre de détention de l’île de Christmas, au large de la côte sud de l’Indonésie, et 1 324 sont en détention communautaire.

En vertu de la loi australienne sur l’immigration promulguée en 1992, les demandeurs d’asile qui arrivent par bateau sur le territoire et n’ont pas de visa peuvent être gardés en détention pendant une durée indéterminée. Ceux qui arrivent par avion avec un visa peuvent être intégrés à la communauté.

ds/mw-gd/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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