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Les agences humanitaires demandent des alternatives au retour forcé des PDIP

Nahibly IDP site in  Duékoué set up by UNHCR. The government threatens to close the site in several weeks
Alexis Adele/IRIN
Les agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG) exhortent le gouvernement ivoirien à réexaminer la fermeture prévue des camps de déplacés à l’ouest du pays en vue de les forcer à rentrer chez eux.

Selon les estimations de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), quelque 18 455 personnes déplacées à l’intérieur de leur pays (PDI) sont toujours installées dans 36 camps situés à l’ouest du pays, et 169 486 personnes sont accueillies dans des familles ivoiriennes. Des équipes vérifient actuellement les derniers chiffres disponibles.

Le gouvernement menace de fermer les camps accueillant des PDI à Duékoué d’ici à la mi-novembre, selon Mamadou Traoré, directeur au ministère de la Solidarité. Il n’a toutefois pas indiqué où les personnes qui n’ont plus de maison iraient s’installer.

« Des pressions commencent à s’exercer sur les personnes déplacées [pour qu’elles partent], ce qui, selon nous, est inacceptable », a dit Fabrice Bah, un PDI de la mission catholique de Duékoué. « Ils nous avaient promis qu’ils reconstruiraient au moins les maisons détruites avant de nous forcer à partir ».

Le gouvernement doit accélérer la reconstruction afin de faciliter les retours, a indiqué Bernadette Kouamé, responsable de la communication du HCR.

Le gouvernement a donné la priorité à la reconstruction de 7 800 des 13 000 maisons qui, selon les estimations, ont été détruites dans les régions du Moyen Cavally et des 18 Montagnes situées à l’ouest du pays, a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Cependant, les progrès sont lents, ont noté les agences humanitaires. Entre temps, les projets des ONG prévoient la reconstruction de seulement 2 000 maisons, selon l’OCHA.

De fortes craintes

Toutefois, ce ne sont pas seulement les maisons détruites, mais aussi des inquiétudes persistantes qui compliquent les retours, disent les personnes déplacées et les agences humanitaires. Nombre des personnes déplacées ont peur : elles craignent les représailles, les violences intercommunautaires, ainsi que les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).

« S’ils nous forcent à partir, nous partirons », a dit M. Bah, qui a souligné que les conditions de vie sont très difficiles dans les camps pour les déplacés. « Mais nous préférerions trouver refuge au Liberia [plutôt que de rentrer chez nous], car la situation actuelle ne présage rien de bon pour pouvoir établir de bonnes relations avec les hommes armés », a-t-il dit.

Il est nécessaire que le gouvernement reconnaisse la légitimité de ces peurs, a indiqué Gaëlle Bausson, porte-parole d’Oxfam.

Le 26 octobre, les membres d’ONG et d’agences des Nations Unies participant à un nouveau groupe de travail sur la question du retour des personnes déplacées ont rencontré le Comité national de coordination de l’action humanitaire (CNCAH) afin de débattre d’une stratégie et d’un calendrier de retour plus réalistes. Le groupe de travail a souligné la nécessite de maintenir ouverts certains des camps pour les PDIP ; de clarifier les raisons pour lesquelles certaines PDIP montrent tant de réticence à retourner chez elles ; et de trouver des solutions de réinstallation plus viables pour certaines PDIP, selon l’OCHA. 

Lorsque le gouvernement planifie des retours, il devrait commencer par les personnes qui souhaitent rentrer chez elles, a dit Mme Bausson. Les personnes qui sont prêtes à rentrer chez elles ou à se réinstaller et qui en sont capables, devraient recevoir un kit d’assistance de base, comprenant de l’argent pour payer leur déplacement, des produits alimentaires et des produits non alimentaires, des graines à semer, ainsi que du matériel de base pour l’eau et l’hygiène, a-t-elle ajouté.

« L’important, c’est qu’il n’y ait pas d’expulsions et d’incitations au retour », a-t-elle dit.

Plusieurs milliers d’Ivoiriens ont fui vers le Liberia lors du conflit post-électoral, mais certains commencent à rentrer chez eux : le HCR aurait aidé un premier groupe de personnes à se réinstaller dans un centre de transit situé à Toulépleu en Côte d' Ivoire. La plupart d’entre eux se dirigeaient vers Bloléquin, Toulépleu, Duékoué et Guiglo (à l’ouest du pays) et ont indiqué être revenus pour le travail et l’école, ou pour participer aux élections qui se tiendront en décembre.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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