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Renforcer la sécurité aux frontières

Steve Anyia is Norwegian Refugee Council camp manager at Solo refugee camp in Grand Gedeh Anna Jefferys/IRIN
La peur demeure toujours palpable chez les réfugiés ivoiriens encore présents dans l’est du Liberia. Dans ce contexte, le conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), une organisation non gouvernementale (ONG) chargée de la gestion des camps de réfugiés du comté de Grand Gedeh, s’applique à garantir que les camps restent apolitiques et exempts d’armes.

« Ça ne peut pas devenir un environnement politique…c’est le seul moyen de garantir que les gens sont en sécurité », a dit Steve Anyia, directeur NRC du camp de Solo situé à 25 kilomètres de Zwedru, dans le comté de Grand Gedeh, à l’est du Libéria. Parmi les réfugiés fourmillant aux alentours du camp de Solo, plusieurs portent des t-shirts de soutien à Gbagbo. « Je n’aime pas ces t-shirts », a dit M. Anyia avec énervement tandis qu’il conduisait IRIN à travers le camp.

Le port de ces t-shirts a été interdit par la Commission de rapatriement et de réintégration des réfugiés du Liberia (LRRRC) lors de l’ouverture du camp PTP [sur l’ancien site de la Prime Timber Company], le dernier à avoir été inauguré dans le comté du Grand Gedeh le 1er septembre.

Mais M. Anyia reconnaît qu’il est difficile de créer une zone neutre et apolitique avec autant de réfugiés toujours en colère. La plupart des Ivoiriens avec lesquels IRIN s’est entretenu à Solo sont originaires de l’ouest de la Côte d’Ivoire, notamment des villes de Toulepleu, de Guiglo et de Bloléquin dans lesquelles l’ethnie Guéré – connue sous le nom de « Krahn » au Liberia – aurait été pris pour cible par des milices pro-Ouattara en raison de leur soutien réel ou présumé à l’ex-président Gbagbo.

« Des lettres de menace »

Au mois de juin, des lettres de menace parlant de revanche et de représailles ont circulé dans le camp de Solo. Il a été fait appel à la police libérienne qui a procédé à des arrestations, ce qui a permis un léger relâchement des tensions d’après M. Anyia. Depuis, la police effectue un suivi régulier de la situation. M. Anyia demande aux officiers de cacher leurs armes ou de les laisser à l’entrée du camp : « Nous ne voulons pas d’armes dans ce camp », a-t-il dit à IRIN.

Le NRC a nommé une douzaine d’Ivoiriens à des postes à responsabilité, à la coordination de la distribution de nourriture et d’eau et à la gestion des comités de nettoyage, notamment afin de les faire participer au fonctionnement du camp de Solo et de les impliquer dans le maintien de la sécurité en son sein.

Les réfugiés avec lesquels IRIN s’est entretenu ont affirmé se sentir plus en sécurité dans un camp que dans un village. « Nous voulons être loin de la frontière, pour avoir moins de chances d’avoir des problèmes. Nous ne voulons plus voir de violence », a dit à IRIN un homme originaire de Guiglo qui s’est présenté sous le seul nom de Celestine. Il a dit ne pas avoir vu trace d’armes dans le camp.

Geoffrey Carliez, un officier de terrain de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a dit à IRIN que la tension politique dans les camps n’était pas un grave problème.

Les opérations des Nations Unies au Liberia et en Côte d’Ivoire (UNOCI et MINUL) collaborent avec les agences de sécurité des gouvernements ivoirien et libérien, notamment avec la police nationale libérienne et le Bureau d’immigration et de naturalisation (BIN), afin de renforcer la sécurité aux frontières et d’ainsi faire cesser le transport d’armes entre le Liberia et la Côte d’Ivoire, et d’essayer de garantir la sécurité des réfugiés lors du franchissement de la frontière.

Patrouilles de la MINUL

Teachers at Solo refugee camp 25km from Zwedru n Grand Gedeh
Photo: Anna Jefferys/IRIN
Les enseignants de l’école du camp de Solo craignent d’être la cible d’attaques une fois de retour chez eux
La MINUL a considérablement augmenté ses patrouilles le long des 700 kilomètres de frontière, notamment avec des patrouilles aériennes dans les zones inaccessibles ; les gouvernements libérien et ivoirien ont quant à eux lancé une stratégie transfrontalière commune à la mi-août, en association avec la MINUL et l’UNOCI.

La surveillance a fonctionné dans certains cas. Les services de collecte du renseignement du BIN ont permis la découverte d’importantes caches d’armes dans les comtés de River Gee, Maryland, Grand Gedeh et Nimba début août, et notamment la saisie de mitrailleuses, de roquettes et de fusils d’assaut.

Avant cela, au cours du mois de juin, quelques mercenaires ivoiriens présumés avaient été arrêtés par le groupe d’intervention de la police libérienne et le BIN dans le comté de River Gee lors d’une intervention bénéficiant du soutien de la police des Nations Unies, d’après Yasmina Bouziene, porte-parole de la mission des Nations Unies au Liberia. Ces hommes sont actuellement détenus dans un établissement correctionnel à Zwedru dans l’attente du transfert de leur cas vers l’un des 16 tribunaux du pays, d’après les Nations Unies.

Cependant, « il faut bien comprendre la difficulté d’une surveillance continue de l’ensemble de la frontière », a dit Mme Bouziene. Compte tenu de la nature poreuse de la frontière et du mouvement continu de réfugiés entre les villages et les camps et d’un côté à l’autre de la frontière, surveiller avec précision qui ou quoi franchit et refranchit la frontière est presque impossible, a dit à IRIN un travailleur expérimenté à Zwedru.


aj/cb-gd/amz



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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