« Puisque le nombre de cas est deux à trois fois plus élevé que l’année dernière, on peut dire qu’on est en présence d’une épidémie de choléra », a dit Michel Yao, consultant en matière de santé publique pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
À l’hôpital Banadir, le plus grand centre de santé de Mogadiscio, 4 272 cas de diarrhée aqueuse aiguë symptomatique du choléra ont été recensés depuis le mois de janvier, causant la mort de 181 personnes. (Selon l’OMS, des essais de laboratoire aléatoires ont démontré que 60 pour cent de ces patients souffraient également de paludisme).
Les enfants de moins de cinq ans, affaiblis par la malnutrition, représentent trois quarts des cas. Sur l’ensemble des cas recensés, 1 633 l’ont été au mois de juin et juillet.
« Plusieurs facteurs expliquent cette hausse soudaine. En premier lieu, les nombreux campements officieux constitués d’abris improvisés par les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, l’accès limité à l’eau potable et les conditions sanitaires déplorables. En deuxième lieu, la capacité limitée des partenaires de santé à accéder à ces campements improvisés et à y assurer les services de santé de base. En troisième lieu, le nombre élevé d’enfants souffrant de malnutrition en raison de la famine actuelle, qui favorise les maladies liées à l’eau telles que la diarrhée aqueuse aiguë », a indiqué Tarek Jasarevic, porte-parole de l’OMS.
Le choléra est une infection intestinale aiguë provoquée par la consommation d’eau ou d’aliments infectés par la bactérie vibrio cholerae. Sa période d’incubation est courte, de moins de 24 heures à 5 jours. Une entérotoxine est produite et déclenche une diarrhée aqueuse abondante et sans douleur pouvant rapidement conduire à une grave déshydratation. Si le patient n’est pas pris en charge rapidement, elle peut même entraîner la mort.
« Famine infantile »
Photo: microbiologybytes |
Le choléra est une infection intestinale aiguë provoquée par la consommation d’eau ou d’aliments infectés par la bactérie vibrio cholerae |
Bien que le groupe d’opposition Al-Shabab ait annoncé son retrait de la ville le 6 août, la situation sécuritaire reste l’une des principales préoccupations de la communauté humanitaire de Mogadiscio.
« On ne s’attend pas à ce que ce mouvement mette fin à l’insécurité dans la capitale somalienne, ou à ce qu’il ouvre un accès immédiat ailleurs », a dit Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Avec deux millions d’enfants souffrant de malnutrition aiguë dans la Corne de l’Afrique, l’UNICEF a qualifié la crise de « famine infantile ».
« Plus d’un demi-million d’enfants sont en danger de mort imminent s’ils ne reçoivent aucune aide dans les semaines à venir », a dit Marixie Mercado, porte-parole de l’UNICEF. « Au-delà d’une crise de malnutrition, il s’agit plus généralement d’une crise de survie des enfants, car les enfants souffrant de malnutrition sont d’autant plus menacés par le choléra, la rougeole et le paludisme. »
« Cela risque de durer, mais nous pouvons sauver des vies si nous agissons maintenant. »
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