« Les maisons de plus de 20 000 personnes ont été détruites par les eaux de crue », a dit à IRIN Rafiqul Islam, responsable des secours et de la réhabilitation (DRRO) du district de Cox’s Bazar, ajoutant que 84 000 maisons ont été partiellement endommagées. « Lorsque l’eau se retirera, beaucoup d’entre elles seront peut-être inhabitables », a-t-il indiqué.
Lorsque les rivières Bakkhali et Matamuhuri sont sorties de leur lit, la plupart des personnes déplacées ont cherché refuge dans l’un des quelques 30 abris anticycloniques situés dans la zone de faible élévation.
Les populations nouvellement déplacées viennent s’ajouter aux 400 000 personnes qui ont déjà dû quitter leur domicile et n’ont pas pu rentrer chez elles en raison de la montée des eaux. Il est pour l’instant impossible de dire quand elles pourront retrouver leur domicile.
« Lorsque l’eau a commencé à monter, nous avons dû quitter notre maison et nous déplacer vers les collines. C’était il y a une semaine déjà. Ma maison est toujours submergée », a dit Ainul Hoque, un résident de Ramu, un sous-district de Cox’s Bazar.
Jusqu’à présent, au moins sept personnes ont trouvé la mort dans les inondations, ont indiqué les autorités. Les districts côtiers de Cox’s Bazar et de Teknaf sont vulnérables à ce genre de catastrophes.
La gravité des récentes inondations a surpris beaucoup de personnes. « Jamais je n’avais vu de telles inondations. Les pires cyclones n’ont jamais submergé une zone d’une telle superficie pendant aussi longtemps », a dit Abdul Quddus, un résident de Piyemkhali, un sous-district de Cox’s Bazar.
M. Quddus et sa famille vivent dans l’abri anticyclonique local depuis près d’une semaine.
« Nous survivons grâce à l’eau et aux aliments secs distribués par les autorités locales. Je n’ai plus de maison, plus de semis. Je n’ai aucune idée de ce que je vais manger cette année », a dit cet homme âgé de 46 ans.
Selon le DRRO, les riziculteurs et les éleveurs de crevettes ont été durement frappés par les récentes inondations, les pertes des éleveurs de crevettes sont estimées à plus de trois millions de dollars.
« La mousson est une saison agricole importante et comme les semis ont été détruits, nous allons être confrontés à un véritable défi. Chakaria, un des sous-districts les plus touchés dans la région, produit près de 80 pour cent des légumes de cette région. Le ramadan [qui débute le 1er ou le 2 août] va être dur pour les populations de cette zone cette année », a dit M. Islam.
Photo: Ahmed Orko Nur/IRIN |
Une maison isolée par les inondations à Cox's Bazar |
« Il n’est pas rare que les précipitations durent jusqu’à une semaine pendant la mousson. En revanche, le niveau des inondations, qui est sans précédent, est véritablement surprenant ici », a dit Muhammad Babul Azam, un responsable technique de CARE Bangladesh.
C’est probablement dû à la déforestation à grande échelle des collines et bois des environs, a-t-il dit.
« Lorsque l’on rase une colline et que l’on abat les arbres, le sol s’ameublit. Cette terre meuble est alors emportée et s’accumule dans les rivières et les canaux, réduisant ainsi leur capacité à contenir l’eau. Ensuite, les rivières sortent de leur lit très facilement. Comme les canaux sont bouchés, l’eau ne peut pas s’écouler », a-t-il dit.
Entre temps, des efforts ont déjà été entrepris afin de venir en aide aux personnes affectées par les inondations, selon le DRRO. Plus de 300 tonnes de riz et de nourriture d’urgence ont déjà été distribuées.
« La prochaine phase des opérations humanitaires – la distribution de davantage de nourriture, d’eau purifiée, de matériaux de construction et d’autres produits de première nécessité – va très bientôt commencer », a dit M. Islam.
Le 26 juillet, le Département de météorologie du Bangladesh a indiqué que des pluies faibles à modérées et des orages étaient attendus dans la région au cours des prochaines 24 heures.
ao/ds/cb-mg/og
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions