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La volonté politique indispensable au succès de la circoncision masculine

A surgeon prepares for male circumcision at a hospital in Gulu, northern Uganda (Dec 2010) Charles Akena/IRIN
Selon des experts, les pays qui ont rapidement inclus la circoncision masculine médicale dans leurs programmes de prévention du VIH commencent à obtenir de bons résultats en comparaison avec les pays qui ont mis davantage de temps à adopter la circoncision masculine.

Suite au succès de trois essais cliniques qui ont été réalisés en Afrique et qui ont prouvé l’efficacité de la circoncision masculine dans la prévention de la transmission vaginale du VIH aux hommes hétérosexuels, l’Organisation mondiale de la Santé a élaboré des lignes directrices visant à faire progresser la circoncision masculine médicale volontaire en 2007. Quelque 14 pays africains les ont incluses dans leurs programmes nationaux de lutte contre le VIH.

« Dans les pays caractérisés par la mobilisation des responsables politiques et de la population, nous observons déjà les effets de l’augmentation de la circoncision masculine. En revanche, dans les pays comme l’Ouganda – où l’un des essais cliniques randomisés a été mené– nous constatons une augmentation de l’incidence du VIH en comparaison avec les pays voisins où les programmes de circoncision masculine ont été mis en œuvre et où l’on constate une baisse de l’incidence du VIH », a dit Catherine Hankins, Conseillère scientifique principale du Programme commun des Nations Unies sur le sida, l’ONUSIDA, lors de la 6ème Conférence de la Société internationale du sida (IAS) organisée à Rome sur la pathogenèse, le traitement et la prévention du VIH.

Yoweri Museveni, le président de l’Ouganda, a été accusé de contrecarrer les efforts réalisés pour promouvoir la circoncision masculine lorsqu’il a fait part de son scepticisme quant à sa capacité à prévenir le VIH. Plus récemment, M. Museveni s’est rendu dans l’ouest de l’Ouganda : selon les médias, il aurait dit que les organisations qui promeuvent la procédure étaient malavisées et qu’elles risquaient de mettre la vie de nombreuses personnes en danger, « car il n’y avait pas de preuves scientifiques appuyant son efficacité ».

Bien que le pays ait lancé une politique nationale de circoncision masculine en 2010, les progrès réalisés dans la promotion de la circoncision ont été lents.

Le Lesotho, le Malawi, le Rwanda et l’Ouganda n’ont jusqu’à présent pas réussi à donner l’impulsion nécessaire pour étendre la circoncision et couvrir 80 pour cent de la population masculine, le taux recommandé par l’US President’s Emergency Plan for AIDS Relief (Plan d’urgence de lutte contre le sida du président américain) pour obtenir un bénéfice maximum. L’Éthiopie et le Swaziland ont atteint des taux de circoncision de 12 et 14 pour cent respectivement, tandis que le Botswana et la Zambie ont atteint un taux de 4 pour cent, et l’Afrique du Sud et la Tanzanie un taux de 3 pour cent. Au Mozambique, en Namibie et au Zimbabwe, un pour cent des hommes sont circoncis.

Le Kenya, qui figure en tête, est devenu un modèle de réussite dans les progrès de la circoncision masculine en Afrique : quelque 290 000 adultes et adolescents ont été circoncis depuis la mise en œuvre du programme en novembre 2008. Le programme s’est principalement concentré sur l’ethnie Luo de l’ouest du Kenya : celle-ci enregistre les taux de circoncision les plus faibles et les taux de prévalence du VIH les plus élevés.

« Le premier Ministre, Raila Odinga, s’est beaucoup impliqué : membre de l’ethnie Luo, il a apporté tout son soutien à la campagne de circoncision masculine, tout comme les chefs culturels de l’ethnie Luo », a indiqué Peter Cherutich, responsable de la prévention au Programme national de contrôle du sida et des infections sexuellement transmissibles. « La clé du succès réside dans l’application rapide des recherches aux politiques et à la pratique, ainsi que le transfert des tâches et la mise en place de partenariats efficaces afin de faire progresser le taux de circoncision ».

Outre l’augmentation de la circoncision masculine dans les centres de soins, le Kenya organise une « initiative résultats rapides » chaque année, sur une période de quatre à six semaines, pour faire progresser les chiffres ; pendant la campagne de 2010, 36 000 hommes et garçons ont été circoncis en 30 jours.

Selon les estimations du gouvernement américain et de l’ONUSIDA, le Kenya devrait éviter 47 000 infections adultes par le VIH entre 2009 et 2025, et ainsi économiser 247 millions de dollars.

Ailleurs sur le continent

Au Swaziland, l’engagement récent du roi Mswati III en faveur de la circoncision masculine devrait intensifier les efforts visant à faire progresser la pratique de la circoncision.

En Tanzanie, où le gouvernement a annoncé la mise en œuvre de programmes prévoyant la circoncision d’au moins 2,8 millions d’hommes et de garçons âgés de 10 à 34 ans sur une période de cinq ans, une campagne de résultats rapides organisée au début 2011 a permis la circoncision de 10 000 garçons et hommes en six semaines. Selon JHPIEGO, une organisation non gouvernementale de santé internationale qui est affiliée à l’université Johns Hopkins et qui travaille en collaboration avec le gouvernement tanzanien afin de promouvoir la circoncision masculine, l’initiative aurait permis d’éviter 2 000 nouvelles infections par le VIH.

Le Zimbabwe s’est fixé pour objectif de procéder à la circoncision de 1,2 million d’hommes d’ici à 2015, et a déjà procédé à près de 30 000 circoncisions, en dépit d’un certain scepticisme quant à la capacité du pays d’étendre le programme.

Selon l’ONUSIDA, la circoncision de cinq à 15 hommes permet d’éviter une nouvelle infection par le VIH.

kr/mw-mg/og


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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