D’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), des informations non confirmées font état de 300 à 400 familles déplacées. Certaines d’entre elles auraient déjà approché le bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Aden pour obtenir de l’aide. L’OCHA a par ailleurs indiqué que la situation pourrait se détériorer encore davantage vu l’instabilité qui règne dans le sud du pays.
Selon le site de nouvelles indépendant Barakish.net, Zinjibar, dont la population atteint près de 20 000 personnes en temps normal, est pratiquement désertée. Les civils ont trouvé refuge dans les gouvernorats voisins d’Aden, de Lahj et de Taïz.
Des centaines de civils déplacés vivent maintenant en plein air à l’extérieur de Zinjibar. Ils n’ont rien pu amener avec eux, a dit Ahmad Naji Mulhim, porte-parole du conseil municipal de Zinjibar.
« Ces civils déplacés demandent au gouvernement de les traiter comme il traite les réfugiés somaliens, qui vivent dans des tentes et ont accès à des produits de première nécessité. Ils demandent également aux organisations humanitaires locales et internationales de leur venir en aide », a dit M. Mulhim à IRIN.
À Taïz, les médias locaux et internationaux ont dit qu’au moins 57 manifestants avaient été tués et 1 000 autres blessés lorsque les policiers et les militaires ont pris d’assaut la place de la Liberté et brûlé les tentes des manifestants les 29 et 30 mai. Sept autres manifestants ont été tués à Taïz le 31 mai.
« Choquée »
Réagissant aux événements survenus au Yémen, la Haute représentante de l’Union européenne (UE) Catherine Ashton a dit dans une déclaration : « Je suis choquée et condamne dans les termes les plus énergiques l’usage de la force et de balles réelles contre des manifestants pacifiques dans la ville de Taïz. Les informations faisant état d’attaques contre des installations médicales sont épouvantables. La répression menée par le régime yéménite et les graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire sont inacceptables. Les responsables de ces actes devront rendre des comptes ».
La Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Navi Pillay a dit que son bureau avait obtenu des informations non confirmées selon lesquelles plus de 50 personnes auraient été tuées depuis le 29 mai à Taïz par l’armée yéménite, les gardes républicains et d’autres forces affiliées au gouvernement qui ont saccagé le camp de manifestants situé sur la place Horriya en utilisant des canons à eau, des bulldozers et des balles réelles. Des centaines d’autres personnes auraient par ailleurs été blessées.
« De tels actes répréhensibles de violence et les attaques aveugles contre des civils non armés par les forces de sécurité doivent cesser immédiatement », a dit Mme Pillay à Genève. Elle a ajouté que, selon certaines informations, les forces de sécurité avaient occupé l’hôpital Al-Safa, à Taïz, que l’hôpital de campagne de la place Horriya avait été brûlé et que l’accès aux soins d’urgence était limité, voire impossible.
« Les informations faisant état de victimes civiles, et notamment d’enfants, sont particulièrement préoccupantes, tout comme le déplacement massif de la population de Zinjibar », a-t-elle ajouté.
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