Environ 25 000 Tchadiens sont rentrés depuis le début du conflit en Libye, selon l’OIM. La plupart sont arrivés dans le petit village de Zouarké, à 600 kilomètres au nord-ouest de la ville de Faya d’où les rapatriés trouvent des moyens de transport pour rentrer dans leurs villes et villages d’origine.
Il y a désormais plus de migrants que d’habitants à Faya, qui compte normalement 15 000 habitants, a dit Félix Léger, responsable de l’ONG International Rescue Committee (IRC) [Comité International de Secours] au Tchad.
Bien que personne ne puisse vraiment estimer le nombre de rapatriés qui sont sur le retour, selon M. Murphy, 1 566 sont arrivés à Faya en deux jours -23 et 24 mai- et il n’y a aucun signe de ralentissement de cette cadence.
Alors que le souci immédiat consiste à trouver de la nourriture, de l’eau et des soins de santé pour les rapatriés, à long terme ils auront besoin d’assistance pour trouver du travail, d’après M. Murphy. « Cela [le flux de rapatriés] amène une tension dans ces villes – beaucoup d’entre elles sont dépendantes des transferts d’argent, et ceux-ci se sont amenuisés. Maintenant elles doivent subvenir à leurs besoins, ce qui représente un double fardeau », a-t-il dit à IRIN.
L’OIM commence par faire un profil des rapatriés pour établir ce qu’ils faisaient et combien ils gagnaient en Libye, dans l’objectif de les aider éventuellement à recommencer à travailler au Tchad, a dit M. Murphy.
Selon l’OIM, 90 pour cent de ces rapatriés sont de jeunes hommes qui ont travaillé durant des années comme travailleurs manuels, fermiers, et gardiens en Libye ; les autres sont des femmes et des enfants.
Photo: Reliefweb |
Rougeole
Après un voyage exténuant d’environ 30 jours avec très peu de nourriture et d’eau, dans des camions surchargés, les rapatriés arrivent épuisés à Zouarké et Faya, affamés et malades. Une déshydratation avancée, des maladies respiratoires, des diarrhées constituent les maladies les plus fréquentes, avec une vingtaine de cas de rougeole – principalement parmi des adolescents et des enfants, selon l’IRC.
Pour enrayer la propagation de la rougeole, l’organisation lancera une campagne de vaccination d’une semaine à Faya visant 10 000 personnes. Elle examinera également les rapatriés pour chercher d’éventuels problèmes de santé, les envoyant à l’hôpital local s’ils ont besoin de traitement.
A cause d’une pénurie sévère de personnel à l’hôpital, l’IRC a mis en place un médecin et deux infirmières.
L’OIM va immédiatement envoyer à Zouarké de la nourriture, et mettra en place un réservoir d’eau pour permettre aux rapatriés d’avoir un deuxième accès à l’eau de puits. Pendant ce temps, à Faya, l’OIM enregistre les rapatriés, leur fournit de la nourriture, et les aide à trouver des moyens de transport pour qu’ils puissent rentrer chez eux.
Les rapatriés à Faya reçoivent plus ou moins une aide suffisante, a dit M. Léger de l’IRC, mais la réponse doit être amplifiée à Zouarké et le long de la route au Niger – avant que les rapatriés n’arrivent au Tchad, et une fois qu’ils ont quitté Faya, a-t-il dit, ajoutant que l’IRC envisageait de mettre en place des « étapes » médicales le long des itinéraires migratoires très fréquentés.
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