« Dans notre bureau, nous avons reçu plus de 50 domestiques somaliennes qui travaillaient toutes dans le quartier de l’Université de Sanaa, mais qui se retrouvent désormais sans emploi, car les familles qui les employaient sont retournées dans leur village, » a dit Mohammed Abdi Adam, président du Comité pour les réfugiés somaliens (SRC).
« Il y en a aussi beaucoup d’autres dans d’autres quartiers de Sana qui sont sans travail, » a t-il ajouté. La plupart étaient employées par des expatriés étrangers ou des familles yéménites aisées.
L’une de ces femmes, Marwa Yousef, une réfugiée éthiopienne de 33 ans, vit avec sa fille de 10 ans, Najma, dans une seule pièce dans une ruelle sombre du quartier de Safya à Sanaa.
Elle gagnait un salaire mensuel de 20 000 rials yéménites (85 dollars) à faire du ménage dans un hôtel de Sanaa jusqu’au moment où elle a été licenciée le 31 mars, quand les manifestations antigouvernementales ont commencé à affecter l’économie.
« Comment puis-je nous nourrir, ma fille et moi ? » a t’elle dit. « Comment payer le loyer [9 000 rials] ? Najma a besoin de médicaments, mais je n’ai pas d’argent pour en acheter. »
Selon M. Adam du SRC, la situation a provoqué des conséquences sans précédent pour les veuves qui sont l’unique soutien de leur famille, [et] leurs souffrances sont encore aggravées par l’augmentation des prix des denrées de base. »
Depuis le début des manifestations à la mi-janvier, plusieurs organisations et compagnies internationales ont réduit leur personnel étranger.
Parmi les personnes licenciées, certaines n’ont reçu aucune indemnité de départ, alors qu’elles travaillaient depuis quatre ou cinq ans, a dit Ame Abdi Shaboo, président du Comité pour les réfugiés Oromo.
Pour avoir droit à des indemnités de départ, la loi yéménite stipule qu’il doit y avoir eu un contrat de travail signé par l’employeur et l’employé.
« Toutefois, presque toutes ces domestiques et agents de nettoyage dans les hôtels de second rang travaillent habituellement sans contrat, » a dit à IRIN Mohammed al-Ruaini, avocat au ministère des Affaires sociales et du Travail. « Ce qui fait qu’il est très difficile pour nous de revendiquer leurs droits en matière d’emploi ou de les défendre devant un tribunal. »
M. Shaboo estime que des centaines de domestiques et de femmes de ménage éthiopiennes ont été mises à pied à Sanaa depuis la mi-février.
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