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Les maladies hydriques tuent 250 000 enfants par année – gouvernement

Garbage floating on stagnant water. Garbage dumped in standing water promotes disease. Muzaffargarh, southwestern Punjab, Pakistan Kamila Hyat/IRIN
Après avoir passé plusieurs semaines alité avec une fièvre élevée et une diarrhée sévère, Shamshad Ali, un garçon de cinq ans d’un village situé près de la ville de Sheikhupura, dans la province du Pendjab, s’est finalement senti assez fort pour s’aventurer à nouveau à l’extérieur de chez lui.

« Pendant quelques jours, lorsqu’il était très malade et faible et qu’il ne gardait aucun liquide, nous avons cru que nous allions peut-être le perdre. Nous étions terrifiés parce que l’an dernier, mon cousin a perdu sa fille de quatre ans à cause de la diarrhée », a dit à IRIN le père de Shamshad, Muhammad Akhtar, 32 ans.

Shamshad, qui est maintenant de retour à l’école, a eu de la chance. Selon une nouvelle étude réalisée par le Conseil pakistanais de recherche sur les ressources en eau (Pakistan Council of Research in Water Resources, PCRWR), un organe du gouvernement, et dont certains détails sont apparus dans les médias, l’eau de 82 pour cent des sources testées dans 24 districts (parmi les plus de 100 que compte le pays) des quatre provinces était impropre à la consommation.

Le rapport, qui n’a pas encore été officiellement publié, est basé sur une étude réalisée sur une période de cinq ans. Il estime à près de 250 000 le nombre d’enfants qui meurent chaque année des suites de maladies diarrhéiques dues à la consommation d’eau non potable.

M. Aslam Tahir, président du PCRWR, a indiqué aux médias que l’étude était « complète » et qu’il n’avait pas besoin d’ajouter d’autres commentaires. Des études précédentes avaient déjà identifié la qualité de l’eau dans les centres urbains comme médiocre.

« Les résultats semblent exacts. Au cours des dernières années, l’adoption de certaines politiques a entraîné une contamination à grande échelle des sources d’eau. La mauvaise gouvernance vient ajouter au problème et les gens sont généralement impuissants face à cette réalité », a dit à IRIN Khalid Hussain, un spécialiste des questions liées à l’eau basé à Islamabad.

Filtrer l’eau

M. Hussain a également ajouté que le problème pouvait être réglé simplement en « adoptant des méthodes autochtones ».

Ces méthodes ont été inventées et sont utilisées, mais à très petite échelle. L’organisation non gouvernementale (ONG) Association of Humanitarian Development, basée à Sindh, emploie un système de filtration simple utilisant deux pots en terre cuite dans les régions rurales.

Khursheed Bhatti, qui dirige l’organisation, a dit à IRIN : « Nous avons développé cette technique comme une méthode autochtone et bon marché pour filtrer l’eau. Il est possible de purifier jusqu’à 15 litres d’eau par jour de cette façon ». Des ONG plus importantes ont manifesté leur intérêt pour cette technique de filtration unique qui est utilisée depuis plus de trois ans à Sindh.

Faire bouillir l’eau

La pauvreté et la méconnaissance de la population viennent aggraver le problème de l’accès à l’eau potable. « Nous savons que nous devons faire bouillir pendant au moins 15 minutes l’eau que nous allons chercher à la pompe, mais comment y arriver avec pour seul outil un petit réchaud au kérosène équipé d’un seul rond ? », a demandé Uzma Bibi, une mère de quatre enfants qui vit dans un village situé à 50 kilomètres de Lahore.

Elle a ajouté : « Je dois aussi préparer chaque jour à manger pour neuf personnes sur le même réchaud et le prix du carburant augmente si rapidement que nous pouvons à peine nous permettre de l’utiliser sauf pour la cuisson de la nourriture ». Les prix des produits pétroliers ont augmenté à plusieurs reprises au cours des derniers mois, et ces hausses ont provoqué des manifestations plus tôt cette année.

« Encore aujourd’hui, certaines personnes ne font pas bouillir l’eau parce qu’elles ignorent qu’il s’agit d’une source importante de maladies. Presque tous les jours, je vois des gens qui souffrent de maladies causées par la consommation d’eau non potable », a dit Rubina Ijaz, qui travaille comme pédiatre à Sheikhupura. Elle a ajouté que les bébés et les jeunes enfants étaient souvent les principales victimes, car les mères qui n’allaitent pas « mélangent souvent le lait maternisé en poudre avec de l’eau impropre à la consommation », ce qui entraîne des maladies.

Selon les experts, la rareté de plus en plus préoccupante de l’eau vient s’ajouter aux problèmes associés à la disponibilité de l’eau potable dans le pays.

« Mes trois enfants souffrent régulièrement de diarrhées. Les médecins disent que c’est à cause de l’eau, mais il n’est pas facile de trouver de l’eau potable, ou de la faire bouillir et refroidir en été. Après tout, nous n’avons pas de réfrigérateur », a dit Sadiqa Bibi, la mère de Shamshad.

kh/cb – gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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