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Des avancées dans la lutte contre les « viols correctifs »

More than 100 people gathered outside Parliament in Cape Town on 14 March to support the call for action on the increasingly common hate crime of "corrective rape" Lee Middleton/IRIN
Des activistes rassemblés devant le Parlement, au Cap, pour appeler le gouvernement à agir face au viol correctif
A la demande des activistes, le gouvernement sud-africain a accepté d’agir contre le « viol correctif », un crime haineux de plus en plus courant, consistant à violer une femme lesbienne pour la « soigner » de son orientation sexuelle.

Malgré le manque de statistiques à ce sujet, les associations de défense des droits des homosexuels estiment que l’on compte chaque semaine une dizaine de nouveaux cas de viol correctif au Cap, une ville de 2,5 millions d’habitants.

Cette décision du gouvernement a été prise au cours d’une rencontre entre de hauts responsables du ministère de la Justice et du Développement constitutionnel et des activistes communautaires venus déposer une pétition signée par 170 000 personnes dans 163 pays. Plus d’une centaine de personnes s’étaient rassemblées devant le Parlement pour soutenir cette cause.

En décembre 2010, Luleki Sizwe, une association de défense des droits des lesbiennes, avait publié une pétition sur le site www.change.org, appelant le gouvernement sud-africain à reconnaître le viol correctif comme crime haineux. Selon Ndumie Funda, fondatrice de l’association, l’organisme avait déjà tenté en vain d’éveiller l’intérêt du ministère de la Justice ; cette fois-ci, quelques semaines à peine après la publication de la pétition, celle-ci devenait la page la plus visitée du site, et le ministère contactait Mme Funda pour organiser une rencontre.

La pétition, a expliqué Mme Funda, a été publiée pendant une période de crise. En avril 2010, Luleki Sizwe avait hébergé Millicent Gaika après que celle-ci avait été sauvagement passée à tabac et violée pendant cinq heures par un homme qui ne cessait de lui répéter qu’il lui montrait ce que c’était qu’être une femme. En novembre 2010, l’agresseur de Gaika, libéré sous caution, avait commencé à menacer Mme Funda. Celle-ci a vécu cachée pendant plusieurs semaines, au cours desquelles elle n’a pas répondu à la demande d’une autre victime de viol qui avait besoin d’aide ; sans recours, cette dernière a alors mis fin à ses jours.

« La pétition a été publiée en réaction à tout ce qui s’est passé en novembre », a dit Mme Funda.

Selon les activistes, les cas de suicide ne sont pas rares chez les victimes de viol correctif, qui bien souvent sont aussi victimes de torture, sont exposées au VIH et se heurtent à un système de justice peu réceptif. Il y a quelques jours seulement, l’affaire Zoliswa Nkonyane, une jeune lesbienne de 19 ans originaire de Khayelitsha, un township du Cap, et qui avait été tuée en 2006, a été reportée pour la 32e fois.

L’Afrique du Sud a été le premier pays du monde à interdire la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle dans sa Constitution, et le premier pays d’Afrique à légaliser les mariages gays. Toutefois, le pays affiche aussi le taux de crimes avec violence le plus élevé du monde, en particulier de violence contre les femmes.

« Dans ce pays, nous sommes réputés pour avoir de très belles lois qui ne sont pas applicables », a dit à IRIN Yvette Abrahams, commissaire à l’égalité des sexes.

« Nous sommes dans un pays où six femmes sont tuées chaque jour par leur mari ou leur compagnon ; alors si la violence est telle chez les hétérosexuels, il est d’autant plus difficile de tenter d’attirer l’attention sur la violence contre les homosexuels ».

Au cours de la rencontre avec les activistes, les responsables ministériels ont demandé des informations détaillées sur les affaires les plus urgentes et promis de présenter des « propositions concrètes » d’action contre le viol correctif d’ici à la prochaine rencontre.

« Nous avons de toute évidence besoin d’un plan d’intervention », a déclaré Praise Tsidi Kambula, directeur de la promotion des droits des groupes de population vulnérables au ministère. « Il est de notre responsabilité, en tant que ministère, d’assurer que les victimes de viol correctif déclarent ces cas. Nous ne pouvons pas agir seuls. Nous avons besoin de vous pour définir la marche à suivre ».

lm/ks/mw – nh/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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