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L’afflux des immigrés d’Afrique de l’Ouest

West African migrants with their belongings in Dirkou, northern Niger. The village has long been on the migrants' route from West Africa to Libya; now people are headed the other way. March 2011 IOM
Pour les agences humanitaires et les autorités locales de la commune rurale de Dirkou (une population d’environ 4 000 habitants), la priorité est de s’assurer que les migrants fuyant la Libye rentrent chez-eux aussi rapidement que possible.

Les Nations Unies estiment que quelque 60 000 personnes pourraient entrer au Niger venant de Libye dans les semaines qui viennent. A la date du 10 mars, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), il était arrivé 2 205 personnes, dont 1 865 Nigériens et le reste d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Leur nombre à Dirkou varie de jour en jour, avec les nouveaux arrivants et les camions chargés de gens qui se dirigent vers Agadez, la capitale régionale, à 650 km au sud ; beaucoup d’entre eux veulent rentrer dans leur ville ou leur pays d’origine.

Dirkou, située à environ 550 kilomètres au sud de la frontière avec la Libye, a l’habitude d’accueillir les immigrés. C’est une des principales étapes pour les ressortissants d’Afrique de l’Ouest allant vers le nord pour y chercher du travail et elle abrite depuis 2009 un centre de transit pour les migrants expulsés d’Afrique du Nord. Mais avec les troubles actuels en Libye, le centre déborde et les ressources locales sont à la limite des capacités.

« Nous n’avons jamais vu autant de gens ici tout d’un coup, » a dit Mahaman Nour, le préfet du département de Bilma, où se trouve Dirkou. « Les ressources alimentaires sont mises à rude épreuve et il y a une inflation des prix. » Une bonne partie de l’approvisionnement alimentaire de Dirkou provenait traditionnellement de Libye, mais les liens commerciaux ont été coupés, ont dit les travailleurs humanitaires et les autorités locales. Désormais la nourriture doit venir d’Agadez ou de la capitale Niamey, distante de 1 600 kilomètres.

L’OIM, qui aide les migrants à obtenir soins médicaux et nourriture, s’approvisionnait auparavant sur le marché de Dirkou pour le centre de transit, mais ce n’est plus possible, ont dit les travailleurs humanitaires.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a fait parvenir une cinquantaine de tonnes de nourriture dans la région, suffisamment pour couvrir les besoins de 2 500 migrants pendant un mois, a dit à IRIN le porte-parole du PAM au Niger, Vigno Hounkanli.

IOM migrant transit centre in Dirkou, where IOM and partners have assisted migrants in the zone. The 2011 Libya unrest brought the largest-ever influx to the desert town
Photo: IOM
Panneau au centre de transit pour les migrants de Dirkou
Des infrastructures fragiles

L’approvisionnement en eau et l’assainissement sont aussi limités.

« Les infrastructures sont fragiles, » a dit à IRIN Vijaya Souri de l’OIM à Dirkou. « Il n’y a pas l’eau courante, seulement des puits. » Le préfet du département de Bilma, M. Nour, a dit qu’il redoutait l’émergence de maladies en cas d’afflux important [de migrants]. « Nous n’avons pas d’infrastructure d’hygiène, » a t-il noté.

Mme Souri a dit que l’OIM acheminait les gens le plus rapidement possible à Agadez et au-delà. Selon elle, c’est une région où chaque convoi nécessite une escorte militaire.

Le 5 mars, un appel éclair inter-institutions des Nations Unies pour 160 millions de dollars destinés à aider les migrants en Libye et ceux qui ont fui le pays, indiquait : « La zone frontalière entre la Libye et le Niger est non seulement très dangereuse, mais souffre aussi d’un manque sévère de moyens de transport et de capacité logistique. »

Selon le préfet Nour, la population de Dirkou « fait preuve d’une grande solidarité » et fait ce qu’elle peut pour accueillir les immigrés qui viennent de divers pays francophones et anglophones.

« Rien qu’hier soir [le 9 mars], près de 2 000 personnes sont montées dans des camions pour Agadez, » a t-il dit à IRIN. » Il y avait là des gens du Ghana, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de la Sierra Leone, du Togo – de partout dans la région. »
La plupart de ces migrants sont des hommes. Un journaliste local présent à Dirkou cette semaine a dit avoir vu un groupe constitué de 800 hommes et seulement sept femmes.

La pauvreté

Selon l’OIM, plus de 250 000 personnes ont fui la Libye pour le Niger, l’Algérie, l’Egypte et la Tunisie depuis la fin de février. « Les chiffres augmentent d’heure en heure, » ont dit les Nations Unies dans leur appel.

Le Niger est de loin le pays le plus pauvre à devoir faire face à l’afflux des migrants fuyant la Libye. Cette situation ne peut qu’avoir un effet préjudiciable sur l’économie nigérienne, dit le document, « en empêchant notamment l’exportation de chameaux et les transferts de fonds des migrants, ressources particulièrement importantes pour les régions de Diffa et Zinder, au nord-est du Niger. »

Le revenu national brut par habitant est de 675 dollars, alors qu’il est de 7 979 dollars en Tunisie et de 5 889 dollars en Egypte, indique le document. Plus de 65 pour cent des Nigériens vivent avec moins de 1,25 dollar par jour ; cette catégorie ne concerne que 2,6 des Tunisiens et moins de deux pour cent des Egyptiens. La Tunisie compte 13 docteurs pour 10 000 personnes, l’Egypte 24 et le Niger 0,5.

np/cb – od/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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