L’OMM a expliqué que le phénomène pourrait s’étendre jusqu’à quatre mois et a souligné qu’il était déjà possible de remarquer « certaines parties très arides de l’Afrique de l’est » à la suite de conditions météorologiques plus dures que la normale pour cette période de l’année.
La Niña est le nom donné au refroidissement de la surface des eaux dans la zone centrale et orientale du Pacifique qui se produit tous les deux à cinq ans. Elle maintient l’Afrique de l’est plus aride que d’habitude et suscite des inquiétudes concernant la sécurité alimentaire dans des zones manquant d’irrigation, ce qui inclut des régions de la Somalie, du Kenya, de l’Ethiopie et de la Tanzanie.
Le Kenya et la Somalie font partie des pays déjà touchés. « Certaines régions dans le nord sont actuellement un désastre», a dit Mohamoud Duale, directeur de l’ONG Agence rurale pour le développement de la communauté et l’assistance (RACIDA). Dans le nord des districts d’Isolo, Marsabit, Moyale et Samburu, au moins 150 000 personnes ont besoin d’aide alimentaire d’urgence, la plupart d’entre eux sont des femmes, des enfants et des personnes âgées.
M. Duale était à Nairobi pour la conférence de presse ‘Sécheresse au Kenya : Quand cela finira-t-il ?’ sponsorisée par Oxfam, Cordaid, Care International, Save the Children, VSF-Belgique et Reconcile.
Mahmoud Ali, ministre adjoint au ministère d’état kenyan chargé des Programmes Spéciaux, était également présent à la conférence, et il a souligné que le gouvernement fournissait de l’aide alimentaire à un million de Kenyans, alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) distribuait de la nourriture à 1,6 million d’autres personnes.
Photo: Anthony Morland/IRIN |
Des responsables disent qu’au moins 150 000 personnes affectées par la sécheresse ont besoin d’aide alimentaire d’urgence dans les districts d’Isiolo, Marsabit, Moyale et Samburu dans le nord du Kenya |
Parmi les nouvelles mesures figurent 57 camions destinés à aider à la livraison de fournitures humanitaires aux régions affectées, des vaccins pour le bétail, la construction de barrages et la distribution de comprimés de purification de l’eau.
Aide d’urgence
Mais sur place, les gens doivent gérer chaque jour les effets de la sécheresse, sans beaucoup de changement à leur situation. « Deux décès causés par la famine ont été enregistrés dans le nord du Kenya récemment. Les gens émigrent en Ethiopie ou en Ouganda pour survivre. C’est déjà une crise », a dit M. Duale.
Bien que le Kenya soit considéré comme l’une des nations agricoles les plus en pointe d’Afrique, la sécheresse n’est pas une nouveauté pour ce pays. La sécheresse de 2007 à 2009 avait généré une hausse des denrées alimentaires et avait menacé l’économie.
En Somalie, les ressources en eau et les conditions de pâturage se sont encore davantage détériorées, entrainant plus de migrations du bétail et exacerbant la compétition entre les éleveurs nomades. « Les niveaux des rivières sont actuellement en dessous de la normale pour cette période de l’année et on s’attend à ce qu’elles baissent encore plus d’ici à la prochaine saison des pluies en avril », selon le Bulletin de surveillance de la sécheresse en Somalie de janvier 2011, publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Environ 2,4 millions de Somaliens ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence à cause des troubles civils et de l’insécurité alimentaire, selon les Nations Unies. Une autre sécheresse risque aussi d’augmenter le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP); la Somalie compte déjà 1,4 millions de PDIP.
« Nous devons d’abord agir, au lieu de réagir. Il y aura plus de sécheresses dans le futur, mais elles ne devraient pas entraîner de désastre. Nous devons nous attaquer à la sécheresse avant qu’elle ne démarre, et non attendre jusqu’à ce qu’il soit trop tard et que les gens souffrent déjà », a dit Safia Abdi, chargée de programmes à Cordaid.
En Ethiopie, l’agence météorologique nationale a signalé qu’un phénomène La Niña « de modéré à fort » allait probablement perdurer, potentiellement jusqu’en juin, entrainant des pluies en dessous de la normale dans de nombreuses régions, excepté dans l’ouest et le sud-ouest, où elles devraient être normales.
La Tanzanie, deuxième économie la plus importante en Afrique de l’est, commence également à en ressentir les effets. Cette semaine, le gouvernement a étendu le rationnement de l’électricité à l’ensemble du pays. William Ngeleja, ministre des mines et de l’énergie, a dit au parlement que le rationnement était supposé s’achever fin janvier, mais que les niveaux d’eau en baisse dans les centrales hydroélectriques avaient augmenté le déficit énergétique. La majorité de l’électricité en Tanzanie est hydroélectrique. Certains législateurs considèrent la pénurie comme « une crise nationale ».
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