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Les jardins urbains à l’honneur

A woman watering her micro-garden in the Senegalese capital Dakar. December 2010 Nancy Palus/IRIN
Sur un rond-point de Dakar, la capitale du Sénégal,  Mame Penda Diouf essaie de se faire entendre malgré le bruit des klaxons de voiture et des moteurs de bus, tout en montrant avec fierté ses laitues en pots, sa menthe et ses plants de pommes de terre. Commerçante et formatrice en horticulture, elle dit que le micro-jardinage crée des emplois et permet aux gens de mieux nourrir leur famille.

L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (la FAO) et bien d’autres organismes internationaux et locaux tentent précisément de faire passer ce message : le micro-jardinage et les autres formes d’horticulture urbaine peuvent constituer un apport important à la sécurité alimentaire des citadins et améliorer leurs conditions de vie.

« Il est urgent d'intégrer l'horticulture urbaine et périurbaine et de reconnaître son rôle moteur dans les stratégies de sécurité alimentaire et nutritionnelle, » a dit Modibo Traoré, Directeur-général adjoint de la FAO, au cours d’un symposium international organisé à Dakar par la FAO et le gouvernement sénégalais.

Deux cents personnes venues de 39 pays se sont rencontrées du 6 au 9 décembre pour discuter du développement d’un réseau international destiné à promouvoir et à mettre en place l’horticulture urbaine, l’incorporation de cette pratique dans l’urbanisme et le développement d’alternatives aux pesticides.

L’horticulture urbaine et périurbaine est la culture d’une vaste gamme de plantes - dont les fruits, les légumes, les racines, les tubercules et les plantes ornementales – dans les villes et leurs banlieues. La FAO estime  que quelque 130 millions de citadins africains et 230 millions en Amérique latine pratiquent déjà l’agriculture, surtout l’horticulture, afin d’assurer l’alimentation de leur famille et /ou d’en tirer un revenu.

« Alors que les citadins pauvres, notamment ceux qui viennent de zones rurales, pratiquent depuis longtemps l'horticulture comme moyen d'existence et de survie, dans nombre de pays, ce secteur est encore souvent informel, précaire, voire illégal parfois, » selon la FAO.

Les gens cultivent souvent des terrains urbains inoccupés, mais comme ils n’opèrent pas dans un cadre légal, ils peuvent se faire expulser quand ces terrains sont requis pour des projets de développement. Pour la FAO, les politiques urbaines se doivent de reconnaître le rôle de l’agriculture urbaine et périurbaine dans le développement.

Près de la moitié de la population mondiale vit dans les zones urbaines, selon le Fonds des Nations Unies pour la population ; ce chiffre est censé atteindre les cinq milliards d’ici 2030.

Neveen Metwally, chercheuse au Laboratoire central pour le climat agricole (Central Laboratory for Agriculture Climate) au Caire, en Egypte, a dit qu’il fallait convaincre les habitants des villes des bénéfices de l’horticulture urbaine et transformer les données scientifiques en messages qui peuvent répondre aux besoins des gens ordinaires, afin de favoriser l’expansion de cette pratique.

En Egypte, les nombreux avantages des jardins sur les toits sont bien documentés, a t-elle dit à IRIN : Ils peuvent diminuer la pollution de l’air, absorber la chaleur et avoir un effet isolant, réduisant ainsi les besoins en climatisation ou en chauffage ; ils peuvent fournir une alimentation bon marché et très souvent également, une source de revenu.

« Mais si je dis à quelqu’un :“ Un jardin sur le toit, c’est un plus pour l’environnement” , il va me répondre “ Non merci, je veux simplement nourrir ma famille”. Il faut donc que j’identifie les avantages que cela peut représenter pour cette personne et que j’arrive à les faire passer. »

Le point de vue santé

Selon Jacky Ganry, du CIRAD, un organisme de recherche agronomique français, c’est la santé qui devrait servir de point d’entrée pour la promotion de l’horticulture urbaine et périurbaine.

« Nous savons que les maladies non-transmissibles sont un problème plus alarmant en zone urbaine qu’à la campagne. Un régime déséquilibré est nettement plus courant en zone urbaine, à cause du prix des fruits et légumes, et de la consommation de produits importés et de produits transformés, » a t-il dit à IRIN.

Pour les participants, l’agriculture urbaine doit être défendue comme une stratégie visant à lutter contre la malnutrition, la maladie et la pauvreté et les infrastructures urbaines devraient encourager le développement de l’horticulture, à travers les politiques d’affectation des terres, et de meilleurs systèmes d’irrigation et de drainage, par exemple.

 np/he – og/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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