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Des données météorologiques plus conviviales

Women with belongings on their heads taking part in a flood simulation exercise. Floods have cost hundreds of lives and millions of dollars in damages in recent years in parts of Caia, Mozambique, 2008 David Gough/IRIN
Women with belongings on their heads taking part in a flood simulation exercise in Caia, Mozambique
Si le centre du Mozambique ne doit connaître que quelques épisodes de pluie durant les prochains mois, comment cette information devrait être communiquée à un petit fermier qui cultive du maïs, une culture de base, dans un village isolé ?

« Donner simplement des données météorologiques disant qu’il y aura 60 ou 70 pour cent de chance d’une diminution des pluies ne veut rien dire…Pour Ana, une petite fermière du Mozambique », a dit Jan Egeland, coprésident - avec Mahmoud Abu-Zeid, ancien ministre égyptien des ressources en eau et de l’irrigation – de l’Equipe spéciale de l'ONU chargée de l’élaboration des lignes directrices relatives à la diffusion des informations météorologiques.

« Nous devons être capable de lui dire, ‘Ne plantez pas de maïs cette saison, plantez du manioc ; ou, plantez votre maïs plus tôt’ », a dit M. Egeland à IRIN. Ce type d’information va devenir de plus en plus crucial car les phénomènes naturels comme les chutes de pluie, ou leur absence, deviennent de plus en plus extrêmes, et le temps devient plus imprévisible alors que, durant les prochaines années, le changement climatique s’installera.

Les indications pour communiquer les données météorologiques d’une manière intelligible pour les personnes vulnérables feront partie de ce que l’outil pour l’action climatique – appelé le Cadre mondial pour les services climatologiques – proposera, et tenteront aussi de combler les manques dans le recueil d’informations sur le climat.

« Nous avons besoin que le gouvernement du Mozambique – avec l’aide des partenaires des Nations Unies tel que la FAO [l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture], ou des ONGs comme la Croix-Rouge – et les services météorologiques nationaux soient capables d’interpréter des informations météorologiques [pour que cela] aide Ana à prendre des décisions sur la façon de s’adapter », a dit M. Egeland.

Michel Jarraud, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a dit à des journalistes, lors de la 16e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le Changements Climatique (CCNUCC), à Cancun au Mexique, que jusqu’ici 2010 était l’une des trois années les plus chaudes depuis le début des enregistrements des données météorologiques, en 1850. Il a expliqué qu’il s’agissait d’un signe que les températures dans le monde s’élevaient à un rythme plus rapide, car les deux autres années parmi les plus chaudes -1998 et 2005 - étaient toutes les deux récentes.

L’accès à des données météorologiques et à une capacité de prévision de bonne qualité est essentiel si des nations pauvres doivent répondre efficacement aux menaces que le changement climatique présente pour la sécurité alimentaire, la santé humaine et vétérinaire, et les progrès économiques, mais beaucoup ne sont pas bien équipés pour collecter ou fournir de telles informations.

L’OMM note qu’il n’y a que 744 stations météorologiques en Afrique, et seulement un quart d’entre elles répondent aux normes internationales – idéalement, l’Afrique devrait avoir au moins 10 000 stations.

Solution

Il pourrait y avoir une solution. Bernhard Pacher, un consultant autrichien au Programme alimentaire mondial (PAM), qui fabrique aussi des stations météorologiques automatisées faciles à manipuler dans son pays natal, a dit que les municipalités locales avaient rendu les informations climatiques faciles à utiliser pour tout le monde.

« Par exemple, si les températures vont s’élever d’une façon extrême, et s’il y a un risque d’infections, la municipalité envoie simplement un message indiquant aux fermiers d’épandre tout de suite des pesticides, et accroche un drapeau rouge sur le tableau d’affichage à l’extérieur pour attirer l’attention des fermiers qui passent, et ils suivent les instructions », a-t-il dit.

Le téléphone portable pourrait être un outil efficace pour communiquer des messages aux petits fermiers pauvres dans les pays en développement. « Vous trouvez au moins une personne avec un téléphone portable dans un village; faites de cette personne un responsable de la coordination et transmettez des messages sur les mesures à prendre par le biais de cette personne ».

M. Pacher a dit que l’Afrique aurait besoin d’au moins 30 000 stations météorologiques pour fournier aux fermiers des données précises sur les microclimats. Les conditions climatiques varient selon toute une variété de facteurs, incluant la topographie, la quantité d’eau, la couverture forestière et l’altitude dans une zone.

« Dans beaucoup de cas en Afrique, l’installation de stations météorologiques ne prend pas ces facteurs en compte, la qualité des données générées n’est donc pas très crédible ».

Améliorer les données météorologiques dans les pays en développement était louable, a dit Pablo Suarez, directeur associé du Centre climatique international de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, mais le plus grand défi reste de les rendre utiles pour les personnes les plus vulnérables. « Les plus grands bénéficiaires de ces efforts seraient des secteurs comme les fermiers des cultures commerciales – ce qui est bien – mais nous devons encore travailler un peu sur cela ».

La nécessité pour le Cadre mondial pour les services climatologiques de s’occuper de ces manques a été soulevée lors de la troisième Conférence mondiale sur le climat à Genève, Suisse, en 2009.

Alors qu’il partageait des informations au sujet du travail de l’équipe du Cadre mondial pour les services météorologiques en marge des discussions sur le changement climatique des Nations Unies à Cancun, M. Egeland a dit qu’il faudrait un investissement de seulement 50 à 100 millions de dollars par an de 2010 à 2021 pour améliorer les services météorologiques dans les pays en développement. « Notre rapport sera publié en janvier 2011 et présenté au Congrès météorologique mondial en mai 2011 ».

jk/he –sk/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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