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Un mois d’abstinence pour lutter contre le VIH

Love in a time of AIDS. IRIN
Women cheat too
Une campagne nationale visant à convaincre les individus de pratiquer l’abstinence sexuelle ou d’avoir uniquement des rapports sexuels protégés pendant un mois pourrait avoir d’importantes répercussions sur les efforts de prévention, a estimé un spécialiste de la lutte contre le VIH/SIDA.

Alan Whiteside, directeur de la Division de la recherche sur l'économie de la santé et le VIH/SIDA (HEARD en anglais) de l’Université du KwaZulu-Natal tente d’attirer l’attention de la communauté de lutte contre le sida sur des stratégies novatrices pour freiner la propagation du virus.

Dans un discours adressé aux délégués présents à la troisième Conférence sur la recherche sur le VIH/SIDA en milieu du travail à Johannesbourg le 9 novembre, M. Whiteside a souligné que dans des pays comme le Swaziland, où près de la moitié de la population féminine âgée de 25 à 29 ans est séropositive, les précédents efforts de prévention s’étaient soldés par un véritable échec.

« Nous devons nous occuper de ces infections au cours des prochaines années et nous savons qu’une once de prévention vaut une livre de guérison », a-t-il déclaré. En outre, les méthodes de prévention doivent être améliorées ou les budgets et les systèmes de santé déjà surexploités ne seront pas en mesure de faire face aux demandes de traitement VIH/SIDA au cours des années à venir, a-t-il ajouté.

Dans un article publié dans le numéro d’avril du Southern African Journal of HIV Medicine, M. Whiteside et son co-auteur Justin Parkhurst de la London school of hygiene and tropical medicine affirment que si la population pratiquait « un mois de rapports sexuels protégés/abstinence sexuelle » à l’échelle nationale, la propagation du VIH pourrait reculer, car la période qui suit immédiatement l’infection et au cours de laquelle la personne contaminée est la plus contagieuse serait évitée. Selon les chiffres avancés, entre 10 et 45 pour cent des infections à VIH résulteraient de rapports sexuels avec des personnes se trouvant dans la phase de « primo-infection ».

« Nous voulons essayer d’intervenir au cours de cette période », a dit M. Whiteside lors de la conférence. « Si nous pouvons arrêter l’incidence pendant un mois ou un peu plus longtemps, [cela] aurait des répercussions importantes sur l’épidémie dans cette région ».

Dans leur article, MM. Whiteside et Parkhurst font référence au ramadan, période d’un mois durant laquelle les Musulmans s’abstiennent de tous rapports sexuels pendant la journée. Selon les auteurs, le ramadan illustre la manière dont les personnes peuvent réduire leurs comportements sexuels à risque pendant une période de temps définie.

Bien que les messages prônant l’abstinence sexuelle et l’usage systématique du préservatif ne soient pas extrêmement novateurs par rapport aux messages de prévention qui sont actuellement adressés à la population, M. Whiteside pense que l’échéance précise qui accompagne l’intervention rend cette dernière plus attrayante. En outre, l’échéance peut être modifiée en vue de répondre aux besoins des différentes populations. Par exemple, dans un pays où les nouvelles infections semblent être liées au travail du sexe, l’instauration d’un mois « sans travail du sexe » ou un « mois de la monogamie » pourrait paraître plus judicieuse.

La proposition controversée n’a jamais été mise à l’épreuve ni même modelée, mais M. Whiteside a dit à IRIN/PlusNews qu’elle avait attiré l’attention des chercheurs et des gouvernements par sa simplicité et sa logique.

La London school figure parmi les instituts de recherche intéressés pour tester l’hypothèse à partir d’un modèle mathématique. Toutefois, même avant que les résultats ne soient disponibles, le gouvernement du Swaziland pourrait se pencher sur l’idée.

« D’après ce que j’ai compris, il s’agit d’une [idée] que le Swaziland va étudier et mettre en œuvre », a poursuivi M. Whiteside, en précisant que la population faible et homogène du pays ainsi que ses responsables traditionnels très influents faisaient du Swaziland le lieu idéal pour mettre à l’essai l’initiative.

« Pourquoi attendre? », s’est-il interrogé. « Cela ne peut nuire à personne, et nous saurons dans neuf mois [à partir du nombre de grossesses] si cela a marché », a-t-il conclu.

ks/mw/cd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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