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La microfinance pour lutter contre la sécheresse

Up to 60 percent of Syria's land and 1.3 million people are affected by drought in Syria UN
En Syrie, les organismes de microcrédit ciblent les fermiers et les éleveurs en vue de réduire la pauvreté provoquée par la sécheresse. Si la microfinance est une méthode répandue dans les pays en développement depuis les années 1970, les organismes qui la proposent sont relativement peu nombreux en Syrie.

« La microfinance peut être un outil important pour réduire la pauvreté et améliorer les moyens de subsistance à la fois en augmentant directement les revenus et en renforçant indirectement le sentiment d’autonomisation ou la capacité à accéder à l’éducation », a déclaré Mohammed Khaled, représentant de la section Moyen-Orient et Afrique du Nord du Consultative Group to Assist the Poor (CGAP), un organisme sis à Washington DC.

Plus de 1,3 million de personnes ont été touchées par la sécheresse, qui a commencé en 2006, selon les Nations Unies. Le mois dernier, Oliver de Schutter, Rapporteur spécial des Nations Unies, a déclaré que deux à trois millions de personnes avaient été plongées dans la pauvreté extrême, en Syrie, et que plusieurs milliers de personnes avaient quitté le nord-est du pays pour s’installer dans les villes, sans aucune source de revenus.

Les initiatives de microfinance ciblent à la fois les habitants qui se sont installés dans les villes et ceux qui sont restés dans la région.

La Fondation Aga Khan opère dans les régions sujettes à la sécheresse, par le biais de sa filiale, la First Microfinance Institution (FMFI). La FMFI accorde 25 pour cent de ses prêts, de 3 000 à 150 000 livres syriennes (65 à 3 247 dollars), au secteur agricole. Une bonne partie de ces microcrédits visent à lutter contre la sécheresse.

« Nous concentrons nos efforts sur l’amélioration de la productivité et de l’efficacité de l’eau utilisée à des fins de production agricole », a indiqué Mohamed Seifo, directeur du Réseau de développement Aga Khan en Syrie. « La FMFI a accordé des prêts à des fermiers pour leur permettre d’adopter des systèmes modernes d’irrigation au goutte à goutte ».

L’irrigation au goutte à goutte est plus efficace que l’irrigation de surface : avec la première, 90 pour cent de l’eau utilisée est absorbée par les plantes, contre moins de 60 pour cent avec la deuxième.

Ces nouveaux systèmes, qui permettent d’économiser l’eau et d’augmenter la production, ont en outre des répercussions indirectes : ils entraînent notamment une augmentation des revenus et une diminution du travail et des frais de carburants, et grâce à eux, la construction de réservoirs d’eau coûteux n’est plus nécessaire.

De l’aide pour les éleveurs

Les éleveurs se sont vu accorder des prêts pour acheter du bétail supplémentaire (80 à 85 pour cent des animaux ont été décimés par la sécheresse, selon les statistiques des Nations Unies) ou du fourrage.

Des prêts généraux sont également accordés aux victimes de la sécheresse pour leur permette de lancer des commerces. La FMFI a octroyé des prêts à plus de75 000 familles, dans plus de 180 villages, et une nouvelle banque du nom d’Ibdaa vient d’ouvrir le mois dernier.

Selon les experts, toutefois, si la microfinance peut être utile, elle a également ses limites en ce qu’elle ne permet pas de répondre aux besoins de toutes les victimes de la sécheresse.

« La microfinance n’est pas une solution adaptée à tous, car les pauvres ne peuvent pas tous devenir entrepreneurs », a ainsi déclaré M. Khaled du CGAP. « Nous constatons qu’environ 25 à 30 pour cent des commerces réussissent à réinvestir et à se développer ».

Selon M. Khaled, il peut aussi être plus utile d’accorder des subventions. « Les prêts peuvent être plus onéreux en termes d’organisation et risquent de ne pas être remboursés, ce qui peut porter atteinte à toute cette culture du prêt ».

Certains experts ont également expliqué à IRIN que les agriculteurs ne devraient pas être encouragés par la microfinance à reprendre des activités de subsistance là où celles-ci ne sont pas viables.

La microfinance n’est pas assez développée en Syrie. Seuls 41 500 bénéficiaires, sur un potentiel d’un million, en ont profité en 2008, selon une étude menée par le CGAP.

Toutefois, si son développement est préconisé, certains universitaires, notamment Milford Bateman, ont avancé qu’il n’existait aucune preuve claire de l’efficacité de cette pratique.

« La Syrie a besoin d’un plus grand nombre d’institutions, mais nous espérons qu’elles vont se développer », a déclaré M. Khaled. « On peut discuter l’efficacité des petits prêts, mais les gens ont le droit d’avoir accès au crédit ».

sb/at/cb/nh

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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