« Le centre où nous nous les procurons habituellement n’en a plus et l’UNFPA dit qu’il peut les donner seulement au gouvernement, donc nous sommes coincés », a dit Macklean Kyomya, fondatrice de la Women’s organization networking for human rights advocacy. « Nos membres [travailleuses du sexe] à l’intérieur du pays ont besoin de préservatifs ou bien elles seront exposées au risque d’infection sexuellement transmissibles et VIH ».
Plusieurs districts se sont retrouvés à court de préservatifs après que les réserves du National medical stores (NMS) ont été revues à la baisse. Par le passé, le NMS avait un stock minimum de six mois et maximum de 12 mois, mais cela a été modifié ensuite pour atteindre un stock maximum de six mois en raison du vaste espace de stockage que cela nécessitait.
« Le processus d’achat est très long et l’approvisionnement ne se fait pas à intervalles réguliers donc parfois, nous sous-estimons [le temps nécessaire à] leur arrivée », a dit Vastha Kibirige, responsable de l’unité de contrôle des préservatifs au ministère de la Santé. « Nous avons besoin d’une structure de stockage réservée aux préservatifs – ou aux contraceptifs – et un distributeur exclusif sous contrat pour ces produits ».
Les Ougandais utilisent entre huit et 10 millions de préservatifs par mois, mais le gouvernement estime que pour couvrir la totalité des actes sexuels à risque, le pays aurait besoin d’au moins 208 millions de préservatifs chaque année.
La pénurie ne devrait pas durer plus d’un mois – le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et les gouvernements américain et britannique sont en train de donner respectivement 96 millions, 15 millions et cinq millions de préservatifs, tandis que le NMS attend une livraison de 45 millions d’unités d’ici la fin de l’année.
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Cependant, les Ougandais commencent à être irrités par l’incapacité du gouvernement à assurer un approvisionnement régulier en préservatifs.
« Ce n’est pas la première fois que nous connaissons de telles pénuries – pourquoi est-ce si difficile d’être organisé ? Ce sont des choses qui peuvent sauver des vies », a dit Jessica Kyembabazi, une coiffeuse à Kampala.
A la suite du rappel de la marque de préservatifs à l’odeur nauséabonde Engabu, distribuée par le gouvernement en 2004, le pays a été confronté à une pénurie nationale de préservatifs.
« Bon nombre de gens ne peuvent pas s’offrir des préservatifs coûteux en pharmacie – que sont-ils censés faire ? », a demandé Mme Kyembabazi. « Pourquoi nous disent-ils [le gouvernement] d’utiliser des préservatifs pour ensuite échouer à les mettre à disposition ? Cela réduit à néant leur propre campagne VIH ».
Dans le secteur privé, le prix des préservatifs oscille entre 0,25 dollar et deux dollars les trois unités. « Nous n’avons pas augmenté les prix et on espère qu’on ne le fera pas », a dit Paul Lukwago, qui travaille dans une pharmacie locale, ajoutant que jusqu’à présent, il n’avait pas noté d’augmentation de la demande de préservatifs dans son officine.
Des responsables du ministère de la Santé conseillent aux Ougandais de choisir une autre méthode de prévention du VIH – abstinence ou fidélité à son partenaire – jusqu’à ce que les préservatifs soient à nouveau plus largement disponibles.
Mme Kibirige a suggéré que pendant ce temps, les populations utilisent également le préservatif féminin, souvent négligé. « L’acceptation du préservatif féminin est bonne, avec moins de plaintes, et la demande est largement inférieure à ce que nous avons en réserves », a-t-elle dit.
Une étude de 2009 menée sur une nouvelle marque de préservatifs féminins a révélé des degrés d’acceptation élevés parmi les femmes dans quatre districts de l’Ouganda.
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