« Nous avons au moins 50 maisons en cours de construction. Nous espérons les achever dans un futur proche, car le projet touche à sa fin », a dit Chiara Camozzi, responsable de projet pour COOPI, l’ONG (organisation non gouvernementale) italienne qui a mis en œuvre cette initiative.
Le projet, dont le budget s’élève à 1,5 million d’euros (2,1 millions de dollars), devait initialement durer trois ans (2005-2007), mais il a été prolongé jusqu’en 2010 en raison de complications telles que les violences post-électorales de début 2008, qui ont affecté une partie de Huruma. COOPI s’est chargé de la mise en œuvre du projet, et le ministère italien des Affaires étrangères a été l’un des principaux donateurs.
Au départ, les bénéficiaires paient 20 pour cent du coût de la maison via des plans d’épargne locaux, a dit Mme Camozzi.
« Ensuite, ils obtiennent un prêt pour les 80 pour cent qu’il leur reste à rembourser, de sorte qu’à la fin du processus, ils auront payé la totalité du coût de la maison », a-t-elle ajouté.
La construction de chaque maison – 50 mètres carrés, répartis sur trois niveaux – coûte au moins 300 000 shillings kényans (3 850 dollars), et peut être effectuée en plusieurs phases, en fonction des financements disponibles. COOPI soutient la construction des infrastructures, et Pamoja Trust, une ONG locale, apporte un soutien social et technique.
David Maina, 29 ans, un des bénéficiaires du projet, a hâte d’avoir fini de payer sa maison à deux chambres.
« Il me reste environ trois ans pour terminer de payer ma maison ; j’ai hâte que ma maison soit [totalement remboursée] et que je sois propriétaire », a-t-il dit à IRIN. « Je ne prévois pas de la sous-louer ni de la vendre ; être propriétaire est pour moi un rêve devenu réalité. »
Photo: Salla Himberg/IRIN |
Des maisons en cours de construction dans le cadre du projet de valorisation du bidonville mené par COOPI |
Ces expulsions ont suscité une initiative communautaire, Muungano wa Wanavijiji, un réseau de groupes communautaires d’épargne. Des habitants des villages de Kambi Moto, Gitathuru, Mahira, Ghetto et Redeemed ont formé des groupes d’épargne pour faciliter l’accès aux crédits immobiliers.
Grâce à l’intermédiaire de COOPI et de Pamoja Trust, un accord a été signé en 2002 entre la communauté de Huruma et le Conseil municipal de Nairobi, le conseil s’engageant à transférer à la communauté la terre occupée par l’établissement informel, en appliquant un régime foncier communautaire.
Le Conseil municipal a également déclaré Huruma « zone d’aménagement spécial », facilitant ainsi l’ajustement des normes d’aménagement conventionnelles et l’adoption d’un code de construction « plus approprié ».
D’après Mme Camozzi, cette mesure a été importante car l’application de normes de construction exigeantes et la procédure habituelle d’émission des titres de propriété faisaient partie des éléments accusés d’avoir provoqué jusqu’ici l’échec de projets de valorisation de bidonvilles.
« Par le passé, après le réaménagement d’une zone et l’achèvement des nouvelles maisons, la dynamique du marché provoquait l’expulsion des bénéficiaires ciblés, qui étaient remplacés par des populations ayant des revenus supérieurs, et le problème était ainsi déplacé d’une zone à une autre », a dit Mme Camozzi.
Un autre projet de valorisation de bidonville est en cours à Kibera, un site d’établissement informel – également à Nairobi – qui est réputé pour être le plus grand d’Afrique. Ce projet, soutenu par Cities Alliance, une initiative de la Banque mondiale et d’ONU-HABITAT, cible des milliers d’habitants du bidonville. Des centaines de ménages ont déjà emménagé dans des appartements au sein de résidences améliorées construites à côté du bidonville.
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