Les médecins ont réussi à lui sauver la vie mais il a perdu l’usage de ses deux jambes.
« Ça me rend très triste de penser que je ne pourrai plus m’occuper de mes champs et nourrir ma famille », a-t-il dit.
Les explosions de mines antipersonnel sont courantes dans les districts instables de la province d’Helmand, où les insurgés talibans et les forces progouvernementales se sont violemment affrontés au cours des dernières années.
Personne ne sait où se trouvent les mines, et chaque explosion provoque une onde de choc dans l’ensemble de la communauté, ont dit les habitants du coin.
« Ces mines et ces bombes sont un fléau pour notre village, car les habitants ont peur de labourer leurs terres ou de circuler librement aux alentours », a dit Haji Abdul Hamid, un ancien de la tribu, à Nawzad.
Diminution du nombre de victimes
Au cours des vingt dernières années, les mines antipersonnel et les débris de guerre explosifs (ERW, en anglais) ont fait des milliers de morts et de blessés.
En 2009, au moins 481 victimes de mines antipersonnel et d’ERW (108 mots et 373 blessés) – dont plus de la moitié sont des enfants – ont été rapportées au Centre d’action contre les mines en Afghanistan (MACCA).
Le nombre de victimes de mines antipersonnel en Afghanistan entre 1999 et 2008 (12 069) est le plus élevé au monde, selon le rapport de l’Observatoire des Mines pour 2009.
Le pays présentait également, en 2008, le plus grand nombre de victimes (51) parmi les équipes de déminage.
Photo: Akmal Dawi/IRIN |
Le nombre de victimes de mines antipersonnel en Afghanistan au cours des dix dernières années est le plus élevé au monde |
« Problèmes de financement chroniques »
Le gouvernement afghan, signataire de la Convention d’Ottawa (Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction), affirme qu’il ne possède pas de stocks de mines antipersonnel.
Le pays a pour ambition d’enlever toutes les mines antipersonnel d’ici 2013, mais l’atteinte de cet objectif dépend de la générosité des donateurs qui financent les opérations de déminage et la sécurité ainsi que de l’engagement des parties en conflit à ne plus poser de mines, ont dit les organisations de déminage.
« Nous apprécions la manière dont de nombreux donateurs ont répondu à la pénurie de financement que nous avons annoncée pour 2009. Dans les faits cependant, le Programme d’action contre les mines en Afghanistan souffre de problèmes de financement chroniques si on considère le travail qu’il reste à faire pour atteindre les objectifs du pacte pour l’Afghanistan (Afghan Compact) et de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel », a dit à IRIN Haider Reza, directeur de programme du MACCA.
Pendant ce temps, le ministère de l’Intérieur accuse les insurgés talibans de poser des mines antipersonnel dans certaines régions du pays dans le but de nuire aux forces progouvernementales et aux troupes étrangères.
Engins explosifs improvisés (EEI)
Les insurgés utilisent également des engins explosifs improvisés (EEI) qui, selon la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), ont tué et blessé des centaines de civils en 2009.
Selon le MACCA, les organisations de déminage n’enlèvent pas les EEI. Elles se contentent, pour apporter leur soutien aux forces gouvernementales et internationales, de retirer les mines antipersonnel et les ERW.
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