1. Accueil
  2. Africa
  3. DRC

L’inquiétude pour les réfugiés grandit à mesure que le fleuve baisse

Two boys, refugees from clashes in Democratic Republic of Congo's Equateur Province,  gather firewood on the Ugangi river, which marks the border between DRC and the Republic of Congo Laudes Martial Mbon/IRIN
Two boys, refugees from clashes in Democratic Republic of Congo's Equateur Province, gather firewood on the Ugangi river,
John Kanilamba est assis sous le porche d’une maison inachevée en périphérie de Dongou, où il habite depuis début novembre malgré l’absence de portes et de fenêtres. Ses quatre enfants jouent distraitement à ses pieds. Ils sont tous des réfugiés ayant fui les conflits intercommunautaires dans la province de l’Équateur, dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC).

« Nous avons assisté à de violents combats. Personne n’était à l’abri », a dit l’homme de 39 ans, en racontant le voyage éprouvant sur des routes jonchées de cadavres et sur le fleuve Oubangui pour atteindre cette ville, située à environ 850 km au nord de Brazzaville, en RDC.

« Des amis m’ont proposé de me faire traverser le fleuve en pirogue. Je ne sais même pas pagayer », a raconté M. Kanilamba. « Je n’envisage même pas de [rentrer chez moi], même si les autorités [de Kinshasa] veulent nous rassurer ».

Pour M. Kanilamba, la situation est désespérée. Les travailleurs humanitaires et les familles locales, qui ouvrent encore leurs portes à de nouveaux arrivants le savent trop bien. Parmi les plus de 107 000 arrivants enregistrés au total par le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans la région de la Likouala, environ 5 000 sont arrivés à Dongou.

La plupart s’abritent dans des huttes en paille et en feuilles de palmier construites sur 70 sites situés dans une bande de 250 km le long du fleuve Oubangui. L’inquiétude croît du fait que le niveau de cette voie fluviale vitale, qui marque la frontière entre les deux Congo et qui constitue le seul itinéraire disponible pour fournir de l’aide humanitaire à de nombreux réfugiés, baisse à cause du manque de précipitations.

« Les moyens nous font défaut. Nous avons lancé un appel [initial] pour assister 35 000 personnes, mais aujourd’hui nous [en avons] plus de 107 000 », a dit Daniel Roger Tam, l’un des coordonnateurs régionaux pour le HCR. « Tout le monde doit agir, sinon on ne s’en sortira pas ».

Map of the Republic of Congo, to where over 100,000 refugees from neighbouring Democratic Republic of Congo have fled inter-communal clashes via the Ubangui river, which marks the border between the two countries
Photo: OCHA/Reliefweb
Carte du Congo indiquant Dongou
Le HCR a réussi à livrer 160 tonnes métriques d’aide (des couvertures, des bâches en plastique, des ustensiles de cuisine, des tapis de sol et des moustiquaires) aux réfugiés les plus vulnérables.

En outre, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a commencé à distribuer, à Likouala, environ 20 tonnes d’aide, incluant des kits de nutrition, des tentes, des médicaments délivrés sur ordonnance, des kits « école-en-boîte » ('school-in-a-box'), des kits de jeux et de loisirs et des réservoirs d’eau.

Pénuries d’équipements et de soins

Au manque de nourriture vient s’ajouter l’insuffisance de l’aide et des équipements médicaux. À l’hôpital évangélique voisin d’Impfondo, les médecins missionnaires américains s’occupent des blessés, presque tous de jeunes hommes.

« Depuis la fin octobre, j’ai soigné environ 40 blessés. Seuls trois d’entre eux avaient été [blessés] à l’arme blanche, les autres présentaient des blessures [par balle] », a dit Joseph Harvey, le directeur de l’hôpital.

Les risques auxquels est confrontée la population sont encore plus graves à cause de l’absence de précipitations. La production locale de nourriture est en baisse et les infirmiers qui se déplacent habituellement avec des cliniques mobiles sur le fleuve Oubangui ont été obligés de suspendre leurs activités, car ils ne peuvent pas se déplacer sur cette voie fluviale.

Médecins d’Afrique, une organisation non gouvernementale qui effectue des examens de santé et autres interventions médicales pour le HCR, a dû faire passer le nombre de cliniques fixes de huit à 15 sur une distance de 100 kilomètres, a dit Rufin Mafouta, du HCR.

Bien que le manque de ressources pose de gros problèmes aux travailleurs humanitaires, il n’y a eu aucun incident en matière de sécurité depuis que les réfugiés sont arrivés. Les réfugiés armés sont séparés des civils et leurs armes sont confisquées et remises aux autorités, selon M. Tam.

Les gouvernements américain et français ont respectivement accordé 4,6 millions de dollars et 400 000 euros (568 330 dollars) en réponse aux appels humanitaires. L’ambassade de France à Brazzaville a confirmé que les troupes françaises basées à Libreville, au Gabon voisin, allaient apporter du matériel à Impfondo avant la fin janvier, notamment des véhicules, des bateaux et d’autres équipements essentiels aux opérations du HCR dans la région.

lmm/lg/am/mw/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join