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Moins d’argent et plus de migrants – comment s’adapter

Residents at this Manila suburb continue to struggle with stagnant flood waters in this suburban Manila district. The Philippines is now struggling to contain an outbreak of a deadly flood-borne disease caused by rat and other animal urine in the water th Jason Gutierrez/IRIN
Residents at this Manila suburb continue to struggle with stagnant flood waters in this suburban Manila district.
Les riches pays donateurs se remettent d’une des plus graves crises économiques survenues depuis près d’un siècle, et n’ont pas « d’autre grande poche » où puiser l’argent dont les pays en développement ont besoin pour s’adapter au changement climatique, a dit John Holmes, coordinateur des secours d’urgence des Nations Unies, en marge des négociations des Nations Unies à Copenhague.

M. Holmes, comme d’autres responsables humanitaires, est intervenu la semaine dernière dans des événements parallèles, qui se sont concentrés sur les centaines de milliers, voire les millions de personnes susceptibles d’être prochainement déplacées par le changement climatique.

L’Union européenne a récemment proposé d’allouer à l’adaptation un peu plus de 10 milliards de dollars par an pendant les trois prochaines années, ce qui représente, d’après des ONG comme Oxfam, l’organisation de développement basée au Royaume-Uni, une fraction des 100 milliards de dollars qui seraient nécessaires selon l’estimation la plus crédible, avancée par la Banque mondiale.

Le coordinateur des secours d’urgence des Nations Unies, ainsi que d’autres directeurs d’agences humanitaires, ont souligné la nécessité d’aider les communautés à devenir plus résilientes, de sorte qu’elles puissent affronter les événements climatiques extrêmes plutôt que d’être obligées de fuir définitivement leurs régions. M. Holmes a dit qu’il faudrait trouver d’autres mécanismes pour lever des fonds pour aider les pays pauvres. « Voyons les choses en face », a-t-il dit à IRIN, la somme nécessaire ne sera pas mise sur la table par les pays riches à Copenhague.

Cependant, d’après Walter Kälin, Représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits humains des personnes déplacées, le message adressé aux donateurs est qu’ils devraient plutôt financer des initiatives pour aider les pays pauvres à s’adapter dès à présent, car « cela coûtera beaucoup moins cher ».

M. Holmes, M. Kälin et António Guterres, le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, qui s’est également exprimé lors d’un point presse à Copenhague, sont en première ligne pour aider les personnes déplacées par des catastrophes liées au changement climatique, qui devraient devenir de plus en plus fréquentes et intenses dans le futur.

« Actuellement, les chiffres sont faibles et le déplacement est temporaire », a dit M. Holmes, mais, d’après lui, les chiffres devraient augmenter dans un avenir proche et causer des difficultés non seulement aux organisations humanitaires, mais aussi aux gouvernements, qui n’ont pas la capacité d’y répondre. Il a mentionné les inondations sans précédent au Burkina Faso en septembre 2009, qui ont déplacé quelque 100 000 personnes, à qui le gouvernement, les Nations Unies et les organisations humanitaires ont dû fournir des logements temporaires.

D’après M. Guterres, il existe un large consensus sur le fait que la définition juridique actuelle des réfugiés ne doit pas être altérée pour s’adapter aux personnes affectées par des facteurs environnementaux, mais il est par ailleurs nécessaire de créer un nouveau concept et un instrument juridique qui donnerait des droits aux personnes déplacées par le changement climatique.

M. Holmes a noté qu’il existait des mécanismes visant à aider les personnes temporairement déplacées par des événements liés au climat, et que d’autres mécanismes étaient à l’étude. Dans le cadre de la Convention de Kampala, un accord international adopté cette année, l’Union africaine a cherché à mettre en place une protection pour les personnes déplacées par des catastrophes naturelles ou d’autres facteurs, tels que les conflits et la violence généralisée, a-t-il observé.

« D’autres régions doivent explorer et développer des mécanismes similaires », a dit M. Guterres. Globalement, « nous n’en sommes pas encore là », mais il s’est réjoui que le problème ait été reconnu par le projet de texte sur l’adaptation, qui constituait la base des négociations de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique. « Au moins, nous pouvons maintenant commencer une discussion. »

Offrir une protection aux personnes obligées de franchir, éventuellement définitivement, les frontières internationales, deviendrait problématique pour les organisations humanitaires et les agences des Nations Unies si le système juridique international restait tel qu’il est actuellement, a dit M. Kälin.

Un précédent juridique souligne la nécessité, pour les gouvernements, d’agir à temps pour empêcher que les catastrophes n’affectent leur population. M. Kälin a fait référence à un jugement de la Cour européenne des droits de l’homme en 2008, qui a obligé la Fédération de Russie à indemniser les familles des personnes tuées dans une coulée de boue survenue dans la ville de Tyrnyaouz, dans la République de Kabardino-Balkarie en 2000. La Cour a jugé que les autorités auraient dû prévenir et évacuer les habitants à temps, et que le droit à la vie des personnes tuées dans la catastrophe avait été violé.

M. Guterres a fait remarquer que l’Europe avait une croissance démographique négative et aurait besoin de migrants ; au lieu d’essayer de fermer les portes, le continent pourrait offrir des opportunités significatives aux personnes déplacées de façon permanente par le changement climatique.

jk/he/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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