« Au cours des 10 premiers mois de 2009, la MANUA a enregistré 2 021 décès de civils, comparé à 1 838 pour la même période en 2008, et 1 275 en 2007 », a déclaré Navi Pillay, haut-commissaire des Nations Unies aux droits humains, dans un communiqué daté du 11 novembre adressé au Conseil de Sécurité des Nations Unies par son adjointe, Kyung-wha Kang.
Les civils ont été de plus en plus pris entre les feux ennemis, et leurs droits humains les plus élémentaires, tels que l’accès à la santé, à l’éducation, à la nourriture ou à un abri, ont été violés par les différentes parties au conflit, a indiqué le communiqué.
« Le bilan des victimes civiles continue à s’alourdir, des centaines de personnes étant tuées chaque année par des éléments anti-gouvernementaux, les forces du gouvernement et les forces internationales, qui procèdent à des frappes aériennes comme à des attaques terrestres », d’après le communiqué.
Les attaques des insurgés talibans ont fait davantage de morts que les frappes aériennes et les opérations militaires des forces afghanes et internationales soutenant le gouvernement : d’après la MANUA, 1 397 civils ont été tués par des éléments anti-gouvernementaux, 465 par les forces pro-gouvernementales, et 165 par d’autres acteurs.
Le mois d’août a été le mois le plus meurtrier pour les civils afghans, avec 294 décès signalés, d’après la MANUA.
Cependant, Qari Yusuf Ahmadi, qui se présente comme un porte-parole des Talibans, a démenti les chiffres annoncés par la MANUA, accusant les forces pro-gouvernementales d’être responsables de la plupart des décès de civils.
Photo: UNAMA |
Bilan des victimes civiles en 2009, d’après les données enregistrées par la MANUA |
Selon l’Afghanistan Rights Monitor (ARM), un organisme local de surveillance des droits humains, les violations des droits humains ont été exacerbées par un climat d’impunité.
« Des milliers de civils ont été tués par les parties belligérantes au cours de ces dernières années, et pourtant, pas un seul individu n’a été condamné pour crimes contre l’humanité ou crimes de guerre », a dit à IRIN Ajmal Samadi, directeur de l’ARM.
Des critiques similaires ont été formulées par Nader Nadery, membre de la Commission indépendante afghane des droits humains (CIADH) : « Les Talibans jouissent d’une impunité totale, alors qu’ils cherchent souvent délibérément à nuire aux civils. »
Dans son communiqué au Conseil de sécurité des Nations Unies, Mme Pillay a appelé à « davantage de volonté politique et moins de politiques d'exception », afin de protéger les populations civiles dans les situations de conflits armés.
« Il faut mobiliser une volonté politique plus forte pour prendre, en temps voulu, des mesures efficaces permettant d’empêcher que des atrocités soient commises, de protéger les populations vulnérables, et de faire en sorte que les coupables soient appelés à rendre des comptes et que les victimes obtiennent réparation », a dit Mme Pillay, d’après un communiqué de presse du 11 novembre citant ses propos.
« L’absence de stratégie crédible en matière de justice transitionnelle, qui impliquerait notamment de demander des comptes aux personnes responsables des crimes les plus graves commis au cours d’une guerre qui dure depuis plus de trois décennies, et le climat d’impunité qui résulte de cet échec, contribuent fortement aux difficultés politiques et à l’insécurité croissante que connaît aujourd’hui l’Afghanistan », selon le communiqué de presse.
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