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« Je ne sais pas où je serai demain »

John Simon (not his real name), a 33-year-old Dinka from Southern Sudan living as a refugee in Cairo, did not want to show his face for fear of persecution by members of the Sudanese security forces Emmanuel Dunseath/IRIN
En septembre, il y avait officiellement 41 426 réfugiés enregistrés auprès du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) au Caire. Les Soudanais constituent le plus grand groupe, avec 22 689 personnes, dont 35 pour cent viennent du Sud-Soudan, selon l’UNHCR.

Dans ce premier entretien d’une série consacrée aux réfugiés vivant au Caire, IRIN a parlé avec John Simon (nom d’emprunt), un Dinka du Sud-Soudan âgé de 33 ans, des raisons pour lesquelles il avait quitté son pays, et des perspectives dans son pays d’accueil.

« J’ai quitté le Soudan en 2002 parce que les forces de sécurité gouvernementales voulaient me tuer. J’étudiais à l’université et je m’étais joint à un groupe d’étude de la Bible qui essayait aussi d’aider d’autres Chrétiens, avec des vêtements et des vivres. A cette époque, je ne savais pas que nos réunions et nos activités étaient surveillées par le gouvernement. Je l’ai découvert plus tard quand ils m’ont arrêté et jeté en prison à Khartoum.

« Ils m’ont accusé d’essayer de convertir des Musulmans au christianisme. Mais ce n’était pas seulement au sujet de la religion, ils craignaient aussi que notre tribu n’essaye de faire un coup d’état contre eux.

« Après avoir été relâché à la suite de mon second séjour en prison, parce qu’ils n’avaient pas assez de preuves, un ami m’a aidé à obtenir des papiers pour pouvoir partir en Egypte.

« Cela m’a pris longtemps pour être enregistré auprès de l’UNHCR au Caire. Finalement, j’ai été enregistré en 2004 et j’ai commencé à en tirer quelques avantages. J’apprécie ce qu’ils me donnent, mais vraiment tout ce que je veux, c’est finir mes études, avoir un vrai travail et fonder une famille.

« J’ai aussi été aidé par CARITAS [une organisation non-gouvernementale catholique, partenaire de mise en œuvre de l’UNHCR en Egypte] mais ce dont j’ai besoin, c’est d’une solution durable.

« Je partage un petit appartement avec d’autres Sud-Soudanais dans le quartier d’Ain Shams au Caire. Il y a beaucoup d’entre nous dans ce quartier. La plupart des Soudanais peuvent trouver des emplois ici mais les salaires sont très bas, à peine suffisants pour payer le loyer. Ce n’est pas la faute de l’Egypte parce que même les Egyptiens sont pauvres et font face aux mêmes épreuves.

« Nous, les Sud-Soudanais, nous nous tenons généralement éloignés des gens du nord, parce que nous ne sommes pas sûrs de pouvoir leur faire confiance. S’ils découvrent que je suis un réfugié, ils veulent savoir pourquoi, et ce que j’ai fait. Parfois, c’est très dangereux pour moi.

« J’aimerais tant rentrer chez moi si c’était vraiment sûr. Certains disent que ça l’est et ils sont rentrés, comme mon oncle, mais je n’ai plus jamais plus entendu parler d’eux donc je ne pense pas que ça ait changé. J’ai entendu que ma mère et mon père étaient toujours vivants mais il n’y a personne là-bas pour les aider alors qu’ils sont vieux. J’ai passé sept ans en Egypte et je n’ai jamais envoyé d’argent à la maison.

« Ma vie est pleine d’incertitude. Je ne sais pas où je serai demain. Quel est mon avenir? Où est l’espoir ? »

ed/cb/sk/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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