Gerald Gwinji, le secrétaire général du ministère de la Santé, a déclaré le 20 octobre au Herald, un journal contrôlé par l’Etat, que trois personnes étaient mortes du choléra dans la province du Mashonaland ouest, dans le nord-est du pays, et que deux autre décès avaient été enregistrés dans la province des Midlands, dans le centre du Zimbabwe.
Dans le cas de Gokwe Nord, dans les Midlands, M. Gwinji a attribué ces décès à « des objecteurs religieux qui ont refusé pendant longtemps de se faire soigner. Nous essayons toujours de trouver des moyens de communiquer avec ce groupe particulier ».
Une épidémie de choléra, qui a débuté en août 2008 et duré un an, avant d’être officiellement déclarée terminée en juillet 2009, a tué plus de 4 000 personnes et en a contaminé près de 100 000 autres.
Cette épidémie a été causée par un système d’approvisionnement et d’évacuation de l’eau délabré et défectueux, qui est toujours dans le même état un an après ; la prochaine saison des pluies est ainsi susceptible de faciliter la propagation de l'épidémie.
« Nous avons reçu du gouvernement la confirmation des cas de choléra et cela représente un nouveau défi, dans le sens où il y a un besoin d’éduquer et de sensibiliser des communautés qui résistent à la prévention et aux médicaments contre le choléra », a dit Tsitsi Singizi, un porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
« Nos équipes éducatives sont déjà sur le terrain à 100 pour cent, et nous espérons que cette fois ci, les effets du choléra ne seront pas identiques à ceux de la dernière fois », a-t-elle commenté.
« Dans certaines parties du pays, des villages ont arrêté d’utiliser des puits parce qu’une trop grande quantité d’eaux usées non traitées y avait été déversée » |
Une situation en déclin
« Je suis actuellement en train de faire le tour des sources d’eau dans le pays pour juger du niveau de destruction et de délabrement, et ce que j’ai vu jusqu’ici est très déprimant », a-t-il dit.
« Dans certaines parties du pays, des villages ont arrêté d’utiliser des puits parce qu’une trop grande quantité d’eaux usées non traitées y avait été déversée. Nous voulons nous assurer que si Harare est réhabilitée, nous n’aurons pas d’autres foyers potentiels d’épidémie de choléra ».
Les barrages constituent la source habituelle d’eau potable et d’utilisation domestique dans les villes comme dans les zones rurales, mais quand un grand nombre d’entre eux est trop pollué, les gens sont contraints de creuser des puits peu profonds pour avoir de l’eau. Les latrines sont souvent creusées trop près des puits, qui sont ainsi contaminés et qui non seulement propagent le choléra, mais rendent aussi la maladie difficile à combattre.
Simbarashe Moyo, le président de l’association des citoyens d’Harare, a dit à IRIN qu’il existait des inquiétudes au sujet de la lenteur du rythme des réfections des infrastructures, mais a reconnu qu’ « après de nombreuses années de négligence de nos infrastructures d’approvisionnement et d’évacuation de l’eau par de nombreux administrateurs, il est juste de reconnaître le bon travail que l’administration municipale actuelle est en train d’accomplir ».
Cependant, Mluleki Dube, qui vit à Ashdown Park, une banlieue de classes moyennes à Harare, a dit à IRIN que ce quartier n’avait pas d’eau depuis 10 ans. « La situation sanitaire… est une bombe à retardement pour la santé car des habitants se résignent maintenant à utiliser des endroits isolés pour se soulager, alors que d’autres ont creusé des puits peu profonds et non protégés pour avoir de l’eau ».
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