1. Accueil
  2. East Africa
  3. Kenya

« C’est la pire année de ma vie »

Dorcas Pirosis (centre) strays from the traditions of her pastoralist community by engaging in small-scale commerce in the central Kenyan town of Dol-Dol. But prolonged drought has put such strain on families like hers that finding additional sources of i Wilfred Muchire/IRIN
Dans les communautés pastorales de Laikipia, dans le centre du Kenya, la vie des femmes tourne traditionnellement autour de leurs enfants et de leur éducation, laissant aux hommes le soin de subvenir aux besoins de la famille. Mais une longue sécheresse dans la région, qui a causé la mort de nombreuses têtes de bétail, a inversé les rôles, et de plus en plus de femmes se lancent dans le petit commerce pour nourrir leur famille.

Des responsables du gouvernement estiment qu’au moins 600 000 têtes de bétail (vaches, moutons et chèvres) sont mortes dans la région au cours des trois derniers mois.

Dorcas Pirosis, âgée de 50 ans et originaire d’Olkinyei, dans le district de Laikipia Nord, vend des babioles aux touristes pour apporter un supplément de revenu à la famille. Elle a parlé à IRIN le 5 octobre, dans la ville de Dol-Dol.

« C’est la pire année que j’ai pu connaître dans ma vie ; on dirait que tout va à l’encontre des traditions et nous ne savons pas quand les choses vont s’améliorer.

« Comme vous pouvez le voir, il n’y a pas d’animaux ici. Quand le bétail a commencé à mourir à cause de la sécheresse, nos hommes les ont emmenés au loin, au mont Kenya, à la recherche de pâturages. Certains avaient perdu plus de la moitié de leur troupeau quand ils sont partis vers la montagne.

« Après un très long voyage, certains de nos hommes, dont mon mari Solomon Lelongo, sont revenus les mains vides ; tous les animaux étaient morts dans la forêt à cause du froid, du mauvais temps là-bas.

« A la suite de ça, une [organisation non gouvernementale, ONG] a mobilisé les femmes pour chercher des alternatives pour nourrir leur famille, en attendant les pluies. J’ai commencé à vendre ces marchandises [des cannes, des ceintures en cuir et d’autres articles, tous décorés avec des perles de toutes les couleurs] pour avoir de l’argent afin d’acheter des choses essentielles pour mon mari et nos sept enfants, parce que les dons de maïs, haricots et huile que nous recevons du gouvernement et d’autres agences de donateurs ne sont pas suffisants.

« Je trouve tout cela difficile, parce que depuis mon enfance, quand j’ai été donnée en mariage par mes parents, j’ai toujours compté sur mon mari pour subvenir à mes besoins, et ces marchandises étaient réservées aux gens qui ont des boutiques pour touristes.

« Mes amies et moi nous devons nous habituer à ce nouveau rôle et nous espérons qu’il pleuvra bientôt pour que les choses puissent redevenir comme elles étaient avant.

« La vie est difficile car la plupart des gens n’ont pas d’argent pour acheter nos marchandises. D’habitude, nous envoyons certains de nos collègues et de jeunes hommes à Nairobi ou Nakuru pour acheter le matériel que nous utilisons pour fabriquer ces articles. Certaines d’entre nous ont déjà dû réduire [le montant de] ce que nous dépensions au départ, quand nous avons démarré ce travail, il y a presque deux mois.

« La plus grosse difficulté c’est de trouver des clients car nous n’avons pas de point de vente comme ceux dans les boutiques pour touristes. Nous devons compter sur les gens pour venir dans nos maisons. Le petit nombre qui vient achète nos articles à très bas prix, ne me donnant ainsi qu’un très petit bénéfice.

« Aujourd’hui, je suis venue à Dol-Dol grâce à une invitation d’un groupe [une ONG] qui est venue avec cette idée et nous a aidé à démarrer cette affaire.

« Bien qu’il y ait de la sécheresse de temps à autre, je n’avais jamais vu une situation qui nous oblige à acheter du lait pour nos enfants, comme c’est le cas actuellement. Maintenant j’espère qu’il pleuvra bientôt ».

wm/js/mw/sk/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join