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Combien de migrants meurent à la frontière?

Asylum seekers in the Ktsiyot prison in southern Israel Tamar Dressler/IRIN
Des groupes de défense des droits humains comme Amnesty International ont demandé aux autorités égyptiennes « de refréner d’urgence ses forces de sécurité à la frontière » après que sept demandeurs d’asile africains ont été tués en septembre en essayant de franchir la frontière vers Israël à pied. Des organisations non-gouvernementales (ONG) israéliennes et des soldats disent que le nombre de morts à la frontière est beaucoup plus élevé.

« Je crois vraiment qu’il y a des centaines de morts et de blessés [à la frontière] qui ne sont pas signalés », a dit à IRIN Sigal Rosen, coordinatrice des activités publiques de l’ONG Moked, une ligne d’appel d’urgence pour les migrants.

« Nous avons interrogé des centaines de demandeurs d’asile et presque tous nous ont dit que des personnes dans leur groupe avaient été abattues par balles et laissées à terre alors qu’elles essayaient de traverser la frontière. De plus, nous avons des preuves provenant de soldats de l’IDF [Forces de Défense d’Israël], révélant que le nombre de décès du côté égyptien de la frontière est bien plus élevé que celui rapporté. Le cimetière pour les demandeurs d’asile abattus du côté israélien de la frontière, dans le kibboutz de Hatzor, contient déjà 25 tombes [depuis la mi-2007]. Beaucoup de demandeurs d’asile nous disent que les [autres] corps sont abandonnés dans le désert ».

Les Fils du Darfour, une ONG venant en aide aux demandeurs d’asile en Israël, ont eux aussi dit qu’un plus grand nombre de personnes était tué, par rapport à ce qui est suggéré dans les rapports. « Nous attendons qu’Israël fasse pression sur les Egyptiens pour arrêter de tirer sur les demandeurs d’asile à la frontière », a dit Yassin (son seul nom) le directeur de l’ONG, à IRIN.

Un soldat de réserve de l’IDF, parlant sous couvert de l’anonymat, a dit à IRIN : « Nous entendons cela [des tirs] chaque nuit, et presque chaque matin nous sommes informés que les Egyptiens ont abattu d’autres demandeurs d’asile – c’est une pratique commune ».

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Incident en septembre


L’incident le plus récemment signalé sur la frontière israélo-égyptienne a eu lieu le 20 septembre, lorsqu’un demandeur d’asile soudanais a été abattu, selon la police égyptienne.

Cet incident suit celui du 16 septembre lorsque deux demandeurs d’asile érythréens ont été abattus, et au début du mois lorsque quatre demandeurs d’asile africains ont été tués.

Selon Amnesty International, ces morts portent le nombre d’Africains abattus à la frontière à 14 jusqu’à maintenant pour l’année 2009. Il y en avait eu 28 au total en 2008.

Des dizaines d’autres sont arrivés blessés en Israël, selon des ONG, des volontaires et des leaders dans la communauté des demandeurs d’asile, ainsi que selon les archives des hôpitaux et les soldats de l’IDF.

IRIN a rencontré plusieurs demandeurs d’asile à Tel Aviv qui ont dit qu’on leur avait tiré dessus à la frontière; ils ont montré des blessures allant d’écorchures par balle à de graves blessures, toujours par balle.

Egyptian-Israeli border fence. Near this point, African asylum seekers cross into Israel nearly every night seeking refuge
Photo: Shabtai Gold/IRIN
La barrière à la frontière israélo-égyptienne. Près de là, des demandeurs d’asile africains traversent vers Israël presque chaque nuit
L’Egypte interdit l’usage de la force létale

En réponse aux allégations d’Amnesty International, Hossam Haki le porte-parole du ministre égyptien des Affaires étrangères, a publié une déclaration justifiant l’usage de la force létale par les gardes-frontières, disant que « la protection des frontières égyptiennes découle du respect de l’Egypte de la loi internationale et des engagements internationaux ».

Il a affirmé que les demandeurs d’asile n’étaient la cible de tirs qu’ « après qu’ils ont ignoré les avertissements des gardes-frontières » et a dit que la protection de la frontière était difficile à cause « des trafics d’armes, de drogues et de marchandises ».

« Ces personnes ne représentent pas un danger pour la vie des gardes-frontières ou de quelqu’un d’autre. Essayer de traverser la frontière ne constitue pas un délit capital », a dit dans un communiqué Joe Stork, directeur associé pour le Moyen-Orient du groupe de pression Human Rights Watch.

Durant les cinq dernières années, 24 000 demandeurs d’asile sont entrés illégalement en Israël par sa frontière méridionale, selon les estimations de ministère de l’Intérieur israélien.

Les estimations du nombre de demandeurs d’asile actuels en Israël varient de 17 000, enregistrés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, à 24 000 selon les services de l’immigration israélienne.

Selon des sources au sein des IDF et des services de l’immigration, les demandeurs d’asile traversent la frontière israélo-égyptienne au rythme de 400 à 600 chaque mois, malgré les graves dangers.

td/ed/cb/sk/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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