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Des enfants en péril dans le nord-est

Pastoralists are being forced to travel further and futher to water their heads of livestock in Mandera, in the northeast. Melvin Chibole/ActionAid
La sécheresse qui a ravagé une partie du nord-est du Kenya, tuant de nombreuses têtes de bétail, a affecté les ressources en lait et, ainsi, mis en péril la nutrition des enfants, selon des responsables.

« J'ai décidé de quitter Losuk [dans le district de Samburu] pour sauver ma famille et le reste de mon bétail, mais ils sont presque tous morts en chemin », a raconté Joseph Lemanyan, éleveur de bétail.

« La majeure partie [de mon bétail] est morte pendant que nous émigrions. Ma plus jeune fille est tombée malade et est décédée en route ».

La famille de M. Lemanyan fait partie des centaines de familles qui se sont déplacées vers les contreforts du mont Kenya, dans le sud, mais qui y ont perdu davantage de bétail à cause du froid.

« Je suis arrivé ici [en août] avec 42 [têtes de] bétail. La moitié est morte de froid », a dit le père de cinq enfants, qui a quitté Losuk après avoir perdu 64 bêtes en trois mois.

La mort de tant de bétail a réduit les ressources en lait, qui devrait constituer une grande partie du régime quotidien des enfants.

« Les enfants sont à l’article de la mort. Le nombre d'enfants atteints de malnutrition pris en charge par nos centres de nutrition augmente constamment et nous nous attendons à ce que la situation s'aggrave », a dit Catherine Fitzgibbon, directrice adjointe de Save the Children au Kenya, le 22 septembre.

« Si nous ne pouvons pas injecter d'urgence plus de nourriture ou de fonds dans la région pour aider les familles à se procurer de quoi manger, davantage d'enfants vont mourir ».

Prevalent drought in Mandera, in the northeast, has led to severe water shortage which has caused livestock deaths.
Photo: Melvin Chibole/ActionAid
La mort du bétail a mis en péril la santé des enfants (photo d'archives)
Un repas par jour

Dans les régions où l'organisation Save the Children est présente, la majorité de la population rurale est fortement dépendante de l'aide alimentaire et de nombreux enfants ne mangent qu'un repas par jour, constitué de bouillie de maïs.

« Ce régime pauvre signifie qu'ils manquent de nutriments essentiels. Cela peut retarder leur croissance et leurs cerveaux et leurs corps peuvent être atteints de façon permanente », a dit l'organisation.

Depuis le mois de juillet, le nombre d'enfants atteints de malnutrition grave qui se rendent dans les centres de nutrition d'urgence de l'organisation dans le nord-est pour être soignés a augmenté de 25 pour cent.

Molu Sora, responsable de programme pour le bureau de gestion des ressources des terres arides de Marsabit, a rapporté que du bétail était également mort dans les zones de pâturage qui s'étendent entre le Kenya et l'Éthiopie. « Il y a des carcasses d'animaux partout », a-t-il dit.

C'est pourquoi de nombreuses familles, surtout des femmes et des enfants, parcourent de longues distances pour sauver le reste de leurs troupeaux, a expliqué Francis Merinyi, défenseur des droits des enfants et membre de l'association Ilamaiyo, à Laikipia.

Scolarisation

Selon M. Merinyi, un sondage effectué en août dans le district de Laikipia Ouest a révélé qu'environ 900 enfants avaient quitté l'école pour accompagner les déplacements de troupeaux. Davantage d'enfants ont en outre été obligés de travailler.

Une augmentation des conflits entre éleveurs a également été signalée. Le 15 septembre, au moins 400 Pokots ont attaqué des manyattas (villages) samburus et tué 21 habitants. Onze attaquants ont également été tués, selon la Croix-Rouge kényane.

Des spécialistes ont indiqué que de courtes averses, liées au phénomène d'El Niño et prévues de la mi-septembre à décembre, pourraient soit aider, soit aggraver la situation.

« Le gouvernement et les bailleurs de fonds doivent être conscients du changement climatique actuel et à venir et déterminer leurs actions en conséquence », a dit, en août, Philippa Crosland-Taylor, directrice d'Oxfam GB au Kenya.

« À l’heure actuelle, une aide d'urgence est nécessaire. À long terme cependant, nous devons repenser nos actions pour nous concentrer sur la réduction des risques de sécheresse avant qu'elles n'aient lieu, plutôt que nous tourner vers l'aide alimentaire lorsqu'il est trop tard ».

na-aw/mw/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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