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On ne sait pas encore si le nouveau moustique est porteur du paludisme

Malaria mosquito. Swiss Radio
The spread of malaria is being blamed on climate change
Une nouvelle espèce de moustique, récemment découverte par des chercheurs sud-africains, vient s’ajouter à la liste des 140 espèces d’anophèles présentes en Afrique, dont sept sont connues pour être des vecteurs du paludisme.

« Une très grande partie [des moustiques présents en] Afrique ne sont pas étudiés – en la matière, la RDC [République démocratique du Congo] est une vaste zone inexplorée. Qui sait ce qui se passe au fin fond de la vallée du Rift ? », a expliqué le professeur Maureen Coetzee, de l’école de pathologie de l’Université de Witwatersrand, à Johannesbourg, en Afrique du sud.

Mme Coetzee, qui a découvert la nouvelle espèce, est l’une des auteurs du rapport A New Species Concealed by Anopheles funestus Giles, a Major Malaria Vector in Africa (Une nouvelle espèce masquée par l’Anopheles funestus Giles, un des principaux vecteurs du paludisme en Afrique). « Comprendre les vecteurs est absolument essentiel ; si nous n’étudions pas les moustiques, nous n’avancerons jamais dans la lutte contre le paludisme », a-t-elle déclaré à IRIN.

L’espèce jusqu’alors inconnue, appelée provisoirement « de type Anopheles funestus », a été découverte au cours d’études de terrain menées par des chercheurs de l’université et de l’Institut national sud-africain des maladies transmissibles dans des villages ruraux – et leurs environs – du nord du Malawi, près de la ville de Karonga, sur la rive ouest du lac Malawi.

La nouvelle espèce est proche de l’Anopheles funestus, le principal vecteur du paludisme en Afrique, mais « on ne sait toujours pas si elle est porteuse [du parasite] du paludisme », a déclaré Mme Coetzee.

En Afrique, le groupe des Anopheles funestus Giles compte neuf espèces connues, et « si ces espèces présentent des similarités morphologiques [de forme et de structure], leurs capacités à jouer le rôle de vecteurs du paludisme sont très inégales », a indiqué le rapport.

L’Anopheles funestus stricto sensu est identifié comme l’une des premières causes de paludisme en Afrique sub-saharienne car il est anthropophile, c’est-à-dire qu’il préfère se nourrir du sang humain plutôt que de celui des animaux, et endophile, ce qui signifie qu’il a tendance à rechercher la présence des humains et leur environnement domestique.

D’après le rapport, « l’Anopheles rivulum a été impliqué une seule fois dans un cas de transmission du paludisme en Tanzanie, et il préfère en général se nourrir du sang des animaux domestiques plutôt que de celui des humains ».

Les chercheurs ont découvert que la nouvelle espèce se trouvait « fréquemment à l’intérieur des maisons, ce qui en fait un vecteur potentiel [de paludisme] », « bien que l’on n’ait détecté le Plasmodium Falciparum [le parasite responsable du paludisme chez les humains] chez aucun des 61 spécimens examinés ».

Mme Coetzee a déclaré qu’il était important de déterminer si cette espèce de type Anopheles funestus était ou non un vecteur du paludisme, mais que cela ne pourrait être établi qu’en poursuivant les recherches.

Si ce moustique n’est pas porteur du paludisme, il ne sera pas nécessaire de dépenser de l’argent pour acheter des instruments de contrôle de l’épidémie, tels que des insecticides ; s’il l’est, il faudra élaborer des stratégies afin de limiter son impact.

« Plus nous chercherons, plus nous trouverons ; on pourrait penser que nous en savons déjà énormément [sur les moustiques et le paludisme], mais il nous reste beaucoup à apprendre »
Nous n’en savons pas autant que nous le pensions

« Grâce aux installations exceptionnelles d’élevage de moustiques de l’Institut national des maladies transmissibles [à Johannesbourg], nous avons pu mener une série d’expériences qui a permis de montrer que les moustiques du Malawi étaient différents des Anopheles funestus, et que nous avions affaire à une nouvelle espèce jusqu’alors inconnue des scientifiques », a expliqué Mme Coetzee dans un communiqué du 1er septembre annonçant la découverte.

« Ces résultats ont des implications en matière de contrôle des vecteurs de paludisme, en particulier en ce qui concerne les tentatives d’utilisation de moustiques génétiquement modifiés. Ils démontrent également à quel point nous en savons peu sur les moustiques vecteurs du paludisme en Afrique, malgré 100 ans de recherche sur cette importante maladie. »

En 1897, Ronald Ross, lauréat du prix Nobel et chercheur à Secunderabad, près d’Hyderabad dans l’Etat d’Andhra Pradesh, en Inde, a prouvé scientifiquement que les moustiques étaient porteurs du parasite responsable du paludisme.

Mme Coetzee a observé : « Et voilà qu’en 2009, nous découvrons une nouvelle espèce [de moustique] – c’est vraiment incroyable. Plus nous chercherons, plus nous trouverons ; on pourrait penser que nous en savons déjà énormément [sur les moustiques et le paludisme], mais il nous reste beaucoup à apprendre. »

D’après elle, l’apparition, au Cambodge, d’une forme de paludisme résistante aux traitements a suscité « une réaction de panique dans le monde entier », mais il y a des différences entre les moustiques asiatiques et les moustiques africains – « les vecteurs africains font très bien leur travail [de transmission du paludisme] ».

D’après le Rapport sur le paludisme dans le monde publié en 2008 par l’Organisation mondiale de la santé des Nations Unies, la moitié de la population mondiale est exposée au risque de paludisme, et en 2006, environ 247 millions de cas et près d’un million de décès ont été enregistrés. Les femmes enceintes et les enfants d’Afrique subsaharienne sont particulièrement menacés.

go/he

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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