Le préservatif féminin a été introduit à titre d’essai en 2000 dans quelques centres de santé sélectionnés à travers le pays, avec un financement du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). En 2008, le gouvernement a lancé une nouvelle version du préservatif féminin, plus facile à insérer, pour qu’il soit distribué gratuitement dans les centres de santé. Population services international (PSI), une organisation internationale de marketing social, a également commencé à vendre ses préservatifs féminins ‘Care’, à 35 kwachas (O,25 dollar) le paquet de deux.
Près d’un million de préservatifs féminins ont été distribués en 2008, et le nombre de femmes l’utilisant est passé de 0,3 pour cent en 2004 à trois pour cent, mais selon Sandra Mapemba, coordinatrice du programme préservatif à UNFPA, « il faut augmenter le niveau de sensibilisation. Les femmes doivent savoir comment l’utiliser, et quelles sont ses fonctions ; celles qui le trouvent difficile à insérer ne maîtrisent pas bien son utilisation ».
UNFPA forme des prestataires de services de santé et autres pour éduquer les femmes sur l’utilisation du préservatif. « Nous ne les [les préservatifs] plaçons que dans les sites où une formation a été dispensée », a dit Mme Mapemba à IRIN/PlusNews. « Auparavant, nous les placions partout et ils restaient là, à prendre la poussière ».
Rose Chipumphula, mère d’un enfant et vivant dans le district de Balaka, dans le sud du Malawi, a confirmé qu’il fallait davantage d’éducation. « J’ai entendu beaucoup de femmes dire que le préservatif féminin provoquait le cancer ; d’autres craignent qu’il puisse rompre facilement et entraîner des problèmes de santé irréparables [au niveau de] l’utérus. Mais si on [réfléchit à] tout ça, on sait que ce sont des mensonges et que ces femmes ont juste besoin d’avoir les bonnes informations ».
Chicondi [nom de famille occulté], qui vend des préservatifs féminins ‘Care’ dans le salon de coiffure qu’elle tient à Blantyre, la grande ville commerciale du pays, a dit qu’elle expliquait toujours à ses clients comment les utiliser.
« Jusqu’à maintenant, aucun de mes clients ne s’est plaint du préservatif féminin. C’est simplement qu’à chaque fois qu’il y a un nouveau produit dans les rayons, les gens font des spéculations dessus, en bien ou en mal – c’est la même chose avec les produits capillaires que nous avons ici ».
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En plus des préservatifs féminins, 27 millions de préservatifs masculins ont été distribués en 2008, mais seulement 28 pour cent des Malawites utilisent un moyen de contraception. En conséquence, Mme Mapemba a indiqué que 45 pour cent des grossesses survenant parmi les femmes âgées de 15 à 24 ans n’étaient ni planifiées, ni désirées.
Phales Nankhoma, mère de cinq enfants et habitant le district de Machinjiri, à Blantyre, a dit qu’elle avait entendu parler du préservatif féminin par une connaissance, mais qu’elle n’en avait jamais vu.
« Si ça protège contre les infections et les grossesses non désirées, alors c’est bien », a-t-elle dit. « Beaucoup de femmes se sont retrouvées dans des situations problématiques parce que l’homme ne portait pas de préservatif, ou l’avait volontairement altéré ».
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