Selon Just Detention International (JDI), un groupe de défense des droits des prisonniers, la surpopulation, le manque de personnel et la culture de la violence dans les établissements pénitenciers sont à l’origine des abus sexuels et des viols – des crimes contre lesquels la population carcérale est peu ou pas protégée.
Cynthia Totten, directrice de programme auprès de JDI, a dit que les résultats d’une récente étude menée à la prison de haute sécurité de Pollsmoor, un établissement situé à 25 km de la ville du Cap, avaient indiqué que les prisonniers vulnérables au VIH avaient un accès inadapté aux préservatifs, aux lubrifiants et aux services médicaux.
Dans certains cas, les prisonniers sont contraints d'avoir des rapports sexuels forcés dans le cadre d’un rite initiatique pour devenir membres de l’un des « gangs des chiffres » notoires, comme les tristement célèbres gang 27 et gang 28, a expliqué Sasha Gear, chercheur au centre d’études de la violence et de la réconciliation basé en Afrique du Sud.
Dans d'autres cas, il peut s'agir d'actes de manipulation : les prisonniers sont piégés et accumulent une dette sous la forme de drogues, de nourriture ou de protection qu'ils devront rembourser en ayant des rapports sexuels, a-t-elle expliqué à IRIN/PlusNews.
« J'ai rencontré un jeune garçon de 15 ans en prison qui m'a dit qu'il s'occuperait de moi... il m'a invité à dormir avec lui [dans le même lit] afin de me protéger, mais en plein milieu de la nuit, il m'a sodomisé », a confié un prisonnier à Mme Totten. « J'étais en colère et démoralisé... cela n'était pas censé m'arriver. »
En mars 2008, la plupart des prisons d'Afrique du Sud accueillaient 50 pour cent de prisonniers de plus que leurs capacités, selon les notes fournies au Parlement par Ngconde Balfour, le ministre des Services correctionnels de l'époque.
Grands procès, petits changements
Malgré l’adoption d’une loi innovante en 2006 qui garantissait l’accès au traitement pour les prisonniers, Mme Totten a estimé qu’il n’y avait que très peu de changements et que la qualité des services de soins en matière de VIH variait d’un établissement à l’autre.
« Tous les prisonniers devraient avoir accès aux préservatifs, mais la situation est tellement compliquée en prison que dès que le distributeur est vide, il faut attendre des semaines, voire des mois pour qu’il soit réapprovisionné », a-t-elle ajouté.
« Et lorsque les prisonniers reçoivent des préservatifs, ils n’obtiennent pas de lubrifiants et utilisent des substituts qui peuvent compromettre l’intégrité des préservatifs », a-t-elle dit.
Il est difficile de déterminer le taux de prévalence du VIH au sein de la population carcérale. Toutefois, une étude menée en 2006 par le ministère des Services correctionnels dans la prison de Westville, à la périphérie de la ville portuaire de Durban, dans l’est du pays, a révélé un taux de 22 pour cent.
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