1. Accueil
  2. Asia
  3. Myanmar

Les survivants du cyclone Nargis sous le fardeau des dettes

Many cyclone survivors like Soe Soe now find themselves drowning in debt. Cyclone Nargis killed an estimated 140,000 people and affected more than 2 million people Lynn Maung/IRIN
Il y a un an, Soe Soe était endettée de 20 dollars américains. Comme de nombreux survivants de Nargis qui ont perdu leur foyer, elle n’a eu d’autre choix que d’emprunter pour nourrir sa famille – à des taux parfois exorbitants.

Mais plus d’un an après que le cyclone de catégorie quatre a frappé le sud du Myanmar – faisant près de 140 000 morts et touchant plus de deux millions de personnes – Soe Soe croule sous les dettes.

« Pour moi, c’est une catastrophe après l’autre » a confié la jeune femme de 29 ans à IRIN depuis sa cabane improvisée dans le village de Outkwin, situé dans la commune de Pyapon, au cœur du delta de l’Irrawaddy – l’une des zones les plus durement touchées.

Elle doit maintenant environ 200 dollars et, avec un taux d’intérêt bihebdomadaire de 40 %, il est peu probable qu’elle parvienne à les rembourser.

Selon les Nations Unies, les niveaux d’endettement étaient déjà élevés avant Nargis, mais depuis, ils sont montés en flèche et il est maintenant plus difficile d’emprunter. La population s’inquiète de plus en plus : elle craint d’être incapable de se nourrir et encore moins de rétablir ses moyens de subsistance – ce qui pousse de plus en plus les gens à faire appel aux usuriers, qui prospèrent.

Selon l’un d’eux, interviewé par IRIN, les taux d’intérêt s’élèveraient à environ 10 à 20 pour cent par mois avec certaines garanties. D’autres demandent jusqu’à 40 pour cent pour une période de deux semaines lorsque les risques de défaut de paiement sont plus importants.

« Nous sommes conscients que nos taux d’intérêt ont augmenté par rapport aux années précédentes, mais ces prêts sont plutôt risqués pour nous », a indiqué un autre usurier d’Outkwin. « Nous pouvons perdre notre argent à tout moment si les emprunteurs ne remboursent pas. »

D’autres soutiennent que plus le taux d’intérêt est élevé, plus ils ont de chance de récupérer leur argent.

« J’ai même dû laisser un longyi [une sorte de sarong que portent les hommes et les femmes] en garantie », raconte une mère de deux enfants.

Dette alimentaire

Selon une évaluation rapide de la sécurité alimentaire menée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) plus tôt cette année, 83 pour cent des ménages sondés ont rapporté être endettés –et la majeure partie de leurs dépenses était consacrée à l’alimentation.

L’étude démontre que 51 pour cent des ménages échantillonnés dans les communes de Labutta et de Bogale dépendent des aides alimentaires pour l’approvisionnement en riz, tandis que seuls 25 pour cent d’entre eux rapportent une amélioration de leurs moyens de subsistance.

« Plusieurs années de soutien et de contributions seront nécessaires pour rétablir la situation », a dit Chris Kaye, directeur du PAM au Myanmar, à IRIN.

De nombreux survivants ont l’impression de ne pas avoir le choix et acceptent des taux d’intérêt élevés, tout en sachant que les temps à venir seront encore plus difficiles.

Aye Lwin, 41 ans, habite le village de Phoshangyi dans la commune de Dedaye. Elle raconte que les neuf membres de sa famille peuvent à peine se permettre un repas par jour parce qu’ils ne peuvent emprunter plus d’argent.

« Y a-t-il quelqu’un qui puisse nous sortir de cet endettement sans fin ? », s’interroge cette mère de sept enfants.

L’an dernier, elle a emprunté près de 500 dollars à un taux de 15 pour cent par mois afin de se procurer de l’équipement de pêche, mais les prises de cette année ont été beaucoup moins importantes que par les années passées et elle n’arrive plus à payer les remboursements.

lm/ds/mw/gd

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join