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« Ils m’appellent tong-tong »

A 17-year-old South Sudanese boy, who was abducted by the Ugandan rebel Lord’s Resistance Army (LRA) in 1999 when he was 10 years old in a refugee camp in northern Uganda Charles Akena/IRIN
Allan (nom d’emprunt) n’avait que 10 ans lorsqu’il a été enlevé par l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), dans le camp de réfugiés dans lequel il vivait à Adjumani, dans le nord de l’Ouganda.

Dix ans plus tard, il a reçu une balle dans le dos durant des combats, des soldats soudanais l’ont aidé, et il a commencé son voyage de retour vers sa ville natale, Juba. Mais Allan doit toujours faire face à l’hostilité de ses proches et de ses voisins dans la capitale du Sud Soudan. Le 29 juin, il a raconté sa vie à IRIN :

« Les rebelles de la LRA m’ont enlevé quand ils ont fait des raids sur 20 sites de réfugiés à Adjumani. J’ai dû suivre un entraînement rigoureux, apprendre à utiliser une arme et devenir un soldat intrépide. Mes instructeurs ont promis que je serais commandant un jour.

« En 2005, je faisais partie des unités qui ont quitté le Sud Soudan et sont allées au [République démocratique du] Congo [RDC]. La vie était devenue difficile à cause des attaques incessantes de l’Armée de Libération du Soudan [SLA] et des Forces de défense du peuple ougandais [UPDF]. Nous n’avions plus de nourriture et nous ne recevions plus d’approvisionnement.

« En RDC, la vie était plutôt facile jusqu’en décembre 2008, quand l’opération Lightning thunder a été lancée [par les militaires de l’Ouganda, de la RDC et du Sud Soudan]. Je faisais partie de la brigade de commandement qui veillait sur Joseph Kony, le chef de la LRA.

« C’est durant l’opération, en mars 2009, que j’ai été blessé, sur l’aérodrome de Maridi [Sud Soudan]. Notre groupe, qui comptait 20 personnes, avait été renvoyé au Soudan pour chercher une cache ; on s’est perdu et on s’est retrouvé sur l’aérodrome. On était encerclé et on s’est battu pendant quatre heures.

« Je ne sais pas comment j’ai pu me sortir de la bataille et me retrouver dans la maison de quelqu’un. Les habitants de la maison s’étaient enfuis mais le lendemain matin un homme m’a retrouvé allongé sur le sol, j’avais mal. J’avais mon arme, et quand il m’a vu il a commencé à courir mais j’ai crié en arabe, lui demandant de revenir.

« Il est revenu avec deux soldats de la SPLA. Je me suis rendu, j’ai donné mon arme, je leur ai dit que j’étais Soudanais. Plus tard, l’homme m’a amené dans une base de l’UPDF où j’ai été soigné. Je suis resté deux jours à la base avant d’être transporté à Kampala [la capitale de l’Ouganda] où j’ai été mieux soigné.

« Plus tard, j’ai été amené dans un centre de réhabilitation où mes parents sont venus me chercher. Ma mère avait beaucoup vieilli, elle a pleuré quand elle m’a vu parce qu’elle croyait que j’étais mort.

« Maintenant je suis de retour à la maison à Juba. Personne ne veut être mon ami parce que j’étais un des rebelles de la LRA, disent-ils. Ils m’appellent ‘tong-tong’, ca veut dire découper des gens avec une machette. Je ne peux rien faire, tout ce que je veux, c’est retourner à l’école. Peut être qu’après l’école, je pourrai avoir un travail.

« J’ai peur d’aller dans mon village de Pajeri parce que les gens se battent pour la terre là bas. Ma mère dit que je ne devrais pas m’inquiéter de ce que disent mes amis au sujet de mon appartenance à la LRA parce que ce n’était pas ma volonté ».

ca/js/mw/sk/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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