Le documentaire, A Saída do Gueto (Sortir du ghetto), produit par la télévision publique nationale, TVS, est une première dans ce pays, où environ 3 000 personnes – 1,5 pour cent des 155 000 habitants – vivent avec le VIH, d’après les statistiques du Programme national de lutte contre le sida.
Magda Soares, qui a découvert sa séropositivité lors d’une visite médicale en 2006, a expliqué qu’elle avait décidé de participer au film parce que selon elle, la discrimination par les proches, sur le lieu de travail et dans les rues était le principal problème auquel étaient confrontées les personnes vivant avec le VIH.
« Personne n’est allé au marché pour acheter cette maladie – toutes les maladies tuent si elles ne sont pas traitées, et ceux qui vivent en cachant leur VIH meurent aussi », a-t-elle dit à IRIN/PlusNews.
Ignorance et préjudice
Le film est le fruit d’un projet financé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), qui a formé des journalistes et des techniciens de la TVS à la production de programmes. Il a été diffusé pour la première fois sur la TVS le 15 mai, ainsi que sur RTP, le réseau de télévision portugais, et sur Canal France international.
‘Sortir du ghetto’ ne se contente pas de questionner les téléspectateurs sur leurs comportements vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH, mais il requiert également leur aide. « J’appelle les gens à faire quelque chose pour nous, les personnes séropositives et celles qui sont malades du sida », dit Celso Carvalho dans son témoignage.
« Ce documentaire réveillera la société são-toméenne pour qu’elle devienne consciente de la maladie, parce que je pense qu’il y a toujours des gens ici qui ne croient pas que le sida existe », a dit Jacinto Godinho, instructeur de la formation.
Rita Aleixo, coordinatrice de programme de l’organisation médicale internationale Médicos do mundo (Médecins du monde), a émis l’espoir que le film puisse éduquer les populations et contribuer à réduire la forte stigmatisation liée au VIH à São Tomé et Príncipe. « Ce documentaire est une nouvelle ère qui s’ouvre dans la vie de ces personnes », a-t-elle dit.
Celecia Pereira, une avocate qui soutient Apoio à Vhida, la première association de personnes séropositives dans le pays, a cependant rappelé que le documentaire ne pouvait à lui seul combattre la stigmatisation.
« Nous n’avons aucun instrument légal pour protéger les personnes séropositives de la discrimination dont elles souffrent au quotidien », a-t-elle dit. « La première chose qu’un employeur potentiel demande est un test VIH ; nous vivons dans un pays où tout le monde sait qui a, ou n’a pas, le sida ».
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