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Migrants et méningite, une menace mobile

A truck of smuggled migrants leaving Agadez to cross the Sahara desert into Libya and Algeria. Ibrahim Diallo Manzo/IRIN
Dans le nord du Niger, une zone de transit populaire pour les migrants subsahariens qui se rendent dans le nord de l’Afrique et au-delà, les travailleurs de la santé ont fait état d’une augmentation du nombre de migrants admis à l’hôpital public régional pour des cas de méningite.

Pendant la semaine du 6 avril, une infirmière de l’hôpital a déclaré à IRIN, sous couvert de l’anonymat, que quatre migrants avaient été hospitalisés après avoir contracté la méningite. « Ils sont tous partis ; l’un d’entre eux est parti sans même avoir vu le médecin », a expliqué l’infirmière, qui travaille au contrôle des maladies infectieuses.

Mais la question des migrants qui ne sont pas soignés ou ne cherchent pas à l’être est encore plus problématique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Le manque de soins de santé adaptés [prodigués aux migrants] constituera également un risque pour les communautés qui entrent en contact avec les migrants, dans les zones de transit ou dans les pays de destination », a déclaré à IRIN Daniel Lopez-Acuña, directeur des programmes d’action sanitaire en situation de crise de l’OMS.

Selon Abba Mallam Boukar, gouverneur d’Agadez, la recrudescence de la méningite est imputable au nombre croissant de migrants qui traversent le Niger. « Ces migrants arrivent avec leurs maladies. La méningite se propage dans les zones densément peuplées, ce qui n’est pas le cas, ici [région d’Agadez], où il y a un habitant par kilomètre carré ».

Selon le recensement effectué par le gouvernement en 2005, moins de 350 000 personnes vivent en effet dans les 15 communes d’Agadez, qui s’étendent sur plus de 670 000 kilomètres carrés.

Mais quelle qu’en soit la source, l’exposition à la maladie peut être dangereuse pour tous, selon M. Lopez-Acuña. « Avec les épidémies de maladies contagieuses, on ne peut pas faire de distinction entre ceux qui méritent d’être soignés et les autres ; c’est un risque de santé publique pour tous ».

Apatrides et malades
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En outre, a-t-il ajouté, la crise financière mondiale risque de contraindre les gouvernements des pays pauvres à réduire leurs budgets de santé, à l’heure où de plus en plus de personnes migrent en quête d’un moyen de subsistance. « L’effet aggravant de la crise économique sur les questions de santé pourra se traduire par des risques accrus, en particulier pour des groupes de population vulnérables, apatrides et souvent stigmatisés ».

Epidémie

Au Nigeria voisin, quelque 40 000 cas d’infection avaient été signalés, au 12 avril ; selon les estimations de Médecins sans frontières, six millions de personnes ont besoin d’être vaccinées contre la méningite au Nigeria, et deux millions au Niger.

Cette année, en Afrique subsaharienne, l’épidémie de méningite s’est propagée plus tôt et plus rapidement qu’à la même période, l’année dernière, selon l’OMS. Au Niger, près de 10 000 personnes avaient contracté la maladie au 12 avril, et près de 400 y avaient succombé, contre 91 décès sur 1 338 cas d’infection, à la même période, l’année dernière.

Au Niger, un tiers des cas de méningite ont été signalés dans le département de Zinder (sud), limitrophe du Nigeria. Dans le nord d’Agadez, moins densément peuplé, moins de 150 cas et 12 décès ont été signalés. Abari Ezeï, des autorités sanitaires régionales d’Agadez, a indiqué à IRIN que près de 140 000 personnes avaient été vaccinées.

D’après Agack Algaset, médecin à la clinique privée Santé Horizon, dans la ville d’Agadez, les migrants préfèrent aller se faire soigner à l’hôpital régional, où la consultation coûte trois dollars – les cliniques privées facturent quatre dollars - et où les frais d’hospitalisation s’élèvent à cinq dollars par jour. Pourtant, l’hospitalisation et le traitement sont gratuits pour tout patient à qui l’on a diagnostiqué le VIH, une tuberculose ou une méningite, quelle que soit sa nationalité.

Ignorant qu’il pouvait être soigné gratuitement, un migrant sans papier, qui s’est présenté sous le nom d’Ojuku et s’est dit originaire du Nigeria, a raconté à IRIN, depuis Agadez, qu’il avait eu recours à des remèdes traditionnels. « Quand je suis tombé malade, la semaine dernière, j’ai acheté des pommes de terre, que j’ai coupées en petits morceaux, et que j’ai mangées avec un café serré pour me soigner. Imaginez si j’étais à l’hôpital. Comment est-ce que je paierais ? ».

pt/idm/np/nh/ai

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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