Au moins 230 000 personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) se sont retranchées sur une petite partie du territoire, où de violents affrontements opposent les forces du gouvernement aux cadres des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (TLET), dans les régions de Mullaithivu et de Kilinochchi, à environ 300 kilomètres au nord-est de Colombo, la capitale.
« La situation des civils est de plus en plus intenable », a averti Gordon Weiss, porte-parole des Nations Unies au Sri Lanka. « Ils sont coincés au beau milieu des affrontements et on nous a rapporté de nombreux cas de groupes de civils tués ou blessés par des tirs d’artillerie ».
Gordon Weiss a expliqué à IRIN que des employés des Nations Unies, piégés dans des bunkers le long de la route A35, dans le nord, avaient vu des dizaines de civils tués et blessés le week-end dernier, dans les bombardements.
Les hostilités devraient s’intensifier au cours des prochains jours, les forces du gouvernement ayant repris le contrôle de Mullaithivu, dernière grande ville restée aux mains des TLET, le 25 janvier.
« Après la prise de contrôle de Mullaithivu, principale ville de garnison des TLET, hier [le 25 janvier], les sept corps de l’armée sri-lankaise qui mènent l’offensive balaient actuellement les dernières poches de résistance des TLET en direction du littoral nord-est de l’île », a déclaré le ministère de la Défense, le 26 janvier.
Protéger les civils
Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, a exprimé des préoccupations sur la sécurité des civils et appelé à l’aménagement d’un passage de sécurité, pour leur permettre de quitter les zones de conflit.
« Le secrétaire général appelle également toutes les parties à autoriser et à faciliter le déplacement des 250 000 civils qui se trouvent actuellement dans la zone de conflit vers des zones de sûreté », selon un communiqué publié par son bureau, le 26 janvier.
Photo: UNHCR/OCHA |
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Zones de sûreté
Le 21 janvier, face à l’intensification des affrontements, le gouvernement a annoncé qu’il avait désigné une zone de sûreté de 35 kilomètres carrés pour les civils.
« Le secrétaire général appelle les deux parties à respecter les "zones sans tirs", les "zones de sûreté", et les infrastructures civils, y compris les écoles, les structures médicales et les structures et les biens humanitaires », a déclaré le bureau du secrétaire général.
« Il est profondément préoccupé par la situation désespérée des populations civiles de la région, qui ont de plus en plus besoin d’une aide humanitaire, et notamment de vivres, d’eau, de systèmes d’assainissement et de moyens d’hébergement ».
Les Nations Unies acheminaient des vivres dans les zones de conflit depuis octobre, depuis que les organisations internationales avaient été enjointes de se retirer face à une insécurité croissante. M. Weiss a toutefois expliqué à IRIN que la situation était désormais trop dangereuse et que le mieux, pour les civils, serait de se réfugier dans les zones de sûreté.
« Les civils doivent être autorisés à se réfugier là où ils se sentent en sécurité », a-t-il estimé. « A ce stade des affrontements, les restrictions sont inacceptables et nous appelons les TLET à faciliter le déplacement des civils hors de la zone de conflit, et les deux parties à ne pas se livrer à des bombardements sans discernement et sans restriction ».
Les Nations Unies ont engagé des négociations avec les TLET pour assurer le déplacement de leurs employés locaux et de leurs familles vers des zones plus sûres. Le 22 janvier, l’équipe nationale des Nations Unies au Sri Lanka a publié un communiqué reprochant aux TLET de n’avoir pas autorisé les employés locaux et leurs familles à quitter la zone en sécurité.
« Nous sommes en négociations à la fois avec les TLET et avec le gouvernement pour assurer le déplacement sans risque des employés locaux et des personnes à leur charge », a indiqué M. Weiss.
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