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Une campagne offensive pour protéger les mamans et leurs bébés

Tandis que les pays voisins luttent pour inciter les femmes enceintes à se présenter dans les centres de soins prénataux, les femmes du Rwanda semblent y affluer.

Au Rwanda, 72 pour cent des femmes enceintes se soumettent à des tests de dépistage du VIH et bénéficient de conseils et autres services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME). Au Burundi, en revanche, moins de 20 pour cent des centres de santé offrent des services de PTME, tandis qu’au Kenya, la moitié des femmes enceintes y ont accès.

En Ouganda, 70 pour cent des femmes accouchent encore chez elles, avec l’aide d’accoucheuses traditionnelles (AT) sans qualification médicale, contre 40 pour cent seulement au Rwanda voisin.

Entre 1999 (année d’ouverture du premier centre de PTME) et 2001, un peu plus de 11 000 femmes rwandaises se sont soumises à des tests de dépistage du VIH ; en 2006, ce nombre était bien supérieur à 200 000 par an.

Le Rwanda affiche un taux de prévalence du VIH d’environ trois pour cent, mais dans les zones urbaines, ce taux peut atteindre sept pour cent.

Selon les experts, les succès remportés par le pays dans la lutte contre le VIH/SIDA sont le fruit d’une campagne énergique menée en vue de réduire le nombre d’infections chez l’enfant ; le gouvernement espère en effet réduire de plus de 50 pour cent le nombre de bébés nés séropositifs d’ici à l’an 2012.

« Les services de PTME sont aujourd’hui prodigués aux trois niveaux de soins : dans les hôpitaux nationaux de référence, les hôpitaux régionaux et les centres de santé », a expliqué le docteur Martha Mukaminega, directrice technique associée de la Fondation Elizabeth Glaser pour le sida pédiatrique (EGPAF), qui a aidé le gouvernement à prodiguer des services de PTME à plus de 100 000 femmes au cours des sept dernières années.

« En cherchant à éradiquer le VIH chez l’enfant, nous nous sommes intéressés à la prévention du virus chez l’adulte, pour pouvoir réduire la probabilité d’infection des nourrissons », a-t-elle expliqué. « Nous avons également augmenté le nombre de personnes sous ART [thérapie antirétrovirale] : lorsque les gens sont sous ART, ils risquent moins de transmettre le virus à leurs partenaires sexuels, et il y a moins de risques que les femmes enceintes le transmettent à leurs enfants à naître [...] presque tous les domaines de la lutte contre le VIH touche le VIH chez l’enfant ».

Les centres de santé proposent systématiquement des tests de dépistage du VIH volontaires à toutes les femmes enceintes : celles-ci ont le choix de se faire dépister ou non, et les hommes sont activement encouragés à accompagner leurs femmes lors des consultations prénatales.

Le pays fait également intervenir les accoucheuses traditionnelles dans le cadre de sa campagne de PTME. Au centre de santé de Nzige, à environ 50 kilomètres de Kigali, la capitale rwandaise, on apprend aux accoucheuses traditionnelles à encourager les femmes à se présenter au centre.

« Dans chaque village de notre secteur, deux AT ont reçu une formation de travailleurs de la santé communautaires ; elles accompagnent les futures mamans au centre de santé pour l’accouchement, au lieu de les aider à accoucher à domicile », a expliqué Gaspard Maburanturo, qui dirige le centre de Nzige.

L’EGPAF et le gouvernement versent des allocations aux AT pour faciliter leur travail et assurer qu’elles ne perdent pas de revenus en incitant davantage de femmes à accoucher dans les centres de santé.

Un nombre croissant d’hommes se font également dépister avec leurs partenaires. Jean-Claude Gasana et Béata Mukankundiye, tous deux âgés de 35 ans, attendent leur cinquième enfant ; c’est la première fois que Mme Mukankundiye se rend dans un centre de santé pour y recevoir des soins prénataux.

« Tous mes enfants sont nés à la maison, mais cette fois, des travailleurs communautaires nous ont dit que nous devions venir nous faire dépister et que je devais donner naissance au bébé au centre de santé », a-t-elle expliqué à IRIN/PlusNews.

Un employé du centre de santé a néanmoins noté, sous couvert de l’anonymat, que le programme de PTME était devenu systématique pour faire augmenter les statistiques, mais que la population n’était pas bien informée des avantages dudit programme.

« De nombreux villageois viennent ici uniquement parce qu’on leur dit de le faire ; personne ne prend le temps de leur expliquer les avantages du dépistage, ni de l’accouchement au centre de santé. Si les gens ne comprennent pas les avantages [de ces services], ils ne viendront que sous la pression, pas parce qu’ils ont véritablement compris l’intérêt de la démarche », a-t-il noté.

« Si vous êtes séropositif, accoucher au centre de santé peut vous permettre d’empêcher que votre bébé soit infecté, mais je ne sais pas pourquoi une personne séronégative devrait accoucher ici », a confié Mme Mukankundiye.

Selon le personnel de Nzige, la transmission post-natale du VIH pendant l’allaitement pose également des problèmes, mais le plus grave repose sur la pauvreté générale qui touche les habitants des régions rurales. Bon nombre n’ont en effet pas les moyens d’avoir un régime alimentaire sain, ce qui les contraint souvent à abandonner leur traitement antirétroviral.

kr/kn/he/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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