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Debout, et toujours prête à vivre un jour de plus

Lorsque Susan Muthoni est tombé gravement malade en raison de complications liées au VIH/SIDA, elle a quitté son emploi et s’est réfugiée dans sa famille à Nyeri, une ville de la province centrale du Kenya, où les voisins ont commencé à dire qu’elle pourrait « partir » à tout moment. Elle a raconté à IRIN/PlusNews son combat pour vivre une vie productive et en bonne santé.

« Il y a trois ans, j’ai dû quitter mon travail parce que j’étais devenue trop faible. J’avais perdu beaucoup de poids et même si mon employeur, dans un bar local, voulait que je continue à travailler, je ne pouvais plus. Je toussais beaucoup, j’avais perdu l’appétit, mes lèvres étaient enflées et j’avais des éruptions dans le cou.

« Je soupçonnais que quelque chose ne tournait pas rond, donc je suis allée voir le Réseau kényan des femmes vivant avec le sida [KENWA, en anglais] pour leur demander conseil. J’avais été hospitalisée plusieurs fois auparavant, mais les médicaments qu’on me donnait ne marchaient que pour un temps avant que mes symptômes réapparaissent. KENWA m’a reçue chaleureusement et m’a suggéré d’aller faire un test de dépistage du VIH. Bien sûr, les résultats étaient positifs.

« Un mois plus tard, ma main gauche a commencé à s’engourdir. J’en ai parlé aux médecins lors d’une consultation médicale et j’ai été traitée. L’engourdissement persistait et s’est propagé à ma jambe gauche ; je devais carrément la traîner quand je marchais. Cette sorte de paralysie ne m’a pas quittée jusqu’à aujourd’hui. Elle touche tout le côté gauche de mon corps, depuis la bouche, perturbant un peu mon élocution, jusqu’aux mains, ce qui me donne des difficultés à bouger mes doigts.

« Ma sœur me rendait visite et faisait tout chez moi. J’ai dû être admise dans un hôpital pour de la physiothérapie mais je n’avais pas les moyens de payer les 200 shillings quotidiens [environ trois dollars] de frais d’hospitalisation. Heureusement, je n’ai pas à payer les ARV [antirétroviraux] que j’ai commencé à prendre il y a trois ans, ou les multivitamines, et récemment, le septrin [un antibiotique].

« Dans ces conditions, je ne pouvais pas continuer à travailler comme je le faisais avant. J’ai deux enfants scolarisés au collège, et trouver de quoi leur donner à manger était un véritable défi. A certains moments, je ne mangeais pas pendant quatre jours, alors que quand on prend ces médicaments [ARV], on est censé manger en même temps.

« Il y a environ deux ans, le chef de mon quartier m’a présentée à un groupe de soutien –Chaka fighters of HIV/AIDS. Ca a vraiment changé ma vie, en m’aidant à surmonter mon déni de la situation dans laquelle je me trouvais, et à vivre positivement.

« Quand je suis allée aux réunions de groupe, j’ai réalisé que je n’étais pas seule dans cette situation difficile. J’ai rencontré des gens avec qui partager des expériences ; en fait, quand l’un d’entre nous a des idées noires, c’est le lieu où épancher nos frustrations, nos peurs et nos rires.

« ActionAid [une organisation de lutte contre la pauvreté] a fourni aux membres de [Chaka] des chèvres laitières comme source génératrice de revenus, et a pris en charge le coût de nos ordonnances dans un dispensaire local. Ma chèvre a fait des miracles –depuis le lait jusqu’aux petits. En prendre soin est ma nouvelle occupation.

« L’élevage de chèvres n’est pas un travail intensif, et pourtant les retombées sont importantes. J’achète rarement du lait au marché : au lieu de cela, je bois ce lait de chèvre, très nutritif. Je vends le surplus à 25 shillings [0,35 dollar] le verre, et avec ces ressources j’achète un peu de charbon, d’huile de cuisson, de légumes et une portion d’unga [repas à base de maïs]. Récemment, j’ai vendu un des petits, une femelle, pour 10 000 shillings [143 dollars] et maintenant j’en ai une autre jeune à vendre !

« La stigmatisation a beaucoup diminué, les membres de ma famille m’acceptent telle que je suis, mes enfants me surveillent pour être sûrs que je prends mes ARV comme prescrits. »

wm/kr/he/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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