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Campagne massive de vaccination contre la méningite

Les autorités sanitaires du Burkina Faso viennent de lancer une campagne massive de vaccination à Ouagadougou, la capitale, pour endiguer la propagation rapide de l’épidémie de méningite qui a déjà fait plus de 800 morts dans le pays.

« Nous ne nous attendions pas à une propagation aussi rapide à Ouagadougou », a expliqué Jean Gabriel Wango, secrétaire général du ministre burkinabè de la Santé.

Deux agents de santé ont été dépêchés dans chacun des 620 centres de vaccination du pays. La campagne de vaccination gratuite qui devait démarrer lundi a été retardée d’un jour en raison du nombre insuffisant d’agents de santé. Pour pallier cette insuffisance, les autorités ont dû faire appel au personnel médical du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Ouagadougou.

« Nous avons voulu commencer les séances de vaccination dès dimanche, dès que nous avons reçu les vaccins, mais il n’a pas été facile de démarrer la campagne dans autant de sites à la fois », a déploré M. Wango. « Nous demandons donc aux gens de rester chez eux, des équipes sanitaires se rendront dans leur quartier pour les vacciner ».

Selon le ministre de la Santé, Alain Yoda, il était nécessaire de prendre des « mesures fortes et urgentes » dans la capitale afin d’endiguer la propagation de la méningite dans la ville et les autres régions du pays.

Depuis le mois de janvier, la méningite a fait au moins 801 morts au Burkina Faso sur les 10 796 cas de méningite enregistrés, a révélé le ministère de la Santé. La maladie touche 36 des 55 districts sanitaires du pays, et 11 autres font l’objet d’une surveillance.

« J’ai très peur de la maladie et je suis venue me faire vacciner avec ma fille », a déclaré Fatou Zine, 23 ans, en attendant de recevoir le vaccin. Trois de ses voisins en sont morts, a-t-elle souligné.

La méningite est une infection de la fine membrane enveloppant le cerveau et de la moelle épinière. En général, cinq à 10 pour cent des patients atteints de la maladie succombent dans les 24 à 48 heures suivant l’apparition des premiers symptômes et 10 à 20 pour cent de ceux qui s’en sortent présentent de graves séquelles neurologiques, une perte de l’ouïe et des troubles de l’apprentissage.

Chaque année pendant la saison sèche, de décembre à juin, les pays sahéliens semi-arides sont frappés par une épidémie de méningite déclenchée par les vents de sable et les nuits fraîches, qui rendent les personnes plus vulnérables aux infections respiratoires. La bactérie de la méningite se transmet par les éternuements et la toux.

Le Soudan, l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC) ne sont pas épargnés par l’épidémie de méningite cette année. D’autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Niger, le Mali, le Bénin, le Ghana, le Togo et la Guinée sont également touchés par la maladie.

En Côte d’Ivoire, les autorités sanitaires ont lancé mardi une campagne de vaccination à Boundiali, à 800 kilomètres au nord d’Abidjan, la capitale économique. Depuis mi-février, 36 cas de méningite ont été diagnostiqués dont six mortels, selon les Nations Unies.

Dimanche, le Groupe international de coordination pour l’approvisionnement en vaccin antiméningococcique (ICG) a fourni 550 000 vaccins au Burkina Faso et les autorités en attendent un million de plus d’ici la fin de la semaine. Pour l’Organisation mondiale de la Santé, (OMS), il faudra 1,2 million de dollars supplémentaires pour financer la campagne de vaccination au Burkina Faso.

L’ICG a été créé à l’initiative de l’OMS pour favoriser l’accès rapide et équitable à des vaccins et médicaments bon marché destinés à juguler les graves épidémies de méningite qui ont frappé l’Afrique en 1995 et 1996.
L’ICG est cogéré par l’OMS, l’organisation Médecins Sans Frontières, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et la Fédération Internationale de la Croix-Rouge, et bénéficie de l’expertise et des conseils techniques d’autres agences.

Le ministère burkinabè de la Santé a indiqué la semaine dernière qu’il avait pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir les vols éventuels de vaccins contre la méningite. Chaque dose porte un numéro de série et tous les districts sanitaires sont tenus de retourner les fioles vides pour assurer un meilleur suivi des doses utilisées.

En effet, les autorités sanitaires cherchent à comprendre pourquoi la maladie est encore réapparue cette année dans six districts sanitaires où une campagne de vaccination contre la méningite a été conduite l’année dernière.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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