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Signature d'un nouvel accord de paix

Le président ivoirien Laurent Gbagbo et le leader de la rébellion des Forces nouvelles, Guillaume Soro ont paraphé un accord de paix censé mettre fin à plus de quatre années de crise politique qui a divisé le pays et fait des centaines de milliers de déplacés.

« La paix est possible en Côte d’Ivoire et les Forces nouvelles s’engagent à appliquer l’accord dans un esprit de réconciliation et de paix », a déclaré M. Soro, après avoir signé l’accord de paix dimanche dernier à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Selon M. Gbagbo, c’est un accord de paix définitif. « Je suis vraiment content qu’on ait signé l’accord de paix. C’est la paix en Afrique, c’est la paix pour l’Afrique. Je suis fier de ça car j’ai toujours pensé que tous les problèmes qui naissent en Afrique peuvent trouver des solutions en Afrique », a-t-il souligné.

Les Nations Unies ont soutenu les précédents plans de paix de la Côte d’Ivoire, mais en réalité ceux-ci n’ont jamais été respectés par les deux belligérants. Après deux reports des élections présidentielles - le mandat de M. Gbagbo ayant été prorogé de deux ans –, le Conseil de sécurité des Nations Unies a fait voter la Résolution 1721 donnant des pouvoirs élargis au Premier ministre intérimaire, Charles Konan Banny, et réduisant ceux du président ivoirien.

En réaction à cette résolution, le Président avait alors fait savoir qu’il prendrait une initiative personnelle pour mettre fin à la crise. L’accord de paix signé dimanche vient ponctuer des pourparlers directs engagés avec M. Soro et fait suite aux négociations menées pendant un mois par les représentants du gouvernement et des Forces nouvelles.

La signature de l’accord de paix a eu lieu en présence du président burkinabè Blaise Compaoré, le facilitateur dans le processus de négociation.

« Le plus important dans un accord est son application et la volonté des deux parties à aller de l’avant », a fait remarquer Abou Moussa, le représentant par intérim de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci), après la signature de l’accord.

La crise ivoirienne a fait près de 750 000 déplacés. En outre, dans le nord et l’ouest du pays, les systèmes de santé et d’assainissement se sont considérablement dégradés au cours des dernières années et des centaines de milliers d’enfants n’ont pu être scolarisés, ont affirmé les agences humanitaires.

La France, ancienne puissance coloniale de la Côte d’Ivoire, a salué la signature de cet accord de paix, et indiqué que le rôle de la communauté internationale dans ce pays pourrait changer.

« Vu les implications que cet accord de paix pourrait avoir, le rôle de la communauté internationale, tel que défini par les différentes résolutions des Nations Unies, pourrait changer », a déclaré sur les ondes de Radio France Internationale Agnès Romatet-Espagne, la porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères.

Quelque 11 000 Casques bleus de l’ONU et soldats du contingent français de la Force Licorne sont déployés dans la ‘zone de confiance’ séparant les forces rebelles qui contrôlent le nord du pays, des forces gouvernementales qui occupent le sud.

La Côte d’Ivoire est coupée en deux depuis l’échec de la tentative de coup d’Etat qui a déclenché une brève guerre civile en 2002. Le mandat de la force de maintien de la paix de l’ONU expire le 30 juin 2007.

Le nouvel accord de paix prévoit le remplacement de la zone de confiance par une ‘ligne verte’ qui sera placée sous le contrôle des forces impartiales. Des postes d’observation seront installés sur cette ligne et leur nombre sera réduit de moitié tous les deux mois.

Selon Olakounlé Gilles Yabi, spécialiste de la Côte d’Ivoire à l’International Crisis Group, il est peu probable que la communauté internationale se retire de la Côte d’Ivoire à court ou moyen terme.

« Il est clair que la présence de la communauté internationale a permis d’éviter que la crise dégénère et qu’elle ait de graves répercussions sur le pays et la sous-région », a-t-il souligné. « Toutefois, il est difficile d’imaginer qu’après quatre années de présence dans ce pays, la communauté internationale décide de le quitter avant la période très sensible qui précèdera les élections présidentielles ».

L’accord de paix prévoit également la mise en place d’un nouveau gouvernement de transition, chargé de conduire le pays aux élections prévues en fin d’année, et la reprise immédiate du processus d’identification des sans-papiers ivoiriens. Ce processus avait été suspendu l’année dernière, suite aux manifestations de rue organisées par les militants pro-Gbagbo à Abidjan, la capitale commerciale, et au refus des ex-rebelles de désarmer.

Le problème de la nationalité est au cœur de la crise ivoirienne puisque des milliers de personnes ne possèdent aucun certificat de nationalité. Les principales cibles des actes de violence causés par la tension politique ont été les « étrangers » à qui beaucoup d’Ivoiriens reprochent d’être venus en Côte d’Ivoire pour occuper les terres et les emplois disponibles.

Dans l’accord signé dimanche dernier, les deux parties se sont également engagées à fusionner leurs armées respectives et à créer une « structure opérationnelle intégrée » dirigée par un centre de commandement intégré qui sera mis sur pied d’ici mi-mars.

Le gouvernement et la rébellion ont également décidé de faire adopter une loi d’amnistie couvrant la période du 17 décembre 2000 à nos jours. Par ailleurs, les cosignataires de l’accord ont appelé les Nations Unies à lever les sanctions prises à l’encontre certains acteurs du conflit ivoirien et l’embargo sur les importations d’armes imposé pendant les trois mois suivant la tenue des élections.

Par ailleurs, les deux parties sollicitent urgemment une autorisation spéciale d’importation d’armes légères, dans la perspective des opérations de police qui seront menées sous la supervision du centre de commandement intégré.

Un comité consultatif permanent, chargé du suivi du processus de paix, sera mis sur pied et comptera en autre membres MM. Gbagbo et Soro, l’opposant Alassane Ouattara, l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié et le président Compaoré.

bo/aa/cs/nr/ad/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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