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Les associations appellent à l'action sur les axes migratoires

[Burkina Faso] A street in Ouagadougou, the capital of Burkina Faso, with cyclists. 
[Date picture taken: 11/13/2005] Liliane Bitong Ambassa/IRIN
Le taux d'infection baisse au sein de la population urbaine de Ouagadougou.
Les associations de lutte contre le VIH/SIDA au Burkina Faso ont appelé vendredi à plus d'efforts et d'actions de sensibilisation sur les axes migratoires, des vecteurs importants de l'épidémie dans ce pays enclavé d'Afrique de l'Ouest.

Selon ces associations, les déplacements longs et répétés loin du domicile favorisent l'infection au VIH/SIDA : qu'ils soient volontaires et liés au travail (routiers, commerçants ou travailleurs du sexe), requis par la loi ou forcés (personnes déplacées, réfugiées ou objets de trafic), ils contribuent à la multiplicité des échanges de partenaires sexuels.

En Afrique de l'Ouest, le VIH/SIDA s'est propagé au rythme des déplacements humains, particulièrement importants dans cette zone de forte migrations internes, secouée par de fréquents conflits et des inégalités flagrantes entre les pays sahéliens comme le Burkina Faso et les économies tournées vers l’agriculture d’exportation, comme la Côte d’Ivoire.

«Les actions centrées sur les axes migratoires doivent être renforcées, surtout avec le retour des Burkinabè de Côte d'Ivoire, où le taux [d'infection] est élevé. Le renforcement dans les actions de sensibilisation est nécessaire», a dit à PlusNews le docteur Robert Karama, de l'association Africa Solidarité.

L'association a mis en place des structures de dépistage et de sensibilisation au VIH dans les villes de Banfora et de Niangoloko, près de la frontière avec la Côte d'Ivoire, à l'ouest du pays.

La Côte d'Ivoire a longtemps été un eldorado pour les migrants ouest-africains, et en particulier les Maliens et les Burkinabè venus chercher fortune dans les plantations de cacao et de café, où ils se sont installés -- certains depuis des générations.

Mais depuis septembre 2002, et l'échec d'une tentative de coup d'Etat, le pays s'enfonce dans la crise politique et la violence poussant de nombreux planteurs et commerçants à retourner dans leur pays d'origine, moins touché par le VIH/SIDA que la Côte d'Ivoire.

«Des villages champignons se sont créés dans les régions frontalières, les migrants préfèrent y rester et il y a de plus en plus de monde dans les hameaux. Les actions de sensibilisation sont insuffisantes, elles n'atteignent pas ces zones», a expliqué le docteur Karama.

Il a préconisé que des unités mobiles de dépistage se rendent dans ces villages, où des activités de réinsertion socio-économique devraient être menées, notamment pour prévenir la prostitution chez les jeunes filles tentées par cette source de revenus pour subvenir aux besoins de leurs parents.

Selon l'organisation américaine Family Health International, qui travaille auprès des populations mobiles, les personnes qui traversent régulièrement les frontières ont besoin d'avoir accès à un éventail complet d'options de prévention du VIH, y compris le diagnostic, le traitement des infections sexuellement transmissibles, l'obtention de préservatifs bon marché et à des informations sur l'évaluation, la réduction et l'élimination des risques d'infection individuelle.

Les campagnes plus touchées que les villes

Alors que la prévalence du VIH/SIDA est en baisse au sein de la population urbaine de Ouagadougou, la capitale, elle est en hausse dans les régions frontalières du sud et de l'ouest, selon le dernier rapport de l'Onusida, publié en novembre.

Ainsi, les zones de Gaoua et de Poni, au sud-ouest du Burkina vers la Côte d'Ivoire, sont nettement plus touchées par l'épidémie que les régions de l'est, avec des taux de prévalence frôlant les quatre pour cent.

Hamidou Sawadogo a lui aussi déploré l'absence d'actions concrètes auprès des populations vivant dans ces régions. Son association, Vie Positive, est présente dans la ville de Sapouy, située sur l'un des nouveaux axes routiers qui part du sud du Burkina vers la mer et le Ghana voisin.

«La ville de Sapouy, qui menait au Ghana, n'était pas trop fréquentée, mais elle est devenue importante en raison de la nouvelle route», a expliqué Hamidou Sawadogo. «Il y a beaucoup de personnes qui vont et viennent et qui ont besoin d'être sensibilisées».

Pourtant, à l'exception des centres de santé installés dans les districts sanitaires par le ministère de la Santé, très peu d'actions directes de dépistage et de prise en charge sont menées dans ces zones à risque, où seules les associations tentent de répondre aux besoins.

L'Union des routiers du Burkina en lutte contre le sida intervient ainsi sur les axes routiers et les postes frontières avec le Bénin, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Togo et le Ghana.

«Notre public cible sont les routiers, les prostituées et les vendeuses car le routier ne rencontre que les prostituées et différentes vendeuses au cours de ses voyages», a expliqué Hamidou Salogo, coordonnateur de l'Union.

Mais les financements sont insuffisants et les associations ont beaucoup de difficultés à tenir leurs engagements auprès des populations. «On tâtonne», a-t-il regretté.

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme vient d'accorder au Burkina une subvention de 60 millions de dollars pour quatre ans, susceptible de combler les besoins de financement pour la période 2007-2011, estimés à plus de 290 millions de dollars.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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