Dans une lettre adressée au juge militaire John Penza, M. Kahwa déclare : « Je confirme mon refus de comparaître devant les juridictions tant civiles que militaires de l'Ituri, car je suis convaincu qu'elles sont toutes sous l'emprise de la MONUC. Je demande à mon avocat Me Modeste Magene de ne jamais me représenter devant ces instances que je considère au service de la MONUC ».
C’est la deuxième fois que M. Kahwa refuse de comparaître devant le tribunal. La première fois c’était lors de l’audience du 19 juin.
M. Kahwa était chef d’Etat-major de l’ancien mouvement rebelle de l’UPC (Union des patriotes Congolais) de Thomas Lubanga et fondateur du PUSIC (Parti pour l'unité et la sauvegarde de l'intégrité du Congo), un des derniers groupes armés encore actifs dans l’Ituri.
« Etant donné qu'il est poursuivi pour des faits passibles de plusieurs années de servitude pénale, la loi autorise le tribunal à designer un ou plusieurs défenseurs à son bénéfice pour poursuivre le débat », a dit le Major Innocent Mayembe, Président du tribunal militaire de la garnison de Bunia.
Maître Joseph Lobi, avocat de barreau de Kisangani, a été commis d’office par le tribunal de Bunia.
« Refuser cet ordre c'est piétiner la loi », a-t-il dit.
Toutefois, il a demandé une semaine pour bien étudier le dossier qu'il a qualifié de très délicat, d’autant plus qu’il met en jeu la vie de quelqu'un.
Après avoir consulté le défenseur des victimes, Me Karine Bapinga de l'ONG Belge Avocat Sans Frontières dépêchée de Kinshasa, le juge a reporté le procès au vendredi 14 juillet.
M. Kahwa est poursuivi pour des crimes contre l’humanité commis les 15 et 16 octobre 2002 et est accusé d’avoir incendié un centre de santé, des écoles et des églises situés dans la localité Zumbe à Bedu Ezekere, à 10 kms au sud-est de Bunia. Au moins dix personnes ont trouvé la mort dans ces incendies.
Il est également accusé d’avoir organisé un mouvement insurrectionnel en 2002 à Tchomia, à 60 kms au sud-est de Bunia. Ce mouvement continue de déstabiliser l’Ituri et a fédéré avec plusieurs autres milices pour créer le Mouvement révolutionnaires congolais (MRC).
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