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Tensions persistantes à un mois des élections

[Gabon] Omar Bongo, president of Gabon and now Africa's longest-serving head of state. February 2005. FAO
President Omar Bongo, ready to rule for 45 years
A un mois du scrutin présidentiel, la tension monte dans ce pays d’Afrique centrale, entretenue par les allégations de fraude et les menaces à peine voilées que se lancent les parties en présence.

Les candidats de l’opposition exigent des élections libres, dépourvues des pratiques frauduleuses qui, selon eux, ont aidé le président Omar Bongo – le doyen des présidents africains - à se maintenir au pouvoir.

Même si de nombreux électeurs considèrent que la victoire de celui qui dirige le pays depuis 38 ans est acquise d’avance, l’opposition n’a pas l’intention de baisser les bras.

La Commission nationale électorale n’a retenu que quatre des 13 postulants au srutin présidentiel de novembre, en laissant cependant aux recalés la possibilité de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle.

Outre Bongo, les trois candidats retenus sont les deux poids lourds de l’opposition Pierre Mamboundou, qui avait contesté les dernières élections présidentielles, et Zacharie Myboto, l’ancien ministre de M. Bongo, ainsi que le pasteur Ernest Tomo, qui se présente en tant que candidat indépendant.

Avec Myboto – le numéro deux du parti au pouvoir, avant sa défection en 2001 -, le président sortant affronte non seulement un rival dont la popularité est indéniable, mais également quelqu’un qui connaît les secrets d’état, ce qui donne plus de poids à ses allégations de corruption gouvernementale.

Myboto affirme que M. Bongo a perdu les élections présidentielles de 1998 mais a falsifié les résultats officiels. Il avait été proclamé vainqueur avec 66 pour cent des voix tandis que Mamboundou, son challenger, n’en avait récolté que 16 pour cent.

L’Union pour le peuple gabonais de Mamboundou (UPG) affirme que les sondages d’opinion placent leur leader en première position et Bongo en troisième. Le parti a déclaré qu’il n’accepterait pas de fraude lors des prochaines élections.

« Nous affirmons avec force que Pierre Mamboundou ne se laissera pas cette fois-ci subtiliser la victoire comme en 1998 », a déclaré dans un communiqué publié lundi Richard Moulomba, le secrétaire général de l’UPG. « Si le candidat Omar Bongo et ses amis s’aventurent à frauder cette année comme ils s’y sont préparés, ce qui arrivera arrivera ».

Bongo, de son coté, a également haussé le ton.

« Quiconque essaiera de mettre en cause la paix au Gabon me trouvera d’abord avant de faire quoi que ce soit », avait-il déclaré en début de mois alors qu’il annonçait sa candidature, qui aurait était impossible sans un amendement constitutionnel en 2003 qui lui a permis de briguer un autre mandat.

A la fin de la semaine dernière, les ministères gabonais de la défense et de la sécurité publique ont, dans un communiqué conjoint, sévèrement mis en garde les candidats à l’élection contre l’utilisation de cette campagne pour diviser le pays.

Mais Myboto accuse le gouvernement d’hypocrisie.

« Le dessein du pouvoir est de ternir notre image et de nous faire passer aux yeux de la population pour des irresponsables », a-t-il déclaré plus tôt dans la semaine. « Ce sont eux qui veulent mettre le feu dans ce pays et ils veulent nous faire porter la responsabilité de ce qu’ils sont en train de préparer ».

Au delà de cette guerre des mots, les craintes relatives à la sécurité lors des élections ont amené le pouvoir à réaménager le calendrier des élections.

Mettant en avant les risques de violence, Bongo a déclaré que les élections se dérouleront sur deux jours, le 25 novembre pour les militaires et le 27 novembre pour le reste de la population, afin d’assurer la protection des électeurs.

Mais cette nouvelle mesure n’a fait que jeter de l’huile sur le feu.

L’opposition craint que les militaires qui voteront dans leurs casernes soient obligés de voter pour celui qu’on leur désignera. En outre, l’absence de listes d’électeurs distinctes pour les militaires pourrait leur permettre de voter à deux reprises, vendredi puis dimanche. Ils mettent également en avant que les urnes qui seront stationnées pendant deux jours pourraient aisément recevoir des bulletins additionnels.

Mais Mamboundou affirme que ses partisans sont prêts à mener une longue lutte.

« Le combat pour l’alternance reste un combat de longue haleine, surtout face à un régime qui a 40 ans de vie », a t-il déclaré mercredi.

Officiellement, la campagne débute le 13 novembre.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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