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Des allégations de tortures après le procès d'auteurs présumés d'une tentative de coup d'Etat

Map of Equatorial Guinea
IRIN
La Guinée-équatoriale, un nouveau pays producteur de pétrole dans le golfe de Guinée
L’association de défense des droits de l’homme, Amnesty International, a qualifié d’injuste le procès d’un autre groupe de présumés comploteurs en Guinée Equatoriale et s’est dite très préoccupée par les tortures et les risques de disparitions physiques de certains prévenus.

Dans ce petit pays d’Afrique centrale, soixante dix personnes étaient accusées de tentative de renversement du président Teodoro Obiang Nguema, le 8 octobre 2004.

Cette tentative de renversement a été très peu médiatisée par rapport à l’échec du coup d’Etat de l’année dernière dans laquelle des douzaines mercenaires étrangers étaient impliqués, notamment le fils de l’ancien Premier ministre anglais, Margaret Thatcher.

A la fin de ce procès passé sous silence, la cour martiale a prononcé ce mois-ci de lourdes peines allant jusqu’à 30 ans de prison à l’encontre de 23 inculpés accusés notamment de trahison et de rébellion.

Selon Amnesty, à l’exception de deux personnes, tous les inculpés ayant comparu devant la cour ont indiqué qu’ils avaient été torturés.

« Un des inculpés avait apparemment été porté pour qu’il puisse comparaître devant la cour, car il avait encore des difficultés à marcher », a expliqué l’association de défense des droits de l’homme dans un rapport rendu public le week-end dernier. « Une femme a rapporté qu’elle avait des saignements vaginaux dus aux tortures qu’elles a subies ».

Amnesty a également critiqué le fait que six des prévenus aient été jugés par contumace, en violation des lois nationales et internationales, car trois d’entre eux étaient présents sur le territoire national, contrairement aux indications de la cour. Ils étaient détenus à Malabo, coupés de tout contact avec l’extérieur, depuis leur enlèvement au Nigeria et au Bénin cette année.

Amnesty a également souligné qu’un des prisonniers était gravement malade et a demandé au gouvernement équato-guinéen de révéler leurs lieux de détention pour qu’ils puisent recevoir de la visite, contacter un avocat et bénéficier de traitements médicaux.

Selon l’association, les prisonniers sont détenus dans la prison de Black Beach, un endroit où les violations des droits de l’homme sont fréquentes.

Ancien militaire arrivé au pouvoir à la faveur du coup d’Etat de 1979, Obiang, a démenti ces allégations sur les ondes de la radio nationale et affirmé que les prisonniers étaient bien soignés.

Amnesty s’est dite satisfaite de voir que la peine de mort demandée à l’encontre de six prévenus pendant le procès, n’a pas été retenue. L’association s’est dite inquiète toutefois de ce qu’elle considère comme de graves irrégularités commises pendant le procès et la détention des accusés.

« Amnesty International demande qu’une enquête impartiale et indépendante soit ouverte urgemment à propos de présumés actes de torture », a indiqué l’association.

Au pouvoir depuis de longues années, M. Obiang a souvent été accusé de corruption et de violation des droits de l’homme dans ce petit Etat où le niveau de vie reste encore bas en dépit de son statut de troisième pays africain producteur de pétrole.

Malgré un produit national brut (PNB) par habitant comparable à celui de la Suisse et du Danemark, la Guinée Equatoriale figure parmi les pays les plus pauvres de la planète, derrière le Nicaragua, la Mongolie et l’Egypte, selon l’indice du développement humain des Nations unies.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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