1. Accueil
  2. West Africa
  3. Sierra Leone

Une solution simple à un problème bien complexe

[Senegal] Women water plants at a micro gardening project to increase access to vitamin rich vegetables for Dakar's urban poor. Julie Vandal/IRIN
Women water plants at a micro-gardening project in Dakar
C’est entre deux bâtiments de la banlieue de Dakar que Amina Cissé a implanté son petit jardin potager.

Cette femme de 53 ans est fière de présenter ses petites parcelles de tomates, de menthe, de courgettes et de concombres. Un potager hors du commun, avec des semis qui poussent sur de petites tables recouvertes d’un substrat composé de coques d’arachide, de coques de riz et de latérite qui nécessite peu d’eau.

« Ca fait à peu près trois ans que je fais du micro-jardinage et c’est un métier qui me plaît », explique-t-elle.

La technique du micro-jardinage a été introduite pour la première fois au Sénégal en 1999 à l’instigation de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a contasté que les villes africaines à forte croissance démographique sont confrontées à des problèmes d’autosuffisance alimentaire. Le gouvernement a accepté de financer le programme de micro-jardinage et l’année qui a suivi, des experts sénégalais ont même contribué à la mise en place d’un programme similaire au Venezuela.

Pape Magatte Tall, est le coordonnateur national du programme des micro-jardins qui offre des tables, des semis des fertilisants et assure une formation de cinq jours aux personnes répondant à certains critères de pauvreté.

Bien qu’au départ les gens étaient sceptiques à propos des résultats de cette nouvelle technique de jardinage, pas moins de 5 000 familles sénégalaises s’adonnent aujourd’hui à cette activité que M. Tall préfère appeler le « mini-jardinage ».

C’est une technique révolutionnaire qui fournit une quantité de produits de bonne qualité à ceux qui, sans cette activité, n’auraient rien à manger. Sur une seule parcelle d’un mètre carré, on parvient à produire 40 à 50 kilos de tomates par an.

Selon la FAO, cette productivité est énorme pour des citadins pauvres qui consacrent 80 pour cent de leur revenu à l’alimentation. Ainsi, ils sont moins exposés aux fluctuations des prix des denrées alimentaires et peuvent même gagner de l’argent en vendant les produits qu’ils ne consomment pas.

Et parce que le micro-jardinage permet d’échapper au dur labeur des champs, cette activité est particulièrement appréciée des vieilles femmes et des personnes handicapées. Dans le centre potager de Mme Cissé, par exemple, 15 participants sur 16 sont des femmes et, à une exception près, elles sont toutes veuves.

Un programme de micro-jardinage a également été mis en place dans le service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann depuis 2004. Selon le Dr Adama Ndir, le projet résout deux problèmes à la fois.

« Il permet de remédier au problème de la qualité nutritionnelle et favorise la réinsertion du patient atteint du HIV/SIDA car il lui confère un savoir technique qu’il peut utiliser quand il rentre chez lui ».

A l’institut de léproserie, proche de l’hôpital de Fann, l’expérience du micro-jardinage n’a pas été concluante. Démarrée en 2000, elle a été arrêtée par la nouvelle direction du centre.

Selon M. Tall, ces cas d’échecs existent aussi.

« C’est une technologie exigeante qui demande du temps », explique-t-il. « Et quand les gens découvrent qu’on ne fait pas des millions, ils se découragent et abandonnent ».

Mais un des problèmes rencontrés dans cette activité est qu’un seul fournisseur a le monopole de la vente d’engrais nécessaires à la pousse des légumes. Bien que le programme fournisse aux débutants le fertilisant organique, l’objectif est d’amener les participants à produire leur propre fertilisant.

Pour pouvoir s’en sortir, les micro-jardiniers doivent vendre leurs légumes à des prix quatre fois supérieurs à ceux produits de manière traditionnelle, ce qui rend leur commercialisation plus difficile sur les marchés locaux.

Pour Mme Cissé, cela s’explique par le fait que les gens ne veulent pas la qualité, mais la quantité. Ce qui n’est pas surprenant dans un pays où plus du quart de la population vit avec moins d’un dollar par jour.

Mais M. Tall reste très satisfait de sa contribution à l’effort de développement de son pays.

« La micro-agriculture n’éradiquera pas la pauvreté, mais contribue à la combattre. C’est un pas dans la bonne direction », a-t-il ajouté.

Mais le programme des micro-jardins se termine en décembre 2005 et la poursuite de son financement par le gouvernement n’est pas assurée. Il pourrait continuer grâce à un nouveau programme de développement de l’agriculture ou à des financements de bailleurs italiens, mais rien n’a encore été décidé.

Et si le gouvernement se retire de ce programme, l’abandon des structures et la perte du soutien dont bénéficiait cette activité pourraient mettre un terme à l’expérience du micro-jardiange au Sénégal et priver de nourriture et de maigres ressources financières certaines femmes comme Mme Cissé.

Et pour une veuve d’une cinquantaine d’années, il n’y aura pas beaucoup de choix au Sénégal.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join