Quelque 3 400 casques bleus sont encore basés dans ce pays d’Afrique de l’ouest, plus de trois ans après la fin d’une longue guerre civile très atroce qui a choqué la communauté internationale avec ses images de jeunes gens drogués mutilant les populations civiles.
Dans un rapport publié jeudi dernier, Annan a demandé au Conseil de sécurité de renouveler pour une dernière fois le mandat des troupes onusiennes de six mois.
"Depuis le dernier rapport que j’ai reçu, la situation dans le pays est calme et stable", a-t-il indiqué aux 15 membres du Conseil de sécurité. "Je suggère que le retrait des forces de la MINUSIL commence mi-août 2005 et s’achève en fin décembre".
La MINUSIL a été créée en octobre 1999 pour contribuer à la restauration de la paix en Sierra Leone. Au plus fort de la crise, la force des Nations unies comptait 17 000 hommes et constituait le plus important contingent de casques bleus en opération dans le monde.
Il était prévu que les forces de la MINUSIL se retirent de la Sierra Leone à la fin de l’année dernière, mais leur mandat a été prolongé en raison de l’insécurité qui règne dans les pays voisins que sont le Liberia et la Guinée.
Selon Annan, il "n’y a pas de menace extérieure sérieuse actuellement" contre le pays, même s’il a mis en exergue quelques problèmes régionaux qui pourraient dans l’avenir avoir des conséquences néfastes sur la Sierra Leone.
La poursuite de la crise ivoirienne, la possible instabilité de la Guinée et les élections d’après-guerre qui se tiendront au Liberia en octobre prochain devront faire l’objet d’une attention particulière, a indiqué Annan.
"Le dernier bataillon d’infanterie de la MINUSIL et des moyens aériens devront restés opérationnels jusqu’en fin novembre, le temps que les résultats des élections au Liberia soient connus", a suggéré Annan au Conseil de sécurité.
Il a en outre exhorté le gouvernement de Freetown à "saisir cette occasion unique" pour tenter de renforcer la sécurité, le système judiciaire et combattre la pauvreté pendant que les forces de maintien de la paix sont encore présentes sur son territoire.
"En dépit des progrès accomplis dans la consolidation de la paix en Sierra Leone, la situation dans son ensemble reste fragile", a déclaré Annan. "La pauvreté généralisée, l’analphabétisme, la discrimination contre les femmes, la corruption, l’absence d’autorité et le taux élevé de chômage posent encore de sérieux problèmes".
Pour Annan, le gouvernement sierra léonais aura besoin d’une aide soutenue de la communauté internationale et d’une forte présence de l’agence des Nations unies après le retrait des forces de la MINUSIL.
Selon une étude du gouvernement sierra léonais qui s’est achevée en 2004, 70 pour cent des six millions d’habitants que compte le pays vivent avec moins d’un dollar par jour.
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