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La pénurie d'eau à Korhogo prive la population d'eau potable - ONU

[Cote d'Ivoire] Ivorian rebel fighter in the northern town of Korhogo, August 2004.
IRIN
Sometimes the kids still hanker after the military life they left behind
Une grave pénurie d’eau sévit dans la ville rebelle de Korhogo, dans le nord de la Côte d’Ivoire, et près de 150 000 personnes pourraient bientôt être privées d’eau potable, indique un récent rapport des Nations unies.

Selon le Bureau des Nations unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), le système de distribution d’eau de Korhogo n’est pas entretenu depuis le début que la Côte d’ivoire a plongé dans la guerre civile en septembre 2002 et, avec le faible niveau des pluies tombées l’année dernière, le réservoir d’eau qui alimente la ville est presque vide.

Les coupures d’eau sont fréquentes et certains quartiers de la ville peuvent parfois être privés d’eau potable pendant près de trois jours, explique OCHA dans son récent rapport sur la situation en Côte d’Ivoire.

Et même lorsque le système de distribution fonctionne, l’eau du robinet est sale et polluée, précise OCHA.

“Le problème de la pénurie d’eau est essentiellement dû au manque d’entretien du système de distribution depuis le début de la guerre civile, il y a près de trois ans”, explique Ibrahim Barry, chargé d’affaires humanitaire à OCHA, en Côte d'Ivoire.

“Il ne tient pas uniquement au fait que les gens consomment une eau impropre et doivent la bouillir ou la filtrer avant de la boire; il tient aussi au fait que les gens consomment beaucoup plus d’eau qu’ils ne devraient, puisqu’ils ne la paie pas;.et cela rend la situation plus compliquée”, précise Barry.

Depuis que les forces rebelles occupent la moitié nord de la Côte d’Ivoire, les habitants vivant dans les zones sous leur contrôle ne paient plus de factures d’eau, d’électricité ou de téléphone.

Ces services sont gérés par des sociétés privées basées dans la capitale Abidjan située dans la région sud contrôlée par les forces gouvernementales.

Et comme ces établissements privés n’enregistrent aucune recette en zone rebelle, ils n’ont consenti aucun investissement pour entretenir les services de base dans le Nord. En conséquence, les infrastructures dans de nombreuses zones commencent par tomber en panne.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est dite préoccupée par le fait que la pénurie d’eau à Korhogo a provoqué une multiplication des cas de diarrhée dans la ville.

“On a constaté une augmentation du nombre de maladies diarrhéiques telles que les gastro-entérites provoquées par l’eau sale que boit la population”, explique Théodore Yao, médecin de l’OMS à Abidjan.

“Bien que nous ne disposons pas d’information nous permettant de savoir si d’autres maladies hydriques telles que le ver de Guinée sont en augmentation, les risques sont réels”, a-t-il ajouté.

La maladie du ver de Guinée n’est pas mortelle, mais elle est très débilitante. La larve pénètre dans l’organisme par ingestion d’eau contaminée puis se développer et peut atteindre près de trois mètres de long.

A l’âge adulte, le ver sort de l’organisme par une vésicule douloureuse située généralement au niveau des membres inférieurs. Cette maladie peut causer une infirmité permanente.

Pour Barry, le deuxième sujet de préoccupation des agences humanitaires est le prix élevé des denrées alimentaires de base a Korhogo qui s’explique par les faibles récoltes enregistrées l’année dernière dans le nord de la Côte d'Ivoire.

“La pénurie d’eau est un sérieux problème, mais l’augmentation du prix du maïs, aliment de base dans la région, est tout aussi préoccupante”, explique Barry.

“Un sac de maïs de 50 kg se vend cette année à 12 500 FCFA (25 dollars), au lieu de 2 500 FCFA (5 dollars) l’année dernière”, indique Barry.

Le prix du riz a aussi augmenté et a pratiquement doublé ces 12 derniers mois, ajoute-t-il.

Selon Barry, les pénuries alimentaires dans le nord de la Côte d’Ivoire ont été aggravées par le fait que des commerçants maliens, burkinabés et même nigériens ont acheté les récoltes céréalières locales.

Dans ces pays, les récoltes de l’année dernière ont terriblement souffert de la sécheresse et des effets dévastateurs de l’invasion des criquets.

Les pays sahéliens ont connu l’année dernière la plus grave crise acridienne en 15 ans. Les essaims de criquets ont dévoré les récoltes et les pâturages et il est urgent d’apporter une aide alimentaire aux centaines de milliers de personnes vivant dans les régions du sud situées à la lisière du désert du Sahara pour éviter tout risque de famine.

Toutefois, il est peu probable qu’une invasion acridienne de cette ampleur se reproduise cette année.

Selon un expert de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les températures particulièrement fraîches enregistrées cet hiver dans les zones d’alimentation hivernales des criquets en Afrique du Nord et les importantes opérations de pulvérisation effectuées au Maroc et en Algérie ont contribué à réduire le nombre des criquets et à limiter les pointes printanières.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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