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Repenser la stratégie de lutte contre le sida - Onusida

The Joint UN Programme on HIV/AIDS - UNAIDS logo UNAIDS
US channels AIDS money through faith-based NGOs
L’Afrique doit pouvoir élaborer des stratégies de lutte contre le sida adaptées à ses réalités si elle veut réaliser l’objectif de l’accès universel à la prévention, au traitement et au soutien des personnes vivant avec le VIH sur le continent d’ici 2010, selon un responsable du Programme commun des Nations unies sur le sida, Onusida. Défini en 2000 par les Nations unies dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), l’accès universel à la prévention, au traitement et au soutien des personnes vivant avec le VIH vise à stopper puis inverser la propagation de l’épidémie d’ici 2015. Fin 2005, en dépit de l’augmentation des financements internationaux alloués ces dernières années à la lutte contre le sida, seuls 10 pour cent des personnes infectées au VIH ayant besoin d’un traitement antirétroviral en Afrique subsaharienne recevaient des médicaments. Un constat qui a amené l’Onusida et d’autres acteurs internationaux de la lutte contre le sida à s’interroger sur l’efficacité des stratégies préconisées jusqu’alors pour freiner la propagation du VIH/SIDA sur le continent le plus touché par l’épidémie, a expliqué le docteur Michel Sidibé, directeur de l’appui aux pays pour l’Onusida. PlusNews a interrogé le docteur Sidibé en marge de la rencontre organisée du 6 au 8 mars à Brazzaville par l’Union africaine, avec le soutien du Bureau pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS/AFRO) et de l’Onusida. PlusNews: La stratégie de lutte contre le sida préconisée à l’échelle mondiale consistait jusqu’à récemment à élaborer des politiques globales, puis à tenter de les appliquer aux pays. Aujourd’hui, l’Onusida parle d’encourager les pays à élaborer leurs propres politiques. Qu’est-ce qui explique cette évolution? Michel Sidibé: Il faut reconnaître que la lutte contre le VIH/SIDA doit être différente aujourd'hui. Le combat que nous avons mené ou que nous menons n'a certainement pas produit les fruits qu'on escomptait. On continue à avoir plus de trois millions de nouvelles infections en Afrique [chaque année], 2,4 millions de personnes sont mortes d’infections liées au sida en 2005 et plus de 14 millions d’enfants sont devenus orphelins à cause de l’épidémie. Cela signifie qu'on doit nécessairement revoir nos stratégies tant nationales que continentales. Au niveau global, des efforts ont été entrepris pour faire le plaidoyer et pour mobiliser des ressources additionnelles mais aujourd'hui, ce qui est important, c'est de faire en sorte que ces ressources soient utilisées pour produire des résultats. Pour cela, il y a très clairement un besoin d'harmonisation et de cohérence [des stratégies nationales et internationales de lutte contre l’épidémie]. Il faut aussi absolument qu'il y ait un pont entre les autorités, la population et la société civile. PN: Concrètement, qu'attendez-vous de la présente réunion de Brazzaville? MS: Je pense qu'il doit y avoir un engagement fort [des pays africains] en faveur de l'accès universel. Si on arrive à avoir un message politique fort pour faire en sorte qu'aucun pays, aucun Africain pauvre ne soit plus privé de l’accès à des services de base [de prise en charge du VIH] pour des raisons économiques, ce serait une bonne chose. Si on est capable de faire en sorte que le dépistage devienne accessible à tous, si on peut faire en sorte que les pays et les leaders tiennent leurs engagements [pris en 2001 à Abuja] d’allouer 15 pour cent de leur budget national à la santé, et enfin si on peut mettre en place des mécanismes pour suivre ce qui est fait et s’assurer que ceux qui habituellement n’ont pas la parole l’obtiennent, cela constituerait des changements importants. PN: Au-delà de l’insuffisance des financements pour l’accès universel à la prise en charge du VIH/SIDA en Afrique, l’un des problèmes souvent évoqué concerne l’incapacité de certains pays à absorber et utiliser les fonds alloués. Comment l’expliquez-vous? MS: C'est bien pour cela que ce processus d'accès universel aux soins, au traitement et à la prévention au VIH/Sida a été mis en place. On veut repenser ces approches et faire en sorte qu'il n'y ait pas de conditionnalités qui empêchent les pays d'absorber les ressources. Il faut aussi voir les aspects systémiques: par exemple, dans la plupart des pays, on n'a pas d'architecture financière qui permette un décaissement rapide pour atteindre les populations rurales ou les patients des zones isolées. Il faut également prendre en compte la faiblesse des systèmes de santé. En Afrique, la plupart de structures de santé a d’énormes difficultés à absorber les ressources et apporter rapidement des soins aux populations. Cela est dû en partie à la démotivation des travailleurs du secteur de la santé qui ont aujourd'hui - dans de nombreux cas - quitté le service public pour aller vers le secteur privé ou les ONG. La question est maintenant de savoir comment les remotiver, comment les retenir dans le système de santé publique et comment étendre l’accès à la prise en charge du VIH, en essayant de s'appuyer sur des approches alternatives, notamment sur les communautés. Pour faciliter l’accès universel aux traitements, il faut aussi encourager la production locale des médicaments, qui pourrait changer complètement la nature de la lutte dans nos pays. Il y a d’autres possibilités : la suppression des taxes sur les médicaments ou les biens qui peuvent sauver la vie des gens, ou encore la réduction, l'annulation ou la conversion de la dette pour compenser ces pertes de recettes nationales. Un certain nombre de décisions importantes peuvent donc sortir de cette réunion. Pour en savoir plus sur la réunion de Brazzaville

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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