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Les communautés se mobilisent et cherchent une réponse au VIH/SIDA

[Congo] Vendeurs de bananes attendant le camion pour Brazzaville. IRIN
Roadside food sellers in Brazzaville (file photo)
Afin que les populations congolaises comprennent et appliquent les messages de prévention, les autorités de lutte contre le sida au Congo initient des ‘conversations communautaires’, très appréciées des villageois. “Nous, en tant que communauté, nous avons maintenant la conviction que nous pouvons apporter une grande contribution dans la recherche des solutions contre le VIH/SIDA dans notre pays”, a confié Fulbert Youlou à PlusNews. Cet enseignant fait partie des 25 personnes qui ont participé, la semaine dernière, à l’atelier de formation des facilitateurs de conversations communautaires à Nsangamani, un grand quartier de la banlieue sud de Brazzaville, la capitale du Congo. La grande ville et ses environs connaissent un taux de prévalence au VIH légèrement au-dessus de la moyenne nationale, à cinq pour cent contre 4,2 pour cent dans l’ensemble du pays -- qui abrite 3,1 millions d’habitants. Selon l’étude sentinelle de novembre 2003, la plupart des 80 000 à 110 000 personnes vivant avec le virus au Congo sont des femmes et des jeunes âgés de 15 à 29 ans. “Dorénavant nous allons tenir compte de nos normes sociales, de nos valeurs pour bâtir, ensemble, une bonne stratégie pour faire reculer la maladie dans nos communautés”, a expliqué M. Youlou. Le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) a lancé ces ‘conversations communautaires’ en septembre dernier, avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Ces sessions concernent les communautés rurales des départements du Kouilou, du Niari, de la Lékoumou, de la Sangha et de Brazzaville. A travers ces sessions, qui regroupent à chaque fois 25 participants, le CNLS vise à identifier les personnes qui auront l’oreille des membres de la collectivité et à les doter des compétences nécessaires au bon déroulement des conversations communautaires. Jusqu’à présent, quatre sessions ont été organisées dans la Sangha, au nord du pays, dans la Lékoumou, au sud, et dans les communautés vivant dans la périphérie de Brazzaville, au bord du fleuve Congo. “C’est une approche novatrice que nous expérimentons. A en croire de nombreux participants aux sessions de formation, on peut s’attendre à des résultats satisfaisants”, a indiqué Alexis Boyoko, du CNLS. Pour Fulbert Youlou, cette approche est pertinente puisque les normes sociales ont un impact sur le comportement de chacun face au VIH/SIDA. “Nous croyons qu’il peut y avoir, dans toutes les communautés, des normes qui peuvent faire que le VIH/SIDA gagne du terrain. Ensemble, nous en avons discuté. Nous en discuterons encore et nous prendrons des décisions qui s’imposent”, a-t-il expliqué. Une approche ‘par le bas’ privilégiée L’approche communautaire est de plus en plus privilégiée par les acteurs de la lutte contre le sida, qui, après vingt ans de combat, ont estimé devoir s’intéresser aux représentations sociales de la pandémie et aux réactions individuelles et collectives qu’elle provoque. Cette valorisation de la communauté dans les messages et les campagnes de sensibilisation n’a pas échappé à Patrice Milandou, le président du comité du village de Nsangamani, qui a veillé à la bonne tenue de l’atelier. “Cette façon de faire contraste avec celles que nous avons connues jusqu’ici, qui consistaient à rassembler les gens pour des sessions de sensibilisation et d’information au cours desquelles étaient distribués des préservatifs et des prospectus”, a-t-il expliqué. “Nous étions considérés comme des gens qui ne pouvaient pas faire grand-chose pour faire bouger les choses dans la lutte contre cette maladie”, a ajouté M. Milandou. Or, a-t-il poursuivi, les membres des communautés sont aujourd’hui conviés à réfléchir sur la manière dont leurs attitudes, leurs comportements et leurs valeurs peuvent les affecter et contribuer, directement ou pas, à la propagation de l’épidémie. Selon les données épidémiologiques du PNLS, le principal mode de transmission du VIH/SIDA au Congo est hétérosexuel (95 pour cent des cas de contamination), bien avant la transmission mère-enfant (trois pour cent) ou par voie sanguine (deux pour cent). “Du coup, le sida est une maladie de la honte dans notre pays, car elle est liée aux jugements moraux qui lui sont associés en raison de son principal mode de transmission : la voie sexuelle”, a estimé le docteur Michel Sapoulou, qui dirige le Programme national de lutte contre le sida. Néanmoins, Patrice Milandou a dit vouloir croire que des solutions existent, et particulièrement au niveau de la collectivité, qui, a-t-il expliqué, a déjà qualifié le VIH/SIDA de “problème prioritaire auquel il faut d’urgence trouver des solutions”. Pour Alexis Boyoko, du CNLS, il serait bon que chaque famille commence déjà à réfléchir à ces questions, afin que la communauté puisse travailler efficacement avec les facilitateurs pour trouver des réponses appropriées – les questions de la vie et de la mort, les croyances, la vie sexuelle, le statut de la femme, la religion deviennent des notions à prendre en compte pour assurer la crédibilité des campagnes de sensibilisation. “L’appropriation de l’approche [communautaire par les collectivités] est un fait, la mise en œuvre en est un autre. Mais nous osons espérer que, même s’il y a des balbutiements au départ, les choses iront en s’améliorant. C’est un défi pour nous”, a conclu M. Boyoko.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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