1. Accueil
  2. Southern Africa
  3. South Africa

Des hommes séropositifs remettent en question leur comportement

[South Africa] The centre has accessible information on health matters relating to men. IRIN
The Imbizo Men's Health Project hopes to bring men into the health sector
[Les noms des personnes ont été modifiés] Dans le quartier en expansion de Soweto, aux portes de Johannesbourg, le principal pôle économique de l’Afrique du Sud, les hommes séropositifs remettent en question le stéréotype du ‘macho’ et la manière de concevoir leurs relations avec les femmes. Dineo, 30 ans, une résidente séropositive de Soweto, a dit avoir volontairement saboté une relation potentielle à plusieurs reprises parce qu’elle pensait qu’aucun homme ne voudrait d’elle quand il découvrirait sa séropositivité. “Les hommes sont ceux qui propagent le virus mais ils ne veulent pas l’accepter”, a-t-elle dit à PlusNews. “Ils nous contaminent mais ils ne veulent pas se soigner, ils ont peur. Nous sommes censées parler à nos hommes et à nos frères pour qu’ils suivent un traitement, mais nous sommes des femmes, nous perdons notre temps”. A l’évocation du comportement des hommes face au VIH/SIDA, Mampho, une femme de 28 ans mère de deux enfants eux aussi infectés au VIH, s’est énervée. “Je ne veux plus avoir aucun homme à mes côtés, je déteste les hommes, je rencontre tellement de femmes qui s’en plaignent”, a-t-elle dit. “Le VIH, ils ne veulent pas en parler, il ne veulent pas en entendre parler non plus. Je ne sais pas pourquoi, parce que ce sont eux qui vont à droite à gauche et changent de petites amies”. Les hommes font souvent l’objet de critiques pour leur déni de la maladie, et pour souvent reprocher aux femmes d’avoir “rapporté le sida à la maison”. Ils sont aussi accusés de refuser de prendre leurs responsabilités en ce qui concerne leur santé, et de négliger la pratique des rapports sexuels protégés. Plusieurs recherches ont souligné que l’inégalité des sexes aggravait la propagation de l’épidémie, ce qui contribue également à ternir l’image des hommes. Mais les efforts déployés pour contenir la pandémie fournissent en même temps l’opportunité de faire évoluer la vision que les hommes et les femmes ont les uns des autres. C’est l’avis des membres du groupe de soutien des hommes séropositifs initié par HIVSA, la branche de soutien psychosocial de l’unité de recherche sur le VIH perinatal, basée à l’hôpital Chris Hani Baragwanath de Soweto. Les hommes, qui se rencontrent chaque semaine pour discuter de leurs problèmes, ont dû se pencher sur leur comportement ‘macho’, comme le fait de multiplier les partenaires sexuels, d’avoir des relations non protégées et de nier leur état de santé, un comportement qui les rend plus vulnérables à la maladie et à l’isolement. Tout comme les femmes vivant avec le virus, ils ont aussi subi les conséquences du déni et du refus de révéler son statut, telles que le manque de soutien et de soins, la maladie et la mort. Beaucoup d’hommes dans le groupe ont parlé du soulagement qu’ils avaient éprouvé en révélant leur statut à leur partenaire, leur famille ou leurs amis. Ils ont réalisé que communiquer avec leur partenaire était le seul moyen de rester en bonne santé et d’obtenir le soutien dont ils ont besoin. Ils ont aussi reconnu qu’avoir des relations sexuelles non protégées augmentait les risques de surinfection et accélérait l’apparition des infections liées au sida. “Après avoir révélé mon statut à ma conjointe, je pensais qu’elle ne voudrait plus entendre parler de moi mais à ma surprise, elle a voulu continuer”, a dit Thami, l’un des membres du groupe. “Elle a dit qu’elle comprenait, et maintenant elle m’aime de plus en plus”. Mandla, un homme d’âge moyen, a dit au groupe qu’il n’avait réellement accepté son statut qu’après l’avoir révélé. “Quand j’ai eu mes résultats je ne l’ai dit à personne, j’ai arrêté de travailler, j’ai refusé de reconnaître que j’étais infecté”, s’est-il souvenu “Je voulais refaire le test, Je suis allé dans de nombreux centres de dépistage et pendant deux mois, je n’en ai parlé à personne. Puis je l’ai avoué à ma famille.” Il a finalement réalisé qu’il devait “arrêter de faire ce qu’il faisait avant et trouver les endroits où aller, comme les centres de soins et les groupes de soutien”. “Maintenant je l’ai accepté”, a dit Mandla. “Je ne suis pas le seul concerné¸il y a beaucoup de gens comme moi, et il y a des gens avec qui je vis qui n’ont toujours pas accepté leur séropositivité. Ils se comportent comme avant”. Dans certains groupes de soutien, les hommes et les femmes discutent ensemble de leurs problèmes communs et des problèmes qu’ils ont avec les personnes du sexe opposé. Dans l’un des groupes, des femmes ont raconté comment leur partenaire masculin avait essayé de les menacer lorsqu’elles ont suggéré d’utiliser des préservatifs ou quand elles ont tenté de parler du VIH. La plupart des hommes dans ces groupes de discussion acceptent la critique et admettent que la menace n’est pas la solution. “J’ai réalisé que nous, les hommes, profitons souvent de la situation, nous savons que nous pouvons faire peur aux femmes”, a reconnu un homme lors d’une réunion du groupe. “Les hommes sont têtus lorsqu’il s’agit d’en venir à la question du sida”, a ajouté un autre. “Nous obligeons toujours nos femmes à avoir des relations sexuelles sans préservatif, nous ne prêtons pas attention à ce qui pourrait arriver. Nous devons les aimer et prendre soin d’elles”. Un jeune homme, à la mode, Jacob, a estimé qu’il était temps que les hommes cessent de répondre aux attentes ‘macho’ des autres hommes. “Nous, en tant qu’hommes, devons arrêter de craindre ce que pourront penser les autres hommes, ou le fait qu’ils nous jugeront”, a dit Jacob. “Nous devons être forts et plus ouverts dans nos relations. Nous devons comprendre que nos partenaires ont besoin de nous respecter, pas de nous craindre”. Conscient que ce changement de comportement aidera à inverser la courbe de propagation du VIH/SIDA, de nombreux programmes commencent activement à cibler les hommes. L’une des initiatives de ce genre, le projet Imbizo pour la santé des hommes de HIVSA, a démarré officiellement à Soweto la semaine dernière. Les deux centres d’accueil d’Imbizo de Kliptown et Diepkloof à Soweto offre des services de conseils sur des questions de santé, de dépistage du VIH et d’autres services dans un environnement entièrement masculin. Les cliniques, et particulièrement les maternités, où la plupart des tests de dépistage du VIH a lieu, sont perçues par les hommes comme des endroits inamicaux. Le projet Imbizo espère amener les hommes vers le secteur de la santé en faisant en sorte qu’ils se sentent à l’aise, pour que la santé --et la maladie- ne soient plus vues comme des ‘problèmes de femmes’. Malgré tout, la virilité restait la principale préoccupation des hommes qui ont commencé à participer au projet, beaucoup d’entre eux se renseignant sur les troubles de l’érection, a relativisé David Damane, un conseiller d’Imbizo.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join